Anecdotes
Anecdotes 5è arrondissement

 

Faites une balade numérique ludique avec votre mobile, pour découvrir autrement le Quartier latin

et la Montagne Ste Geneviève

 


05/0044 Le premier bar à bière de Paris

Bon, d'accord, ce n'est pas essentiel. Mais cela fait aussi partie de la petite histoire de Paris. L'Académie de la bière, 88 bis boulevard de port-Royal, s'enorgueillit d'être le premier bar à bière de Paris. Créé dans les années 70, il a pour spécialité la Trappiste de Rochefort, appelée "Bonnet de nuit" car les vrais amateurs la boivent en clôture, après toutes les autres.

05/0045 La Tour d'Argent

Le célèbre restaurant, peut-être le plus réputé de Paris, est installé 15-17 quai de la Tournelle. C'était, au 16è siècle, une modeste auberge où Henri III venait souvent ses restaurer. Elle devint dès lors rapidement à la mode, et son propriétaire la baptisa "La Tour d'Argent" en raison de la proximité du château de la Tournelle, dont les tours étaient recouvertes de mica. La spécialité du restaurant est le canard. Depuis 1952, chaque trimestre verra naître une nouvelle recette de canard. C'est là qu'est né le fameux canard au sang.

05/0046 Une girafe qui rapporte

Le 23 octobre 1826 débarque à Marseille la première girafe jamais vue en France. Cadeau du pacha d'Egypte à Charles X, le Museum d'Histoire Naturelle envoie l'un de ses plus éminents professeurs, Geoffroy St Hilaire, pour la ramener à Paris. La "fille d'Afrique", fait le voyage à pattes, accompagnée d'une antilope et de vaches qui lui fournissent son lait quotidien. A son arrivée, en juin 1827, elle rend au roi une visite protocolaire. On l'installa au Jardin des Plantes, où elle vécut paisiblement jusqu'en 1845.
L'année 1827 fut donc "l'année de la girafe": elle reçut six cent mille visiteurs en 6 mois et inspira une foule d'objets, d'accessoires de mode, de papiers peints, d'estampes et de chansons. Il y eut même une coiffure "à la girafe"!
Comme quoi le marketing n'est pas né d'hier...
Mais le Museum profita, lui aussi, de cette manne financière: l'engouement pour la girafe lui permit de remplacer la serre en maçonnerie du 18ème siècle par deux serres (serre australienne et serre mexicaine) qui firent date dans l'architecture française. En effet, pour la première fois, on utilisa (dès 1836), le fer et le verre pour construire un bâtiment important, et pour l'ossature, un tout nouveau matériau: la fonte de fer. Merci la girafe!

05/0047 La poule aux oeufs d'or

"La République n'a pas besoin de savants!" avait dit un révolutionnaire, avant d'envoyer Lavoisier sur l'échafaud. Imbecillité dûe à l'aveuglement idéologique, il fallut bien se rendre à l'évidence. Après avoir décapité son élite intellectuelle et scientifique, la République, la Terreur digérée, décida en 1794 de créer une Ecole Centrale des Travaux Publics, devenue Ecole Polytechnique en 1795. Le besoin de cadres de haut niveau était en effet urgent, puisque ceux qui n'avaient pas été massacrés pendant la tourmente avaient émigré vers des pays plus accueillants. L'école est alors civile, et les élèves sont logés chez l'habitant. Transférée 5 rue Descartes par Napoléon 1er, qui en fit une institution militaire pour former les officiers de la Grande Armée, elle lui fut fidèle jusqu'à la fin. En 1814, à quelques jours de son abdication, l'Empereur dut refuser l'aide que lui proposaient les élèves, en prononçant ces mots: "Je ne veux pas tuer ma poule aux oeufs d'or!"

05/0048 Apprendre à enseigner

Si je vous dis: "Ecole pour former la jeunesse savante et philosophe à l'art d'enseigner les connaissances humaines, et répandre de manière uniforme dans toute la République l'instruction nécessaire à des citoyens français." Ouf ! Ca ne vous dit rien ? On peut déjà en conclure qu'elle fut créée sous la République, pour former des enseignants, non ? Bon, je vous aide. Elle fut créée par la Convention, en 1794, à l'instigation de Lakanal. Elle fut réformée par Napoléon 1er (décidément!), faillit être supprimée par les ultra-royalistes en 1822, puis réorganisée par la Monarchie de juillet. En 1843, elle prit son nom définitif. C'est...l'Ecole Normale Supérieure, 47 rue d'Ulm.

05/0049 A mort les déesses !

Le 3 janvier 1857, l'archevêque de Paris, Monseigneur Sibour, est assassiné par un jeune homme tout de noir vêtu, au cri de "Pas de déesses ! A bas les déesses !". Ce crime a lieu dans l'église Saint Etienne du Mont devant tous les paroissiens assistant à la cérémonie donnée en l'honneur de Ste Geneviève, sainte patronne de Paris. Et, incroyable, c'est un prêtre, Jean-Louis Verger, qui a porté le coup mortel.
D'un caractère détestable, cet homme de foi accumulera les rancoeurs et une haine viscérale contre l'Eglise, ce qui expliquera son geste.
En ces temps de justice expéditive, après un procès très rapide, je ne vous surprendrai pas en vous révélant qu'il fut décapité le 30 janvier de la même année !
Il demandera pardon à Dieu, obtiendra l'absolution, et trouvera encore la force de crier "Vive Jésus-Christ !" avant de monter sur l'échafaud.

05/0050 Ici, on pense et on passe

A l'entrée du cimetière de l'église St Séverin, on pouvait lire: "Passant, penses-tu pas passer par ce passage où, pensant, j'ai passé ? Si tu n'y penses pas, passant, tu n'es pas sage, car en n'y pensant pas, tu te verras passé".  C'est dans le chantier Saint Séverin, transformé en cette occasion en amphithéâtre, que fut pratiquée, avec l'autorisation de Louis XI, la première opération de le maladie de la pierre, sur un condamné à mort. Elle réussit, le patient fut grâcié, et il passa...

05/0051 Au théâtre ce soir…demandez le programme d’il y a deux mille ans !

Les Arènes de Lutèce, vous les connaissez. Vous savez aussi que c’est le dernier vestige romain de la capitale, avec les thermes de Cluny.
En fait, elles étaient encore visibles sous Philippe-Auguste.
De leurs gradins bien situés, les regards découvraient les coteaux de Belleville, et leurs vignobles. Cirque et théâtre tout à la fois, les Arènes étaient abritées par un velum des rayons trop ardents du soleil.
Eh bien figurez-vous qu’elles nous ont aussi transmis à travers les siècles le nom des premiers Parisiens que nous connaissons avec certitude.  En effet, à l’époque, on n’y louait pas les places pour les représentations, on en était propriétaire.
Et c’est ainsi que le nom de certains d’entre eux est encore visible, gravé dans la pierre.
Terricus, Marcellus, Verus, qui paraissent d’origine romaine, et Solimarus, Serdus, Lugiola, aux racines beaucoup plus gauloises.

05/0052 Geneviève, sainte et martyre

Geneviève, gardienne de moutons sur les pentes du Mont Valérien, était native du village de Nanterre. Mais lorsque les hordes d’Attila, en 451, parvinrent aux portes de Paris après avoir dévasté l’Europe centrale, elle fut inspirée d’une foi divine qui la poussa à exhorter les Parisiens à résister à l’envahisseur.
De fait, les Huns, impressionnés par cette farouche volonté de résistance et le charisme qui émanait de cette toute jeune fille, épargna Paris. Il sera bientôt écrasé à la bataille des Champs Catalauniques, près de Châlons, par les armées coalisées de Mérovée, de Théodoric, et du Romain Aetius.
Ce miracle lui valut d’être désignée sainte patronne de Paris, et Clovis, roi des Francs fut converti à la foi chrétienne grâce à Geneviève et à sa femme, le reine Clotilde.
Lorsque Geneviève rendit l’âme, en 512, Clotilde la fit enterrer au sommet de ce qui devint la montagne Sainte Geneviève.
La Révolution qui ne pouvait supporter un tel symbole chrétien en plein cœur de la capitale, se chargea de dépecer et de brûler la châsse qui contenait ses restes, en place de Grève.