Anecdotes
Anecdotes 5è arrondissement

 

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 et la Montagne Ste Geneviève

05/0024 Une carrière de pierres qui abrite un géant

Les arènes de Paris, rue des Arènes, sont le plus ancien monument de Paris. Elles datent du 2è siècle après JC.  Les Lutéciens s'en servirent de carrière de pierres, en 285, pour construire une muraille autour de l'Ile de la Cité, afin de se protéger des invasions barbares. Il fallut attendre 1885, et l'intervention de Victor Hugo, pour que l'on déblaie l'endroit, recouvert d'une couche de 20 mètres de terre, accumulée au fil des siècles.
La restauration ne sera terminée qu'en 1918 ! On y découvrit le squelette d'un géant de...2m10 !

05/0025 La rue de la mort

La rue de la Montagne Ste Geneviève, était la route de Rome, depuis la plus haute antiquité. Au n°31, en 1909, on découvrit 69 cercueils mérovingiens. Au n°39, en 1896, meurt Paul Verlaine, dont le dernier poème s'intitulait: "Mort". Y'a d'la joie...

05/0026 Le quartier roumain

La rue Jean de Beauvais abrite la chapelle St Jean l'Evangéliste. St François-Xavier y enseigna, avec Ignace de Loyola, le fondateur de l'ordre des Jésuites. Cyrano de Bergerac y fit ses humanités, de 1630 à 1635.
La chapelle fut lieu de réunion sous la Révolution, caserne sous Louis-Philippe et faillit être rasée par les grands travaux d'Haussmann. Sauvée de justesse, elle fut rachetée par l'église Orthodoxe Roumaine en 1885. C'est la raison de la présence d'une plaque commémorant le souvenir du journaliste Jean Louis Calderon, tué à Bucarest pendant l'insurrection qui entraîna le renversement du régime communiste en 1989. Un peu plus bas, rue des Ecoles, vous trouverez une statue du poète Eminescu, par Ion Vlad.
La petite Roumanie, vous dis-je.

05/0027 Si les Grands Hommes avaient su...

Le Panthéon, monument récupéré par la République pour y abriter les dépouilles de ses Grands Hommes, a eu une histoire plutôt étrange. En fait, sa construction fut décidée par Louis XV, en 1744. Le souverain avait fait le voeu, s'il réchappait d'une maladie qui le touchait (à l'époque incurable), de construire sur l'emplacement de l'ancienne église Ste Geneviève, sainte patronne de Paris, un monument pour l'honorer.
Soufflot en dessina les plans, mais les travaux furent très longs et coûteux (par exemple, le sol était complètement miné, les potiers romains y avaient exploité à outrance des carrières d'argile, 1 600 ans plus tôt).
Le remblaiement fut ruineux et sans fin. Soufflot meurt en 1780, sans voir l'achèvement de son oeuvre.
Puis la Révolution éclate. Ste Geneviève disparaît du fronton, et le clocher est rasé. C'est décidé: l'église abritera désormais les gloires de la République, malgré les intermèdes impériaux de Napoléon Ier et Napoléon III, qui rétablirent l'église Ste Geneviève à sa destination première. Mais le symbole était trop fort...et usurpé.

05/0028 La rue des castors où vécurent des célébrités fort différentes

La rue de Bièvre (du latin bever qui signifie "castor", car ces animaux y pullulaient autrefois) fut habitée par François Mitterrand. Ce que l'on sait moins, c'est que Dante, l'illustre auteur italien de la Divine Comédie, y vécut également, à la fin du 13è siècle, ainsi que le "Casanova des taudis", Restif de la Bretonne, au 18è siècle. Ainsi nommée depuis 1224, la rue de Bièvre était un égoût à ciel ouvert au Moyen-Age. Lorsqu'elle fut recouverte en 1672, les riverains percèrent la canalisation en pierre pour pouvoir continuer à y jeter leurs détritus...

05/0029 Pour abandonner son bébé en toute discrétion

47 quai de la Tournelle se trouve le Musée de l'Assistance Publique. On y apprend tout sur l'histoire des hôpitaux parisiens. On peut aussi y contempler une véritable "tour d'abandon". C'était un guichet de bois, souvent attenant d'une église ou d'un couvent. La jeune mère qui, au 17è siècle, désirait abandonner son bébé à des mains charitables, tout en conservant son anonymat, déposait son petit "colis" dans le guichet, à la nuit tombée. Au petit matin, les religieuses ouvraient un autre panneau de bois donnant à l'intérieur de l'église ou du couvent, et le recueillaient pour l'élever. Son nom de famille lui était attribué en fonction du saint du jour où on l'avait trouvé. C'est pourquoi de nombreux patronymes sont en fait des prénoms. Parfois, ce n'était pas le saint du jour, mais la date qui servait de nom. Ainsi, il est plus que probable que Monseigneur Vingt-Trois, ou l'un de ses ascendants, a été trouvé "sous le porche d'une église", le vingt-troisième jour d'un mois.