Anecdotes
Anecdotes 6è arrondissement


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06/0017 Le disparu retrouvé


Au 20 rue de l'Hirondelle habitait au 17è siècle le Procureur Dumas. Riche et passionné d'alchimie, il recevait depuis plus de vingt ans dans son grenier (où il pratiquait son art),  un inconnu. Le 31 décembre 1700, notre homme qui rendait visite à son hôte entendit un cri: le Procureur avait purement et simplement disparu ! La disparition fit grand bruit dans Paris, et quelques années plus tard, Louis XV l'évoqua devant celui qui était l'homme "inconnu", et qui n'était autre que le comte de St Germain. Le comte expliqua au roi ce qui s'était sans doute passé: le procureur avait avalé un somnifère puissant, et était passé au travers d'une planche du parquet amovible. Il serait mort de cette chute, et "pour des raisons de sécurité, il ne pouvait en dire plus". Un lieutenant de police fut dépêché sur place pour perquisitionner: le corps momifié de Dumas fut bien retrouvé à l'endroit décrit par le comte de St Germain.
Il tenait encore dans sa main fermée une fiole, où l'on décela des traces d'opium...

06/0018 Le curieux destin de Constant

Au 5 rue de l'Ancienne Comédie, est né un futur maître des sciences maudites: Constant. Il fut plus connu sous le nom d'Eliphas Lévi. Destiné à la prêtrise, il choisit plutôt de devenir successivement chansonnier, puis répétiteur dans un pensionnat de jeunes filles. Puis il connut Flora Tristan, initiatrice française du féminisme, qui l'hébergea quelques temps. Enfin, il fit la connaissance d'un Polonais, Wronski, qui l'initia à la magie.
Sa voie était tracée. Constant devint Eliphas Lévi; il publia "Dogme et rituel de Haute Magie" et "La Clef des Grands Mystères".
A partir de ce jour, sa notoriété fut telle qu'il vécut de ses rentes, se contentant de donner des cours de magie à de riches amateurs.

06/0019 Un quartier-général très discret

Si vous passez devant le 19, rue Mazarine, vous y trouverez une galerie d'art. Mais c'était, il y a quelques décennies, le café Rubens, qui abritait le quartier-général et le bureau de l'écrivain Antoine Blondin. C'est là que le célèbre auteur d'"Un singe en hiver" écrivait ses fameuses chroniques sur le Tour de France, pour le journal L'Equipe.

06/0020 Un marché très éclectique

Au carrefour des rues de Buci et de Seine, se tenait la Foire St Germain, depuis le 13è siècle. Comme elle avait lieu pendant la période du carnaval, début février, elle réunissait aussi bien des religieux, que des orfèvres, des marchands d'étoffes ou de meubles, ce qui était somme toute normal. Ce qui l'était moins, c'était que, compte tenu de la période, tout Paris venait s'y amuser; on y trouvait alors un théâtre, des jeux de quilles ou de dés pour les gens du peuple, et des jeux de cartes pour les nobles, et aussi des alcôves généreusements prêtées par les marchands, pour que les grandes dames puissent y retrouver leurs galants...

06/0021 La cantine de la IIIè République

La brasserie Lipp se trouve au 151 boulevard St Germain. Léonard Lipp, un Alsacien monté à Paris pour fuir l'Alsace occupée par les Allemands après la défaite de 1870, fonda un bistrot à cet endroit en 1880.
Il le nommera "La Brasserie des bords du Rhin". Dédié à la bière et à la choucroute (qui sont toujours les spécialités de l'endroit), le bistrot fut cédé par Lipp au début du 20è siècle. Il changea plusieurs fois de mains, et devint rapidement la cantine de l'intelligentsia et des hommes politiques de la IIIè République.
On avait coutume de dire, entre les deux guerres: "Les gouvernements se font chez Lipp, ils tombent à la Coupole".  

06/0022 Un doux rêveur, ou un fou dangereux ?

En face de la brasserie Lipp se trouve un autre établissement tout aussi célèbre: le café de Flore. Rendant hommage à la déesse du printemps, elle accueillit André Breton et les surréalistes, Apollinaire, Simone de Beauvoir puis Jean Paul Sartre qui venaient se réchauffer auprès de l'énorme poële à charbon qui trônait en son centre. Mais le moins connu, et peut-être le plus sympathique de tous ceux qui hantèrent ce lieu mythique, fut peut-être Ferdinand Lop. Très connu dans le quartier au cours des années 30, ce candidat malheureux à toutes les élections présidentielles n'hésitait pas à monter sur une table pour haranguer les clients et débiter son programme électoral. Parmi ses propositions: prolonger le boulevard St Michel jusqu'à la mer, éteindre le paupérisme à partir de dix heures du soir, ou encore couper l'eau dans tous les immeubles à partir d'une certaine heure pour lutter contre la dénatalité. Il se présenta une dernière fois en 1974 contre Valéry Giscard d'Estaing, et ne recueillit aucune voix, même pas la sienne. Allez savoir pourquoi...Au moins, il était honnête.