Anecdotes
Anecdotes 2è arrondissement


02/0025 Un assassinat pour rien

Square Louvois se trouvait l'Opéra de Paris, en 1820. En sortant d'une soirée, le duc de Berry, neveu du roi Louis XVIII, est poignardé par un ouvrier, un dénommé Louvel, qui dira simplement: "Je considère les Bourbons comme des ennemis de la France; je n'ai pas raté mon coup. Je suis content."
Mais il ignorait que la duchesse de Berry était enceinte du futur duc de Bordeaux. La lignée des Bourbons n'était pas éteinte. Louvel avait raté son coup. Un coup pour rien, en quelque sorte...

02/0026 Le plus grand spirite de tous les temps vécut en plein Paris

Au 59 de la rue Ste Anne s'ouvre le passage du même nom. Celui-ci ne serait jamais passé à la postérité, s'il n'avait abrité un certain Denizard-Hippolyte Rivail. Très sceptique envers les expériences de tables tournantes très en vogue au milieu du 19è siècle, il assista néanmoins à l'une d'entre elles chez Madame de Plainemaison. Ce fut une révélation pour celui qui se fit désormais appeler Allan Kardec. Il publia à compte d'auteur Le Livre des Esprits, qui connut un succès inimaginable. Il créa ensuite la Revue Spirite, dont le siège était Passage Ste Anne. Des milliers de fidèles venaient l'écouter et des groupes de disciples apparurent dans toute la France. Il est enterré au Père Lachaise, où sa tombe est très certainement encore aujourd'hui la plus fleurie de toutes. Demandez au gardien où elle se trouve, il vous répondra sans hésitation...
Autre célébrité du passage: Louis-Ferdinand Céline, qui vécut au n°64.

02/0027 Un bâtiment dédié aux arts ?

Dans le carré que forment les rues Dalayrac et Marsollier, se trouve un bâtiment (dont l'entrée est située face à la rue Méhul), qui abrita successivement: l'Opéra Comique, le Théâtre de la Rennaissance, les Italiens, et enfin l'Opéra, avant qu'il ne trouve définitivement sa place au bout de l'avenue éponyme.
On y joua Ruy Blas, la célèbre pièce de Victor Hugo, en 1838. Elle y reçut un accueil triomphal.
Plus prosaïquement, il abrite maintenant les services sociaux de la Banque de France. O tempora, O mores !

02/0028 Ici est né le baba au rhum

Au 51 rue Montorgueil, la porte de l'immeuble est surmontée des attributs de l'architecture et de la boulangerie Stohrer, fondée par le boulanger de Marie Leczynska. Stohrer y inventa le baba au rhum en 1730. Respect...

02/0029 Une galerie très nationale

La Galerie Colbert fut ouverte en 1828 et connut un vif succès, pour sa rotonde et ses jolies boutiques. Galerie à l'usage de la Bibliothèque nationale, on y trouve non seulement une boutique et le Grand Café Colbert, très 1900, , mais aussi un auditorium, une bibliothèque pour enfants, les musée des Arts du spectacle, et le musée Charles Cros, qui présente des costumes, des maquettes et des instruments de musique, qui font partie de la Phonothèque Nationale.

02/0030 Une vocation très littéraire

Le quadrilatère compris entre les rues Richelieu, des Petits-Champs, Vivienne et Colbert est occupé aujourd'hui par la Bibliothèque Nationale. C'était à peu près le périmètre du palais Mazarin. Il fut divisé, à la mort du cardinal, entre ses héritiers. C'est l'hôtel de Nevers, l'un des héritiers, qui abritera finalement la bibliothèque. La marquise de Lambert y loua une aile en 1698 et jusqu'à sa mort en 1733, où elle tint un salon littéraire très prisé et qui fut fréquenté entre autres par Marivaux. Puis le roi récupéra les bâtiments pour y installer son cabinet des Médailles. Les agrandissements successifs allaient bientôt lui permettre de couvrir l'immense propriété du cardinal Mazarin.

02/0031 Quand la jalousie a du bon

En 1790, Mlle Montansier crée le Théâtre des Variétés, à l'emplacement de l'actuel Théâtre du Palais-Royal. Jaloux du succès de cette scène, les Comédiens-Français voisins obtiennent de Napoléon 1er un décret chassant leurs concurrents. La Montansier finance alors la construction d'un théâtre neuf, situé 7 boulevard Montmartre. Inauguré en 1807, le théâtre connaît un succès croissant, notamment grâce à ses vaudevilles. En 1836, on y crée "Kean", d'Alexandre Dumas père. Son apogée est atteinte lorsque Jacques Offenbach s'y installe pour monter "La Belle Hélène " en 1864, et "La Grande-Duchesse de Gerolstein" en 1867, avec la belle Hortense Schneider en vedette.

02/0032 Comment le 2è arrondissement est né

C'est Louis XIV qui, en 1702, fit diviser Paris en vingt-quatre quartiers ou districts. Ainsi naquit ce qui deviendra un jour le 2ème arrondissement. Il était alors composé de parcelles provenant des censives de Saint-Eustache, Saint-Denis et Montmartre. Ce découpage subsista jusqu'à la Révolution. La circonscription de l'actuel 2ème arrondissement était partagée entre les quartiers de la Chaussée d'Antin, du Palais-Royal, Feydeau et du Faubourg-Montmartre. 

02/0033 Le temple mythique du cinéma

Jacques Haïk, un riche producteur, décide en 1930 de créer le Grand Rex, une salle de cinéma de 3 300 places sur le modèle des salles atmosphériques américaines. Il fait venir des USA des architectes spécialisés, et 50 musiciens peuvent jouer dans la fosse. Rappelons qu'à l'époque, les films sonorisés étaient encore rares.
Cette salle mythique fut équipée dès l'origine d'améliorations exceptionnelles : sièges équipés d'appareils pour les personnes malentendantes, loges, infirmerie, chenil et nursery. La salle est inaugurée le 8 décembre 1932 avec Les Trois Mousquetaires de Diamant-Berger. C'est devenu depuis une salle mythique que l'on peut visiter.

02/0034 L'autre boulevard du crime

Le boulevard du Crime, c'était, au 19è siècle, le boulevard du Temple. C'était là que nos aïeux s'amusaient à se faire peur, en assistant aux spectacles de grand-guignol, où les couteaux et autres pistolets factices servaient à massacrer des femmes et des innocents. L'hémoglobine coulait à flots. Mais ce n'est pas de ce boulevard qu'il s'agit ici. Mais du boulevard Poissonnière; savez-vousqu'au 12è siècle, il y avait ici un immense marécage, où se cachaient les voleurs. On appelait les voleurs de l'époque des larrons, d'où son nom: le Val Larroneux. . C'était là que se terraient les malandrins de Paris: la Cour des Miracles. Il faudra attendre plusieurs siècles pour qu'il soit nommé autrement: Il fut dénommé Chemin des Poissonniers (en 1635 exactement), car il était un segment de la route qui amenait la marée des ports de la mer du Nord à Paris.