Anecdotes
Anecdotes 2è arrondissement


02/0018 L'ancêtre du Théâtre Français est né ici

A la fin du 13è siècle, des pélerins, rentrés de Palestine, allaient par troupes dans Paris raconter leur voyage et l'histoire de Jésus Christ. Ils obtinrent du roi Charles VI l'autorisation de donner des représentations dans une salle louée dans l'enceinte de l'hôpital de la Trinité, alors situé à l'angle des rues Greneta et St Denis. Le peuple se précipita pour assister à ces spectacles si nouveaux, et se passionna pour ces pièces naïves appelées "mystères" et ces farces appelées "sotties". On peut sans conteste affirmer que le théâtre moderne est bien né ici.

02/0019 Une dangereuse conspiratrice

A l'angle des rues d'Aboukir et St Philippe se trouvait la maison du redoutable Fouquier-Tinville (1746-1795). Nommé accusateur public du Tribunal Révolutionnaire, ce criminel sanguinaire se fit remarquer par son zèle et sa cruauté, ce qui lui valut le surnom de "Pourvoyeur de la guillotine". C'est ainsi qu'il fit condamner à mort Madame de Montmorency-Laval, dernière abbesse de Montmartre. Cette dernière, sourde et aveugle, n'était certainement pas une menace contre la République. Fouquier-Tinville l'accusait pourtant "d'avoir conspiré contre la République, sourdement et aveuglément" avant de l'envoyer à la guillotine...

02/0020 Elle empoisonnait vraiment la vie de ses contemporains

Au 23/25 rue Beauregard, près de la Porte St Denis, habitait Catherine Deshayes, veuve Monvoisin, plus connue sous le nom de "la Voisin". C'était, parmi les 300 diseuses de bonne aventure de Paris à l'époque de Louis XIV, l'une des plus célèbres. Elle ne faisait pas que prédire l'avenir, elle avait une certaine tendance à l'influencer, grâce à ce qu'elle appelait ses "poudres de succession", si vous voyez ce que je veux dire...
A la demande d'une épouse, d'un mari, d'un fils ou d'une fille, elle offrait ses services, moyennant finances, bien entendu. Elle était aussi avorteuse et sorcière, et sacrifiait des nouveaux-nés à la préparation de philtres magiques ou d'élixirs d'amour. Ainsi, Madame de Montespan fit prendre au roi Louis XIV , à son insu, un philtre d'amour pendant des années. Elle ne fut véritablement inquiétée que lorsqu'on apprit qu'elle avait organisé des messes noires avec sacrifices d'enfants et invocations de démons. Le scandale fut tel qu'elle fut condamnée et brûlée vive en place de Grève (actuelle place de l'Hôtel de Ville).

02/0021 Une Bourse itinérante

Si la Bourse a été officiellement créée en 1724, cela signifie évidemment qu'elle n'a pas toujours occupé le prestigieux bâtiment commandé en 1806 par Napoléon Ier à l'architecte Brongniart. Effectivement, elle s'est tenue successivement: dans la galerie Vivienne du Palais Mazarin jusqu'en 1793, dans les appartements d'Anne d'Autriche au Louvre jusqu'en 1796, à l'intérieur de l'église Notre-Dame des Victoires, puis au Palais-Royal et enfin dans le magasin de décors de l'Opéra, rue Feydeau.

02/0022 Le philosophe qui inspira la devise d'un pays

Au 16, rue de la Banque, Auguste Comte, le père de la philosophie positiviste, enseigna gratuitement...l'astronomie ! Libre penseur, il considérait que le positivisme, qu'il prônait, était le stade ultime de l'humanité, supérieur à la religion. Attaqué par l'Eglise, et surveillé de près par le gouvernement, il cessera ses cours, dispensés pendant plus de 17 ans, en 1847. Il décèdera en 1857. Sur sa tombe, au Père Lachaise, est inscrite sa devise, qui figure sur le drapeau du Brésil: "L'Amour pour principe, l'Ordre pour base, le Progrès pour but."

00/0023 Les quatre esclaves se sont échappés !

Sur la place des Victoires trône une statue équestre de Louis XIV, honorant le souverain pour ses victoires pendant la guerre de Hollande, et la paix de Nimègue qui s'ensuivit. Celle-ci a une histoire étonnante.
Ce n'est pas la statue originale que vous voyez aujourd'hui. Elle a été sculptée par Bosio, et commandée par Louis XVIII. L'originale, elle, fut détruite à la Révolution. Elle montrait le Roi Soleil debout, entouré de quatre esclaves (qui, eux, n'ont pas été détruits et sont exposés au Louvre), représentant les nations soumises par le Roi Soleil: l'Espagnol, l'Allemand, le Hollandais et le Turc. Autre curiosité: la place des Victoires est ronde, ce qui était une première à l'époque, où elles étaient plutôt carrées.

02/0024 Des petits pères déchaussés

La rue des Petits Pères rappelle les Augustins déchaussés, plus connus sous le nom de Petits Pères. On ne sait pas vraiment d'où leur vient ce surnom: de la petitesse et de la pauvreté de leur première maison, ou d'un sobriquet que leur aurait lancé Henri IV, en apercevant deux de ces religieux dans son antichambre...Les Petits Pères furent dispersés à la Révolution. Sur l'emplacement de la cour du couvent, on ouvrit en 1805 la place des Petits Pères. Le bâtiment lui-même fut rasé en 1858, et sur ses ruines s'élevèrent la mairie du 2è arrondissement, et une caserne de gendarmerie.