Anecdotes
Anecdotes 13è arrondissement


13/0058 Du porc au chocolat

Dans la rue de la Vistule, à l'emplacement du lycée Gabriel Fauré, se trouvait au 19è siècle un marché aux porcs. Créée sous Louis XVI, une chocolaterie, Lombart, fondée par Meunier, s'y établit en 1859. Ce dernier avait parfaitement compris les nouveaux enjeux de cette nouvelle industrie alimentaire, et fit construire sa grande chocolaterie entre 1865 et 1876, sur l'ancien marché aux porcs. En 1882, l'usine comporte trois machines à vapeur, un générateur, une bascule de dix tonnes, cinq moulins à cacao, huit mélangeurs et onze broyeurs, deux torréfacteurs et une machine à sucre. La chocolaterie Lombart souffrit beaucoup des grèves de 1936, et ne s'en remit jamais. Elle disparut en 1946.

13/0059 Le hameau mal bâti

La rue des Malmaisons doit son nom depuis le 15è siècle, à un hameau mal bâti. Masures fragiles, sales, mal conçues ? On ne sait pas. Ce que l'on sait, par contre, c'est qu'une famille, les Canaye, teinturiers originaires de Milan, et rivaux des Gobelins, qui devaient faire souche dans le quartier, y possédaient des vignes.

13/0060 Un cimetière plein d'inconnus

Eh oui, le petit cimetière dit de Gentilly, qui donne sur la rue Louis Pergaud, n'est hanté par aucune célébrité. Tout au plus peut-on remarquer la tombe de Paulin Enfert. Ce modeste employé fut le fondateur de la Mie de Pain, célèbre oeuvre sociale qui s'occuipe, encore de nos jours, des sans-abri. 

13/0061 Les chauffeurs sont sur le toit

La petite Russie se trouve rue Barrault...sur un toit ! Dans les années 1920, une entreprise de taxis avait fait construire ce garage pour y remiser ses taxis, et avait imaginé de construire, sur le toit, vingt petites maisons pour y loger les chauffeurs ! Mais pourquoi "Petite Russie" ? Eh bien, nous sommes en 1920. Alors ? Ca ne vous dit rien ? Bon, alors, voilà l'explication: il y a 3 ans que la Révolution bolchévique a renversé l'Empire tsariste. La noblesse russe s'est massivement exilée pour échapper aux massacres perpétrés par les communistes. Celle-ci a tout naturellement trouvé refuge en France, pays accueillant, et pour assurer sa survie (elle avait fui son pays totalement ruinée, ses biens étant confisqués par les révolutionnaires) , n'hésita pas à exercer le métier de taxi. En effet, rares étaient ceux qui savaient conduire une automobile à cette époque. La noblesse russe, ayant les moyens de posséder un tel véhicule, et sachant conduire, occupa très facilement ce créneau (si je peux m'exprimer ainsi...).

13/0062 Le peintre du roi

Charles Le Brun, peintre officiel du roi Louis XIV, et premier directeur de la Manufacture royale des Gobelins, habita à l'emplacement de l'actuel 32 avenue des Gobelins. Le café qui se trouve à cette adresse s'appela successivement "Le Lion d'or", puis "Le Nouveau Monde", puis enfin "Le Grand Louis".

13/0063 Ce mur murant Paris rend Paris murmurant

C'est ainsi que les Parisiens surnommèrent le mur de l'enceinte des Fermiers Généraux. Construit en 1786, véritable enceinte fiscale destinée à percevoir les taxes sur les marchandises entrant dans la capitale, il n'en reste que quelques vestiges.
Elle fut démolie sous le Second Empire. Ne subsistent que quelques pavillons d'octroi: La Villette, Nation, Denfert-Rochereau et Monceau. On peut encore dénicher quelques bouts de la muraille, en particulier au 34 rue Jenner. De même, la façade de l'hôpital de la Pitié, qui n'est autre qu'un vestige de l'enceinte. Enfin, quelques traces sont visibles rue Bruant, ainsi que dans l'enceinte même de l'hôpital, le long du nouveau bâtiment de cardiologie.

13/0064 L'hôpital poudrière

L'hôpital de la Pitié-Salpêtière tire son nom du salpêtre, composant principal de la poudre à canon, et produite en ces lieux. Devenu hôpital en 1656, il logeait les femmes invalides, mendiantes ou folles. La maison centrale a conservé les bancs sur lesquels étaient attachées ces pauvres femmes. Quatre nefs séparées par quatre chapelles se rejoignent au niveau d'une rotonde centrale. Cette disposition permettait d'isoler chaque catégorie de prisonnières lorsque l'hôpital n'était encore qu'une prison.

13/0065 Un culte...belge !

Une curieuse petite église jaune fait l'angle entre la rue Vergniaud et la rue Wurtz. Elle est rattachée au culte Antoniste, créé en 1910 par ...Antoine, un Belge que ses adeptes appellent le Père. Ce n'est pas une secte, et 64 autres temples antonistes existent dans le monde, dont deux autres à Paris: 49 rue du Pré St Gervais (19è arrdt), et 10 impasse Roux (17è arrdt). Le culte Antoniste consiste principalement en la croyance en la prière et ses pouvoirs de guérison, à la fois physique et physiologique.

13/0066 La plus longue liste d'attente

La Petite Alsace, au 10 rue Daviel, date de 1912. Aussi étonnant que cela puisse paraître, cet ensemble d'immeubles alsaciens regroupés autour d'une cour centrale, est ...un HLM ! Si vous jetez un oeil sur cet ensemble superbe, vous comprendrez aisément que la liste des prétendants est longue, très longue... Comme quoi, on peut construire des HLM...agréables à vivre !
En face de la Petite Alsace, allez voir la Cité Daviel, (7 rue Daviel), très agréable elle aussi.

13/0067 Quelle Blanche ?

L’hôtel dit « de la Reine Blanche » se trouve au 17 de l’avenue des Gobelins (il est aussi visible depuis le 4 bis rue Gustave Geoffroy). C’est le vestige d’un bâtiment  construit en 1520, et partiellement détruit en 1867. Les historiens sont perplexes quant à l’origine de son nom. Il ne s’agit certainement pas de Blanche de Castille, mère de St Louis, ; ils hésitent entre Blanche de France, Blanche d’Evreux, et Blanche de Bourgogne. Cette dernière semblant avoir leur préférence. Si vous hésitez, je vous donne carte…blanche, bien sûr !

13/0068 Où l’on devine la Bièvre

La Bièvre coule toujours sous les pieds des passants des 13è et 6è arrondissements. Si elle est entièrement recouverte depuis le début du 20è siècle, on la devine rue Emile Deslandres. En effet, un léger dos d’âne trahit la présence de la petite rivière.

13/0069 Les meubles de la République

Si vous empruntez la rue Berbier du Mets, vous passerez nécessairement devant une colossale construction en ciment armé, datant de 1935. Construit à l’emplacement d’une misérable cité (disparue en 1930) par le célèbre architecte du béton Auguste Perret, c’est le bâtiment où sont stockées les réserves en attente d’affectation du Mobilier National. C’est-à-dire le mobilier historique, qui a échappé aux pillages de la Révolution, et qui garnit désormais les palais républicains, les ministères et les ambassades de notre belle capitale.

13/0070 Alouette, gentille alouette…

La rue Corvisart, s’appelait avant 1867 rue du Champ de l’Alouette. Nom bien plus poétique, mais qui n’a aucun rapport avec  le charmant volatile. Si je vous dis que le propriétaire du terrain en 1547 se nommait Eustache Laloué, et que son nom fut déformé, comme c’était souvent le cas à l’époque, en Lalouette, vous me suivez ?

D’ailleurs, la rue du Champ de l’Alouette a été recréée à quelques mètres de la rue Corvisart.

13/0071 Une drôle de colonie

La rue de la Colonie porte un nom étrange. N’y voyez aucun rapport avec  nos anciennes colonies d’Afrique ou d’ailleurs, mais plutôt avec une colonie bien particulière. En l’ocurrence, celle…des chiffonniers ! Très nombreux aux 19ème et au début du 20ème siècle dans cet arrondissement populaire et pauvre, ils ont tellement marqué l’histoire du quartier qu’une rue en rappelle le souvenir.