Anecdotes
Anecdotes 13è arrondissement

 

13/0043 Garçon, un petit noir !

Au 18/20 rue du Banquier se trouvait l'usine de torréfaction San Rivo. Fondée en 1938, elle s'étendait sur 3 000m² et trois niveaux. Elle a employé jusqu'à 125 personnes, dont la moitié étaient des livreurs allant porter en camionnette des sacs de café à deux cents kilomètres à la ronde. L'usine produisait alors 4 000 tonnes de grains et de mouture par an. A sa fermeture, San Rivo n'en produisait plus que le dixième et n'employait plus que 9 personnes. La puissance de la grande distribution avait eu raison du petit torréfacteur.

13/0044 Paul et Virginie

Au 20 de la rue de la Reine Blanche, s'élevait la maison de Bernardin de St Pierre, l'auteur de Paul et Virginie, publié en 1788, ainsi qu'un autre roman, moins connu, "La chaumière indienne". Autant d'oeuvres exotiques, bien éloignées du 13è arrondissement. En 1792, en récompense de ses efforts littéraires, Bernardin obtint la place d'Intendant au Jardin des Plantes...pour un an seulement, puisque nommé par Louis XVI. Il dut s'effacer devant Daubenton, dès la parution du décret qui fondait le Muséum.

13/0045 Le tombeau du saint

Au droit du 4 de la rue Michel Peter, se situe l'emplacement de la crypte de l'ancienne collégiale, et peut-être le tombeau de Saint Marcel. Mais pour le savoir, il faudrait creuser sous l'immeuble actuel, l'emplacement exact de la crypte étant tout de même connu depuis un relevé précis effectué au 19è siècle. Cet endroit fut un lieu de pèlerinage pendant des siècles, du haut Moyen-Âge à la Révolution. Mais encore faut-il le vouloir...

13/0046 Où habitez-vous ?

On l'a vu, le marché aux chevaux (et aux chiens) se tenait à l'emplacement actuel du boulevard St Marcel. On en a encore le témoignage indirect en se dirigeant vers le n°77 du même boulevard. On y trouve une plaque: ancien 49. En effet, la disparition du marché a entraîné, au début du 20è siècle, une nouvelle numérotation de la voie. Si vous vous rendez à cette adresse, n'hésitez pas à en franchir le porche: vous trouverez dans la cour une jolie fontaine de pierre et de fonte.

13/0047 Des disparus dans un cimetière... disparu

Au carrefour du boulevard St Marcel et de la rue du Jura, se trouvait le petit cimetière de Ste Catherine, fermé en 1824. Il était éclectique, puisqu'il recueillait aussi bien les malheureux sans famille et sans argent portés à la morgue, que des trépassés plus célèbres tels: le général Pichegru, Bichat, les quatre sergents de la Rochelle, Restif de la Bretonne...

13/0048 Quand la police peut remercier la bonne société

L'hôpital des Gardiens de la Paix se trouve au 35 boulevard St Marcel. C'est une fondation de Marcelle et Jean Chiappe, construite en 1929. La femme du célèbre préfet de police de Paris fit largement contribuer la haute société à cette oeuvre, rendue nécessaire par la délicate proximité des policiers et des manifestants dans les hôpitaux du Paris de l'entre-deux-guerres.

13/0049 Pas de train-train pour la gare

La gare d'Austerlitz a plusieurs particularités. En premier lieu, celle d'être traversée par le Métropolitain en 1906. De plus, sur la façade vous pourrez admirer les blasons des villes desservies par cette gare: Orléans, Nantes, Tours, Bordeaux, Périgueux et Paris et au-dessus de l'horloge, le sigle PO (Paris-Orléans). Mais ce n'est pas tout: le bâtiment à droite du corps central a servi de maison d'arrêt à la Garde Nationale. Pour avoir négligé de remplir leurs obligations militaires, Alfred de Musset, Théophile Gautier, Honoré de Balzac y furent internés. Et pour finir, pendant la guerre de 1870-1871, la halle fut utilisée comme espace de gonflage...de ballons ! L'aventure du Jacquard, parti avec deux cent cinquante kilos de courrier pendant le siège de Paris, et perdu en Manche, a donné lieu à l'érection d'une plaque commémorative, près des guichets. Je ne peux pas terminer cet article sans évoquer , en 1879, le retour d'une partie des déportés de la Commune provoqua une émouvante manifestation silencieuse de plus de quarante mille personnes, à quatre heures du matin...

13/0050 Un port en plein Paris

Le quai de la Gare ne désigne pas, comme on pourrait le penser, la gare du chemin de fer d'Orléans (actuelle gare d'Austerlitz, voir ci-dessus), mais une gare de bateaux. ce port artificiel fut construit sous Louis XV pour abriter les bateaux durant l'hiver. Ce vaste plan d'eau avait été creusé entre 1764 et 1768, en forme de demi-cercle. Il disparaîtra progressivement sous les constructions et la gare de marchandises de Paris-Orléans. On trouvait d'ailleurs au niveau du n°45 du quai de la Gare actuel, une des plus anciennes piscines de Paris, construite dès 1885.