01/0005 Et sur l'église St Roch?
Rue St Honoré, sur la façade de l'église St Roch, on peut encore voir les impacts des balles des insurgés royalistes, réprimés en 1795 par Bonaparte. Pour la petite histoire, il s'était rallié aux royalistes, plus rémunérateurs, mais négocia ferme avec les Conventionnels un poste important en cas de victoire contre les insurgés. En effet, récent vainqueur du siège de Toulon face aux Anglais, il avait acquis toute la confiance des Révolutionnaires, en mal de victoires. Il régla l'affaire, après avoir réglé celle de Suzanne, une petite ouvrière avec qui il avait prévu de passer la soirée à l'Opéra Comique. Après avoir laissé 500 morts sur le pavé, l'insurrection royaliste était bel et bien anéantie, et le Général Vendémiaire, nouveau surnom de Bonaparte le héros-sauveur-de-la-Patrie, avait acquis une renommée qui ne devait jamais décliner, même après sa mort, en 1821...
01/0006 D'où la rue de l'Arbre Sec tire t-elle son nom?
Pour une fois, il ne s'agit pas d'une enseigne, mais d'un gibet qui s'y dressait. Au n°4 se situe l'Hôtel des Mousquetaires, où habita D'Artagnan. A l'angle de la rue de l'Arbre Sec et de la rue de Rivoli s'élevait l'Hôtel de Ponthieu, dans lequel fut assassiné l'Amiral de Coligny, pendant la nuit de la St Barthélémy. Bon, une autre version (une légende ?) répandue dans le quartier parle d'une enseigne aujourd'hui disparue, qui représentait un arbre égyptien toujours vert, qui serait devenu sec à la mort du Christ. Puisque l'on est dans cette rue, j'en profite pour signaler la mort semble t-il par hasard (mais on parla d'empoisonnement), à l'hôtel de Sourdis, au n°21 de la rue, de Gabrielle d'Estrées, maîtresse d'Henri IV. Elle était enceinte de son troisième enfant; le Vert Galant pleura longtemps sa dame de coeur...
01/0007 Qui était Milord l'Arsouille?
Au 5, rue de Beaujolais, un cabaret porte le nom de Milord l'Arsouille. C'était le nom d'un excentrique célèbre au 19ème siècle, bon vivant, qui distribuait généreusement ses millions, et s'entourait d'une cour d'amis qui profitaient abondamment de ses prébendes.
01/0008 Une bien curieuse tradition...
A l'angle de la rue de la Cossonnerie et de la rue Pierre Lescot existait en 1550 une maison à l'enseigne de "La truie qui file". A l'époque de la mi-carême, des groupes de jeunes gens se réunissaient devant la maison pour boire et chanter. Un jeune garçon et une jeune fille étaient alors choisis par les participants, et hissés sur leurs épaules à hauteur de l'enseigne. Ils devaient alors embrasser la truie, puis se cracher au visage., car ce jour-là, seule la truie devait être honorée. Si par malheur le garçon et la fille s'embrassaient, ils étaient déculottés et fouettés devant toute l'assemblée.
01/0009 L'assassinat du Vert-Galant
Le 14 mai 1610, rue de la Ferronnerie, vers 15 heures, le bon roi Henri, "le Vert galant", se promène dans Paris. La rue tient son nom des marchands de fer, autorisés par St Louis à s'installer ici et à dresser leurs inventaires près du Charnier des Innocents. Les sondages n'existent pas à l'époque, mais le roi de France n'hésite pas à se mêler aux Parisiens pour connaître l'état de l'opinion publique à son égard. Deux charrettes s'étant heurtées à cet endroit, les serviteurs du roi se précipitèrent pour porter assistance aux blessés. C'est ce moment, pendant lequel le roi était sans surveillance, que Ravaillac, un géant roux, profite de l'attroupement pour poignarder Henri IV à deux reprises. Celui-ci meurt presque instantanément. Clin d'oeil de l'histoire, la boutique devant laquelle eut lieu l'assassinat s'appelait "Le coeur couronné, percé d'une flèche". Etonnant non ?
C'est donc sa femme, Marie de Médicis, qui devient instantanément régente du royaume.
Curieusement, elle a été sacrée reine...la veille ! Alors, simple hasard de l'Histoire, ou complot ? Quand on connaît l'ambition démesurée des Médicis, on peut légitimement émettre un doute sur l'acte isolé d'un fou. Ravaillac porte bien le chapeau...
Ah, un dernier détail: le dossier de cette affaire brûla entièrement huit ans plus tard. Nul ne pourra jamais expliquer le mobile du geste de Ravaillac. Hasard, hasard, comme tu fais bien les choses...
01/0010 Une conspiration évitée de justesse
21, rue de la Grande Truanderie (la bien-nommée...) fut arrêté Gracchus Babeuf, un célèbre conspirateur, qui projetait de supprimer les membres du Directoire, et d'exécuter pas moins de 30 000 personnes, brûler des bâtiments publics, piller des boutiques et des magasins. Le premier anarchiste ?