Anecdotes
Anecdotes 20è arrondissement


20/0007 La mythologie de Belleville

Le 52 rue de Belleville aurait pu rester ce qu'il était alors depuis des années: un endroit triste et sale où s'accumulaient les détritus. Jusqu'à ce qu' une décision de la Mairie de Paris, dans les années 80, décide d'"habiller" les murs gris et les pignons dépourvus de charme qui parsemaient Paris. Un concours fut organisé, et connut un grand succès auprès d'artistes trouvant ici l'occasion d'exprimer leur talent sur une grande, très grande échelle. C'est grâce à cette initiative que vous trouverez, au détour des rues, d'immenses fresques peintes. Celle que je vous propose ici illustre la mythologie de Belleville. Elle est appelée "Paris Trois temps". A droite, on y voit un homme accroupi sur fond de réclames, et symbolise le passé. A gauche, deux ouvriers symbolisent le présent, en installant un panneau, dont le message change régulièrement. Actuellement, "Il faut se méfier des mots" remplace "Il n'y a pas d'art sans liberté". Quant à l'avenir, il est matérialisé par une bande de marbre qui serpente au sol, les murets et les murs, et mène à un cône blanc illuminé.

20/0008 Un repaire de royalistes

Dans ce quartier ouvrier, le pavillon de l'Ermitage, 148 rue de Bagnolet, est plutôt insolite. Marie-Françoise de Bourbon, fille légitimée de Louis XIV et épouse de Philippe d'Orléans, achète en 1706 une propriété dans le village de Charonne, alors très rural. Le petit pavillon qu'elle y fit construire, appelé "L'Ermitage", est aujourd'hui le dernier vestige du domaine; il fut le repaire du complot visant à libérer Louis XVI le jour même de son exécution, le 21 janvier 1793.

20/0009 Les artistes récupérateurs

Les amateurs  d'art industriel trouveront leur bonheur au 21 rue Ramponneau. Cette petite cité d'artistes expose en plein air des objets fabriqués à partir de matériaux de récupération, pendentifs à base de morceaux de sommiers, sculptures en cannettes...

20/0010 Le coup de coeur de François Truffaut

La Villa Castel 16 rue du Transvaal, est la dernière du quartier. Son charme est tel que François Truffaut y succomba. Il y tourna même quelques scènes de son célèbre film "Jules et Jim".

20/0011 Il ne faisait pas bon faire de grands gestes, à l'époque...

Claude Chappe, l'inventeur du télégraphe, expérimenta son invention sur la colline de Belleville. Une plaque en rappelle le souvenir au 40 rue du Télégraphe (c'est normal), à l'entrée du cimetière de Belleville. Situé au sommet de la seconde plus haute colline de Paris (128m) après Montmartre, son système de bras articulés fut l'objet d'une méprise. Nous sommes en 1792 et 1793. Les habitants du quartier crurent que ses machines servaient à envoyer des signaux clandestins à la famille royale, enfermée à la prison du Temple. De rage, ils détruisirent toutes ses installations, et Chappe lui-même ne dut son salut qu'à une fuite rapide. Drame de la bêtise humaine...

20/0012 La malédiction de la princesse

Dans le cimetière du Père-Lachaise est enterrée une curieuse princesse russe.  Morte en 1818, la princesse Strogonoff-Demidoff était richissime. Propriétaire de mines d’or, elle aurait promis sa fortune à quiconque passerait un an dans sa tombe, à ses côtés.

Jusqu’à maintenant, personne n’a réussi à relever le défi.
Ah oui, au fait, j’oubliais ! Tous ceux qui ont tenté l’expérience n’ont pu dépasser la première nuit.

Ils sont tous devenus fous ou sont tout bonnement…morts ! De peur ?

20/0013 Qui dit mieux ?

La rue Julien Lacroix, située entre la rue de Belleville et la rue de Ménilmontant, présente une particularité unique à Paris, et peut-être même en France. Cette modeste voie parisienne accueille en effet : une église, une synagogue et un temple protestant. Difficile d’être plus œcuménique, non ?

20/0014 Les croque-morts essoufflés

En face de l’église St Germain de Charonne se trouve un bâtiment qui ressemble à un hangar, tant sa laideur est grande. Il s’agit de l’église dédiée à St Cyrille et St Méthode, les créateurs de l’alphabet cyrillique. Les pratiquants n’y sont pourtant pas nombreux, dans cette partie du 20è arrondissement. Mais alors, pourquoi cette église et à cet endroit ? Eh bien, figurez-vous que les employés des pompes funèbres en avaient assez de gravir les marches (nombreuses, il est vrai) de l’église St Germain de Charonne, qui lui fait face. Leur pétition fut entendue, et les trépassés pouvaient désormais entrer dans St Cyrille-St Méthode de plain-pied… Ouf !
Une autre version est proposée par Dorothée (merci à elle): cette église devait remplacer St Germain de Charonne, qui menaçait ruine. André Malraux qui fit enterrer ses enfants dans le cimetière de cette dernière, fit heureusement pression pour qu'elle fût sauvée de la démolition.  

20/0015 Saintes voies

C’est dans le 20è arrondissement que l’on est le plus œcuménique, sans aucun doute. On y trouve à la fois la rue Dieu, et l’impasse Satan ! La rue de Paradis, elle se trouve dans le 10è arrondissement, et la rue d’Enfer dans le 14è.

20/0016 Une curieuse légende…

Entre la rue des Pyrénées et la rue de Chine, se trouve le passage des Soupirs. Un nom très évocateur qui véhicule dans sa mémoire tous les vœux, les serments, les promesses, les larmes et les…soupirs des générations d’amoureux qui l’ont emprunté. Une légende prétend que celui qui stationne au milieu du petit escalier de cette romantique venelle, voit sa montre s’arrêter. Essayez, et vous verrez !

20/0017 Une si gentille petite maison

Au 64 de la rue du Surmelin se trouve une charmante petite maison bourgeoise. Sobre et trapue, agrémentée d'une tonnelle le long delaquelle se contorsionne une vigne généreuse, dont le propriétaire des lieux tirait ...deux bouteilles de vin par an, jusque dans les années 70. Mais cette maison est surtout un des lieux les plus incroyables du 20è arrondissement. Selon la légende (?), elle fut bâtie, après la construction des fortifications de Thiers, sur l'emplacement d'une baraque en bois qui abritait des jardiniers du parc St Fargeau. Mais au début du 17è siècle, c'était le repaire d'une bande de redoutables détrousseurs qui sévissaient dans tout paris. Par la suite, ce furent des faux-monnayeurs qui s'y établirent, et qui dissimulaient leur "trésor" dans une grotte des environs. Pour compléter ce tableau, sachez que cette maison si situe à quelques mètres des anciens gibets, qui se trouvaient à l'emplacement de la rue de la Justice actuelle. Enfin, sans doute informé des histoires de bandits qui hantaient ces lieux, Verlaine vint passer une journée avec Rimbaud en ces lieux, et ils y gravèrent  quelques vers sur les portes intérieures. Sur les portes de cette bâtisse, devant laquelle plus personne ne s'arrête.