Anecdotes
Anecdotes 20è arrondissement

20/0001 Une église avec son cimetière, c'est si rare ?

L'église St Germain de Charonne, Place St Blaise  est la seule de Paris, avec St Pierre de Montmartre, à avoir conservé son cimetière. C'est ici que reposent les enfants Malraux, Brasillach et François Bègue, plus connu sous le nom de Père Magloire. A la base de son clocher, on peut encore y lire une inscription très ancienne: "Philippe le Preux".

20/0002 Une catastrophe dans le métro

Le 10 août 1903, à la station de métro Couronnes, eut lieu la plus grande catastrophe du métro Parisien. Un incendie mal maîtrisé dans la voiture motrice de la rame causa la mort par asphyxie de 77 passagers, qui s'étaient aventurés sur les voies pour rejoindre à pied la prochaine station, Couronnes.

20/0003 Un supermarché a remplacé un cinéma de quartier; c'était la dernière séance...

Le Féérique, au 146 boulevard de Belleville, était l'archétype du petit cinéma de quartier construit dans les années 30. Ainsi, il n'y a avait pas moins de 15 salles de cinéma dans ce quartier de Belleville, dans les années 50 ! Il a depuis, comme beaucoup d'autres, été remplacé par un supermarché.

20/0004 La Campagne à Paris

Ce mini-quartier est composé des rues Pierre Mouillard, du Capitaine, Paul Strauss, Jules Siegfried et Irénée Blanc. Ce lieu est alors une terre d'asile pour la population ouvrière du 19è siècle, et de la population rurale, désireuse de trouver du travail dans Paris, alors en pleins travaux. En 1900, le 20è arrondissement compte 150 000 habitants. L'insalubrité du quartier n'est plus supportable, et l'Etat prend les choses en mains, et crée ce lotissement, en 1907. Son unique but est l'accession de ses membres à la propriété. 93 maisons composent La Campagne à Paris, dont le programme ne fut terminé qu'en 1922.

20/0005 Un arrondissement aquatique

Le 20è arrondissement se caractérise entre autres, par sa propension à donner à ses artères le nom de rivières, cours d'eau, et autres espaces aquatiques. En effet, la rue du Surmelin rappelle le nom d'une rivière du bassin de la Marne, la rue de la Dhuis correspond à une petite rivière du sud du département de l'Aisne, qui contribuait aussi à alimenter Paris en eau. La rue de la Duée rappelle une ancienne source jaillissante. On y trouve aussi la rue des Cascades, la rue des Rigoles, la rue de la Mare, ou encore la rue de Cour des Noues, souvenir des petits ruisselets descendus des sources de Ménilmontant, qui passaient par ici pour aller s'écouler dans le parc du château de Bagnolet. Que d'eau, que d'eau!

20/0006 Un cimetière "vendu" comme une savonnette

Le cimetière du Père Lachaise, s'étend sur 44 hectares. C'est en quelque sorte le plus vaste square de Paris. Il compte 97 divisions. La 7è et la 96è, à dominante israëlite, la 85è avec un enclos musulman, la 87è réservée au colombarium, la 76è quasi-exclusivement consacrée au Mur des Fédérés et aux membres de la Commune, la 28è et la 39è dans lesquelles règne l'Empire...
Le terrain a successivement appartenu à Jean d'Avignon, ménestrel du Roi, puis à l'évêque de Paris, puis au 14è siècle, à un riche épicier, Régnault de Wandonne, qui y avait sa folie (c'est à dire sa maison d'agrément). A noter qu'une rue du 11è arrondissement perpétue la mémoire de ce propriétaire: la rue de la Folie Regnault. Au 17è siècle, le terrain fut acheté par Madame l'Huillier pour le compte des pères jésuites. Elle désirait en faire un lieu de convalescence pour les prêtres âgés. Parmi eux, le Père La Chaize...
Devenu confesseur de Louis XIV et des grandes dames de l'époque, il mourut en laissant la propriété ruinée, incapable de faire face aux lourdes charges qui pesaient sur elle. En 1804, Napoléon Ier décida que les charniers qui empoisonnaient la capitale devaient être supprimés. Il décida de créer le cimetière du Père Lachaise. Mais le cimetière, alors "extra-muros", n'attirait guère les Parisiens, qui préféraient être inhumés dans Paris. Il fallut une habile mise en scène du préfet Frochot, opération publicitaire avant la lettre, pour que le lieu devienne rapidement à la mode. Le lieu où l'on se devait d'être enterré! Le fait de côtoyer de grands noms: Héloïse et Abélard, Molière puis La Fontaine déplacés à cet endroit pour l'occasion devenait d'un attrait irrésistible. Des bobos du 19è siècle, en quelque sorte... On connaît la suite.
L'opération réussit au-delà des espérances, et l'on se bouscula bientôt pour avoir le droit d'y reposer.