Anecdotes
Anecdotes 10è arrondissement



10/0015 Le petit cinéma des horreurs...


39 boulevard de Strasbourg, à l'entrée du passage du même nom, se trouve le cinéma Le Brady. Certes, il n'est pas classé, mais il fait figure, en quelque sorte, de monument historique; c'est un lieu de culte pour les cinéphiles Parisiens. Depuis des décennies, c'est le temple du frisson, de l'angoisse et de l'étrange.
Les amateurs de série B s'y précipitent, dont votre serviteur il y a encore quelques années, et il a été repris, depuis 1994, par le cinéaste Jean-Pierre Mocky, qui lui a redonné un nouveau souffle. Si vous aimez les vrais cinémas de quartier, si "Samson et Dalila", "La créature du lac noir" ou "Frissons d'outre-tombe" ne vous font pas fuir, courez-y ! Avec une certaine nostalgie, je me souviens des jeudis après-midi où, pour 5 francs, j'assistais à 2 séances... La dernière séance ?

10/0016 Quand le vent tourne...

Le nouveau quartier Poissonnière fut symbolisé par l'église St Vincent de Paul, place Franz Liszt. Il s'agit là d'une des nombreuses opérations d'urbanisme de la Restauration. Ainsi, l'avenue qui passait devant l'église fut appelée rue Charles X. Après 1830, la révolution ayant éclaté et le vent ayant tourné par la même occasion, elle devint...la rue Lafayette.

10/0017 Alerte au choléra !

Le 28 mars 1832, le Journal des Débats déclare que le choléra est de retour à Paris. Et c'est même la plus importante épidémie qu'ait jamais connue la capitale. Bientôt, les morts s'accumulent, et tous ceux qui le peuvent quittent la ville. C'est la panique. En 189 jours, l'épidémie tuera 18402 Parisiens, soit 2,3% de la population ! Le premier ministre, Casimir Périer, qui visitait les malades, sera lui aussi emporté par l'épidémie. Si elle fut épouvantable, celle-ci fit prendre conscience de l'effroyable insalubrité des quartiers centraux de Paris, ainsi que de l'insuffisance criante des hôpitaux. Un legs de deux millions de francs de la comtesse de Lariboisière permit, en 1851, d'accélérer les travaux de l'hôpital qui prit son nom, 2 rue Ambroise Paré.

10/0018 Le hasard fait bien les choses

Entre 1893 et 1899, la grande actrice Sarah Bernhardt prit la direction du Théâtre de la Renaissance, 20 boulevard St Martin. Lors de la création de la pièce de Victorien Sardou "Gismonda", elle commanda comme d'habitude l'affiche de la pièce à l'atelier. Oui, mais voilà... Elle s'y prit vraiment très tard, puisque sa commande fut faite pendant les congés de Noël, la livraison devant avoir lieu...le 1er janvier !
Un seul artiste étant présent à l'atelier, la grande Sarah lui passa commande et fut enthousiasmée par le résultat. Cet "art nouveau" lui plut tellement qu'elle commanda 4 000 exemplaires de l'affiche pour sa publicité.
Ah oui, au fait, l'artiste ? Un certain Alfons Mucha, le plus célèbre affichiste de son temps, venait d'acquérir une célébrité bien méritée.

10/0019 Une inauguration en fanfare

Le 28 février 1896, le tapis rouge est déroulé jusque sur le trottoir, pour accueillir le Président de la Répiblique, Félix Faure. Celui-ci, en effet, est né dans le quartier, rue du faubourg St Denis. Il s'agit d'inaugurer la nouvelle mairie du Xe arrondissement. L'architecte reçoit la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, les maires des autres arrondissements furent conviés, ainsi que de nombreux autres invités.
Grâce à trois orchestres, dirigés par le chef d'orchestre de l'Elysée, le bal dura jusqu'à l'aube.

10/0020 Un décor hardi

14 et 16 rue d'Abbeville, deux immeubles attirent le regard du promeneur. Leur décoration est tout simplement extraordinaire: au 14, un exubérant style Art Nouveau, et au 16 d'imposantes et superbes cariatides.
De nombreux Parisiens, curieux, vinrent admirer ces façades, juste avant l'ouverture de l'Exposition Universelle de 1900.

10/0021 Assassins !

En décembre 1877, deux compères en mal d'argent, Aimé Barré et Paul Lebiez, cherchaient désespérément à renflouer leurs finances. Médecin et notaire manqués, ils n'avaient qu'un seul but en tête: satisfaire leurs besoins financiers, pour pourvoir à leurs dépenses sans cesse plus importantes. Un moyen d'y parvenir: suivre les femmes adultères et les menacer de les dénoncer à leurs époux. Le 23 mars 1878, ils assassinent la "mère Gillet", riche laitière. Ils découpèrent le corps en huit morceaux pour faciliter la disparition du corps.
Bientôt, nos deux assassins sont découverts: ils seront guillotinés le 8 septembre 1878.

10/0022 Le coup de l'éventail

Dans ce quartier à vocation artisanale, on trouve aussi des fabriques plus confidentielles, mais pas moins intéressantes que les facteurs de céramiques, les maîtres-verriers et autres ferronniers. Le Musée de l'Eventail est installé dans les ateliers de la maison Hoguet, au 2 boulevard de Strasbourg. Le dernier fabricant d'éventails en France a habilement su se refaire une seconde jeunesse en présentant au public sa magnifique collection, riche de plus de 770 pièces, allant du 18è siècle à nos jours, dont certaines rarissimes, fabriquées avec les matériaux les plus divers: plumes d'oiseaux de paradis, d'autruche, en écailles ou en ivoire.

10/0023 Attention, pestiférés !

L"hôpital St Louis fut construit par Henri IV en 1607. Les épidémies de peste de 1596, 1605 et 1606 avaient causé de tels ravages que la construction de cet hôpital s'avéra indispensable. Comme on venait de découvrir le principe de la contagion, il fut construit à l'extérieur de Paris (à l'époque...). Et son nom, St Louis, était dû au fait que ce pieux souverain était mort de la peste à Tunis lors d'une croisade.

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