Faites une balade numérique ludique avec votre mobile, pour découvrir autrement le Quartier latin
05/0053 La cathédrale invisible
Notre-Dame des Champs fut la première cathédrale de Paris, celle où officiait Denis. Si, vous connaissez Denis ! C'est le martyr, devenu saint, et dont une rue, une impasse, une porte, une station de métro et une ville portent son nom. Dans les anecdotes du 18è arrondissement, vous trouverez l'histoire de son supplice, qui donna son nom à Montmartre (mons martyrum). Mais revenons à nos moutons. Cette cathédrale donc, a disparu de la surface de Paris. De la surface oui, mais pas des entrailles de la terre... On en trouve encore la trace au 14 bis rue Pierre Nicole. Dans les parkings souterrains d'un immeuble récent et sans âme, une nef , bien cachée, perpétue cet extraordinaire souvenir. La statue de St Denis y trône d'ailleurs sur un autel. Quant au corps du saint, il repose tout naturellement à la basilique St Denis, dans la ville de...St Denis !
Mais St Denis, c'est aussi un saint en morceaux. Il a déjà perdu la tête, si l'on se fie à la légende, et aussi un bras. Figurez-vous que le roi Clovis II (un descendant du grand Clovis, premier roi de France baptisé), un jour d'angoisse métaphysique du 7è siècle, fit ouvrir le tombeau du saint et d'un coup d'épée, lui trancha un bras. Pourquoi ? Eh bien, il souhaitait tout simplement conserver avec lui une relique capable de le protéger des tentations diaboliques. Rassurez-vous, le bras du martyr lui sera rendu après la mort de Clovis II.
05/0054 Le caveau des suppliciés
Au 52 rue Galande, au sous-sol, on peut encore visiter le Caveau des Oubliettes. On y lit des graffitis émouvants de condamnés suppliciés à cet endroit dès le Moyen-Äge. C'étaient les cellules et les culs de basse fosse du Petit Châtelet, sinistre prison, située à l'emplacement du Petit Pont actuel. On peut aussi y voir une authentique guillotine datant de 1793. Quant aux caveaux, je les ai visités, c'est sinistre et glacial!
05/0055 La tête du Cardinal
En 1622, le Cardinal de Richelieu devient proviseur du collège de la Sorbonne et comme il prévoit dès le début d’intégrer son futur mausolée à la chapelle, celle-ci fait l’objet d’une grande attention. Mais avec l’ascension rapide de Richelieu pendant ces mêmes années, c’est seulement en 1635 qu'il viendra poser la première pierre de la chapelle.
Elle ne sera achevée que l’année de la mort du cardinal, en 1642, et ses funérailles se dérouleront dans un décor de travaux. Paix à son âme ? Pas tout à fait.
Lors de la Révolution, le bâtiment est saccagé : le souvenir de la politique fiscale de Richelieu est si fort que la population parisienne se rue à la Sorbonne pour se venger de lui. Le tombeau du cardinal est attaqué, le nez en est brisé et son corps, sorti de la crypte, est démembré. Seule sa tête sera préservée en deux parties mais un commerçant parisien appelé Cheval, épicier de la rue de la Harpe, l’emporte chez lui, comme souvenir de l’événement…
S’est-il plus tard repenti de son geste ? Toujours est-il que, la Terreur finie, et craignant probablement des représailles, Cheval offrit avec insistance la relique à un abbé qui l’emmena en Bretagne où elle y sera conservée pendant 70 ans !
C’est seulement en 1866 que la tête de Richelieu fit son retour à la Sorbonne. Des obsèques officielles eurent lieu et la tête fut replacée sous une chape de béton, afin de ne plus être profanée : le cardinal pouvait désormais reposer en paix…
05/0056 Le choix du ministre
Le Collège de France offre la possibilité unique de de suivre des cours dispensés par les esprits les plus brillants de notre temps, et dans toutes les disciplines. Il n'est pas rare d'avoir un professeur Prix Nobel (Pierre-Gilles de Gennes en son temps par exemple), excusez du peu... Fondé en 1611 par Louis XIII, le Collège de France possède la particularité d'échapper à la tutelle de l'Université. C'est le ministre de l'Education en personne qui nomme les professeurs, choisis davantage pour leurs recherches novatrices que pour leur parcours universitaire brillant.
05/0057 Saint par hasard
La rue Xavier Privas porte le nom d'un chansonnier célèbre au 19è siècle. Elle donne sur le quai St Michel, entre le pont St Michel et le Petit Pont. En 1219, en plein Moyen-Âge, elle s'appelait rue ...Sac à Lie ! Ce qui laisse deviner l'origine de son nom... Mais, les siècles passant, et la transmission orale du nom des rues aidant, elle devint au 17è siècle...la rue Zacharie ! Pauvre prophète biblique, arrivé là par hasard et remplacé pâr un vulgaire chansonnier !
05/0058 Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera
Cette phrase prémonitoire de Napoléon 1er, le Paris médiéval était bien loin de l'maginer. Et pourtant... La rue de la Parcheminerie, qui s'appelait rue des Escrivains en 1273, était le lieu où les étudiants s'approvisionnaient en parchemins, comme il se doit. jusqu'à ce qu'ils remplacent le parchemin par le papier, arrivé de ... Chine !
05/0059 La sainte infernale
La rue le Goff s'appelait auparavant...rue Ste Catherine d'Enfer ! Rien à voir cependant avec Satan. Enfer provenant de "via inferior"... soit "rue d'en bas".
05/0060 Sortez accompagné
Au 18è siècle, on créa, rue de l'Estrapade, le Bureau Central des Falots. Il s'agissait d'un service municipal, dont la mission était de raccompagner chez eux les habitants sortis nuitamment. Il faut dire que les rues de Paris étaient alors de véritables coupe-gorges, surtout la nuit.
05/0061 On n'est jamais si bien servi que par soi-même
Dans le Jardin des Plantes, on trouve" la Gloriette de Buffon", sorte de petit édifice en métal, construit en 1787. C'est l'un des plus anciens édifices en fer du monde, précédant de plus de 60 ans les oeuvres de Baltard, célèbres pour les Halles de Paris. Ah oui, petit détail: la structure provient des forges de Montbard. Et ces forges appartenaient à ... Buffon. CQFD.