Le saviez vous ?
La vie des Parisiens, le commerce et les distractions

 

 

La contribution des provinciaux à la construction de Paris

Dès le 17ème siècle ce furent les maçons creusois, très réputés, qui migrèrent vers Paris. Ils seront largement sollicités sur tous les chantiers de la capitale. Sous l'empire, les ouvriers du Nord embauchent dans l'industrie textile, les Auvergnats se font porteurs d'eau ou conducteurs de fiacre, et les Normands sont volontiers paveurs ou tailleurs de pierre. Jusqu'aux années 1850, les migrants viennent surtout du nord de la Loire, puis la tendance s'inverse avec l'arrivée du chemin de fer: Bretons, habitants du Massif Central, puis Landais, Gascons, Corses, Basques, se regroupent, s'entraident, reforment des quartiers.
Les terrassiers Bretons ont, par exemple, largement participé à la construction du métro. Puis vinrent les migrants étrangers, économiques d'abord (Italiens, Polonais entre les deux guerres), ou politiques (Espagnols à partir de 1939). Les Trente Glorieuses et leur développement économique attirèrent ensuite les Nord Africains, puis les Africains. Enfin, les derniers réfugiés politiques arrivés massivement furent les Vietnamiens, Cambodgiens et Laotiens, les Iraniens.

Les marchés de Paris

Il y a à Paris 70 marchés alimentaires. Parmi les plus réputés, ceux de la place d'Aligre (12è), de la Convention (15è), de la rue des Martyrs (9è), de la rue Montorgueil (2è), de Belleville (11è et 20è).

Nos ancêtres jouaient, aussi

A quoi jouaient nos ancêtres ? Par exemple, en 1900, on distinguait les jouets en caoutchouc et ceux en baudruche, les jouets électriques et scientifiques, les jouets mécaniques, les jouets habillés, et les oiseaux chantants. Les jouets en carton moulé avec des têtes grotesques et comiques pour le jeu de colin-maillard plaisaient beaucoup. On fabrique enfin des poupées et des bébés en peau, toile, bois, carton moulé, porcelaine, biscuit et cire. Un ouvrier gagnait environ 6 francs 50 par jour (on était alors payé à la journée), une ouvrière 3 francs 50.

Encore les petits métiers
 

Parmi les "petits métiers" que l'on trouvait au 19è siècle, figurait celui de chiffonnier; symbole d'indépendance et d'individualisme, il était très structuré, et on distinguait trois niveaux qui correspondaient approximativement aux couches de la société. Ainsi, le "piqueur" est un peu le prolétaire de 1880. Il fait les tas d'ordures pour gagner environ 1 franc 50 par jour. Le bourgeois, c'est "le placier". Il se réserve les poubelles des quartiers bourgeois. Il travaille avec une charrue tirée par un cheval et peut gagner de 15 à 20 francs par jour. Il peut vendre sa place lorsqu'il désire se retirer du métier.
Enfin, il y a l'aristocrate, "le chineur". Il achète et revend, c'est un commerçant comme les autres.
A cette époque, on comptait à Paris près de 30 000 chiffonniers; on les rencontrait sur la zone délimitée par les anciennes fortifications, et en particulier du côté de St Ouen. Voilà l'origine du Marché aux Puces...

Bon, restons un peu dans les petits boulots. Certains étaient insolites, voire incroyables. On trouvait par exemple des marchands d'ail (plus de 15 000 en 1880), de feuilles de laurier, des harengs grillés, des "grillades" ou des tranches lard maigre, qui ne sont souvent que des morceaux de chat ou de chien bien fumés... Bon appétit !
Et comme les petits métiers sont indissociables des cris, en voici quelques-uns: "Voilà le maquereau qui n'est pas mort ! Il arrive, il arrive !", "Des harengs qui glacent, des harengs nouveaux !", "Pommes cuites au four ! Il brûle, il brûle !". Les servantes, habilitées à faire les courses pour les maîtres de maison, ont l'oreille particulièrement exercée. Elles savent reconnaître, même depuis le bout de la rue, le vitrier, le rémouleur ou le marchand de harengs, malgré le tintamarre créé par tous ces cris mêlés.

On trouvait dans tout Paris, au 19e et au début du 20è siècle, des "bureaux de nourrice". On y trouvait à la fois des parents nourriciers pour les jeunes mères qui consentaient à se séparer de leurs marmots, et de solides paysannes prêtes à donner le sein aux bébés de la ville, et qui venaient vivre avec la famille.

Le rémouleur aiguisait sur sa meule les couteaux, ciseaux, rasoirs et autres couperets. Parfois baptisé "repasseur de couteaux", il était souvent venu d'Auvergne travailler à Paris. Selon l'opinion des Parisiens de l'époque, il était le plus honnête de tous les gagne-petit ambulants. Cette excellente réputation signifie qu'il était sobre, consciencieux et vaillant. Il portait un tablier de cuir, et poussait une charrette à bras qui supportait sa meule. Parfois, il possédait une échoppe ou même une boutique. S'il ouvrait un commerce de coutellerie, il ne pratiquait alors le repassage qu'accessoirement.

Quand les policiers étaient moustachus

Les premiers sergents de ville apparaissent en 1829. Ils seront 8 438 en 1906. Tous sont placés sous l'autorité du Préfet de police, Monsieur Lépine, bien connu des visiteurs de la Foire de Paris, où il a donné son nom à un célèbre concours d'inventeurs (il a aussi créé les brigades de cyclistes et les contraventions, mais c'est moins amusant).
Celui-ci aimait les policiers portant la moustache. Un jour, il reproche à un candidat de ne pas en avoir. Ce dernier rétorque: "Monsieur le Préfet, la moustache ne fait pas l'homme !". "Bien répondu", dit Lépine, "je vous prends", quand on n'a pas la moustache, il faut avoir la réplique !".

Nos ancêtres s'écrivaient beaucoup, aussi

Parmi les nouveautés qu'appréciaient nos arrières grands-parents, figurait la carte postale.
La généralisation de la photographie, et les progrès des techniques d'impression, alliés au développement du tourisme et des moyens de transport, favorisèrent la production, qui atteint, en 1906, 600 millions d'exemplaires ! En 1910, 33 000 personnes vivaient de cette industrie. Il faut dire qu"à cette époque, les e-mails n'existaient pas, le téléphone était réservé à quelques privilégiés et aux administrations; et comme tout le monde savait écrire (sans fautes ou presque), c'était bien le moyen approprié pour souhaiter un bon anniversaire à sa tante du Gers, ou annoncer à la famille rassurée que l'on était arrivé sans encombres aux Sables d'Olonne...