Auteur : FABRE D'EGLANTINE Musique: LOUIS-VICTOR SIMON |
Année : 1780 |
IL PLEUT, lL PLEUT, BERGERE |
Analyse
Encore une chanson que tous les enfants ont fredonnée depuis des générations sans qu'elle ait écrite spécialement pour eux. Fabre d'Eglantine écrivit en 1780 un opéra-comique en un acte, Laure et Pétrarque, duquel est tiré cette chanson. La musique est du Messin Louis-Victor Simon. La bergère à laquelle la chanson fait référence est en fait la reine Marie-Antoinette d'Autriche. Elle aimait à jouer les bergères au hameau de la Reine dans le parc du château de Versailles. Les paroles à première vue anodines sont, à y regarder de plus près, à double sens. Ainsi, certains ont vu dans les "blancs moutons" bien plus que de sympathiques ovins: les perruques poudrées des nobles de la Cour. Un peu plus loin, "voici l'orage" et "Entends tu le tonnerre?" étaient sans doute des allusions à peine cachées aux troubles qui se multiplièrent dans les années précédant la Révolution, en raison de mauvaises récoltes notamment. Il est par contre certain que, dès 1789, ces paroles à double sens prirent toute leur signification. |
Selon la mythologie de la Révolution française, Il pleut, il pleut, bergère (aussi appelée "L'orage") aurait été chantée lors de la création de la garde nationale, au lendemain de la prise de la Bastille en juillet 1789, et Fabre d'Eglantine, qui avait pourtant épousé les thèses révolutionnaires, fut accusé de trafics, de corruption et de trahison. La légende veut qu’il ait pleuré sur la charrette le menant à l’échafaud, se lamentant de n’avoir pas pu terminer un poème. Son ami Danton, connu pour son esprit caustique, lui aurait alors déclaré : Il'aurait finalement fredonnée en montant à la guillotine, le 5 avril 1794. Mais Fabre d'Eglantine est aussi resté dans l'histoire. |
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