Auteur : MAC-NAB INRPRETATION: STEPHANE BRANGER |
Année : 1890 |
LE GRAND METINGUE DU METROPOLITAIN |
Analyse
Cette populaire chanson de Mac-Nab et de Camille Baron évoque l'époque de l'agitation sociale et des réunions du parti socialiste, alors en plein essor. Déjà Aristide Bruant chantait: J'suis républicain socialiste, Dans la même note goguenard et parigotte, "Le Grand Métingue du Métropolitain" est une sorte de chef-d'oeuvre qui, se moquant résolument de la classe ouvrière Cette chanson écrite en 1887, précède de 13 années la naissance du Chemin de fer métropolitain parisien. La salle du Métropolitain dont il est question ici est une importante salle de réunion de la ville de Lille (comme la Mutualité à Paris). On y trouve des allusions aux 25 centimes pour soutenir les grèves de Vierzon, à la présence de "Basly, le mineur indomptable", et de "Camélinat, l'orgueil du pays". L'ouvrier gréviste y est présenté comme un poivrot, ce qui était malheureusement souvent le cas, surtout dans le Nord de la France. |
Comme dans sa chanson L'Expulsion, Mac-Nab a déformé un certain nombre de mots pour faire peuple : « métingue » pour meeting, « orgueille » pour orgueil, « ouverrier » pour ouvrier. On y trouve aussi des mots d'argots, comme : « la bourgeoise » pour ma femme, « l'zingue » pour le bar, « l'turbin » pour le travail, « trois sergots » pour trois sergents (de ville), « déguisés en pékins », c'est-à-dire habillés comme des personnes anonymes, pas caractérisées par un uniforme, donc ici en civils, puisqu'il s'agit de policiers d'ordinaire en uniformes. Dans le texte de la chanson la syntaxe est également martyrisée : « Y avait Basly » pour "Il y avait Basly", etc. Cette chanson, qui en son temps a lancé l'auteur des paroles, se chante toujours en France. Elle reste très populaire, en particulier dans le milieu militant politique de gauche et d'extrême gauche. Bien que n'étant pas militante dans son contenu (c'est le moins qu'on puisse dire), elle fait partie du répertoire, au côté de chansons au contenu revendicatif et engagé. En 1981, Louis-Jean Calvet écrit dans son livre "Cent ans de chanson française" : « Curieusement, l'aventure de ce poivrot, plus propre à inspirer un Daumier qu'un Lénine, aura un grand succès chez les militants révolutionnaires. |
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