Auteur : SUZANNE PEYROU (interprétation GERARD RINALDI) |
Année : 1929 |
LE PETIT CHEMIN DE FER |
Analyse
Cette chanson satirique de 1929 aurait tout aussi bien pu être écrite au milieu du siècle précédent. En effet, elle est tout à fait caractéristique de la méfiance des Français Si la première ligne, en France, fut construite en 1827 (St Etienne-Lyon), le véritable essor du réseau eut lieu à partir des années 1840. C'est aussi l'époque de la construction des grandes gares parisiennes, points de départ des réseaux ferrés qui devaient irriguer la France durant tout le 19è siècle.
Les villes s'agrandirent, et rapidement, s'enrichirent. Une nouvelle bourgeoisie commerçante et industrielle fit fortune. Par exemple, certaines autorités scientifiques, affirmaient en 1830 que « Le voyage en chemin de fer à grande vitesse n'est pas possible car les passagers incapables de respirer mourraient par asphyxie. » Le 8 mai 1842, à Meudon, eut lieu la première catastrophe ferroviaire en France. |
Ainsi, certaines villes de province refusèrent, dans un premier temps, d'être reliées à la capitale par le chemin de fer (Tours, Orléans, Roanne). Le combat fut rude entre partisans et adversaires du chemin de fer. C'est dans ce contexte et avec cet état d'esprit qu'il faut comprendre le sens ironique de cette chanson. Si l'on s'y moque gentiment de ce nouveau moyen de transport, c'est que ses débuts ne furent pas de tout repos. Les oiseaux sont perchés sur les fils télégraphiques qui bordent les voies ferrées, et les vaches, jusque-là si paisibles, bouchent les passages à niveau...en regardant passer les trains ! Tranches de vie bucoliques d'une campagne française effrayée, sans le dire ouvertement, par la modernité qui arrive à toute vapeur. Mais les nuisances sont plus sérieuses, les retards sont fréquents et peuvent dépasser trois heures... Tout est bien qui finit bien, puisque la fiabilité de nos trains modernes et leur ponctualité n'a plus rien à voir avec les désagréments qu'ont pu connaître les premiers voyageurs du 19è siècle... Ou presque. |
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