Auteur : INCONNU | Année : 1800 |
AU 31 DU MOIS D'AOÛT |
Analyse
La Révolution Française est terminée, le Directoire lui a succédé, puis le Consulat, instauré le 1er janvier 1800. Les troubles internes et les guerres externes continuent. La vieille Europe, regroupée autour de l'Angleterre qui finance toutes les coalitions, n'a de cesse que d'abattre la France et ses idées nouvelles, qu'elle propage dans tous les pays conquis. Malgré tout, il faut en finir avec ces guerres qui épuisent le pays. C'est ce que pense le Premier Consul, Napoléon Bonaparte. Dans un premier temps, il pacifie la Vendée, en conflit ouvert avec la République depuis 1793. Entretemps, la guerre continue, aux frontières et dans les colonies.
"Si ce sont des Hollandais, on se battra. Si ce sont des Anglais, on les battra.", affirmait un proverbe corsaire. Le refrain, dont la verdeur héroïque pourrait revendiquer une partie des droits d'auteur généralement consentis au général Cambronne, est un émouvant témoignage de la fidélité des marins bretons au Roi de France. Rappelons qu'elle fut écrite plus de 10 ans après la chute de la monarchie en France... Cette chanson était très populaire sur les côtes françaises, sans doute à cause de son caractère anti-anglais. Dans la marine à voile, elle a été utilisée à bord pour virer au cabestan. De nombreuses versions ont été recueillies depuis la fin du XIXe siècle, qui ne différent que par quelques mots. L'air général est toujours le même, mais 2 variantes à la version ci-dessous sont à noter. Le plus souvent, les 2 premiers vers sont bissés ensemble. D'autre part, les interprétations traditionnelles n'ont pas de refrain et la strophe si populaire "Buvons un coup..." est alors chanté comme dernier couplet. |
Certains ont pour coutume de se prendre par les épaules et de se balancer en rythme au moment du refrain. Enfin, il est curieux que certains classent le 31 du mois d'Août parmi les chants paillards (ou à boire), tandis que d'autres le présentent comme une chanson pour enfants (en remplaçant le mot de Cambronne par "zut" !).
Notes: à la différence des pirates, qui étaient souvent apatrides, ne pillant que pour leur propre compte et étaient pourchassés par toutes les marines du monde, les corsaires, eux, bénéficiaient d'une "lettre de course" (d'où le nom "corsaire". Ce document officiel, signé par le Roi, mandatait ces marins audacieux pour attaquer et capturer tous les navires d'une nation en guerre contre la France. En ces temps où notre marine (la "Royale") était bien affaiblie par la tourmente révolutionnaire, leur appoint était fort précieux pour compenser notre relative faiblesse face à la puissante marine anglaise. On estime que 50% des navires de guerre et de commerce de toutes les flottes mondiales battait alors pavillon britannique. Napoléon ne s'y était pas trompé. Il couvrit Surcouf d'honneurs, lui accorda le titre de capitaine de vaisseau, lui remit la Légion d'honneur, pour services rendus à la patrie. S'étant embarqué dès l'âge de 13 ans à la fois par soif d'aventures et besoin d'argent, on estimera sa fortune à plus de 3 millions de francs à la fin de sa vie. |
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