Auteur : CHENIER et MEHUL | Année : 1793 |
LE CHANT DU DEPART |
Analyse
Ce superbe chant est l'oeuvre du poète Joseph-Marie Chénier pour les paroles et de Méhul pour la musique. D'après Marie_Joseph Chénier, il s'agissait de le faire entendre" dans les champs de Fleurus, le jour même de la victoire, espérant, par ce chant, faire fléchir les bourreaux et faire tomber de leurs mains la hache élevée sur son frère André. André Chénier, pourtant fervent républicain, fut jugé "trop tiède" par la Convention, et guillotiné. En effet, présenté à Robespierre comme l'oeuvre d'un modeste inconnu, le texte aurait provoqué ce commentaire: "Voilà de la poésie grandiose et républicaine qui efface tout ce qu'a fait ce girondin de Chénier !"
Pour faire bonne mesure, l"incorruptible" l'aurait lui-même baptisé "Chant du départ", en l'adressant aux quatorze armées de la Républiqueet en attendant que la Convention le distribue, en 18 000 exemplaires, aux citoyens et aux soldats ! Exécuté le 14 juillet 1794 pour célébrer le cinquième anniversaire de la prise de la Bastille, le Chant du départ a été également entendu au Panthéon, quand le corps de Marat y remplaça celui de Mirabeau, dont l'odeur de sainteté s'était évanouie... Et sa popularité s'est maintenue jusqu'à nos jours, sans l'auréole que les générations accordent dévotement à la Marseillaise. |
C'est un tableau musical : à chacune des sept strophes l'hymne est chanté par un individu ou des groupes d'individus différents. Dans le premier couplet il s'agit par exemple d'un député qui parle à des soldats, il les encourage à se battre pour défendre la République.
Dans le second couplet il s'agit d'une mère de famille qui donne son fils à la patrie. Dans le quatrième couplet il s'agit d'un enfant qui chante Joseph Bara et Joseph Agricol Viala, deux jeunes Français (12 ans et 13 ans) qui sont morts pour la République (Alors qu'il était entouré de Vendéens qui lui demandaient de crier « Vive le Roi », Joseph Bara aurait alors refusé et lancé : « Vive la République ! », cri pour lequel il fut exécuté sur le champ. Quant à Joseph Viala il mourut frappé par une balle en essayant de couper les cordes d'un ponton de l'ennemi. Ses derniers mots furent : « Je meurs, mais c'est pour la Liberté ! »). Le chant a survécu à la Révolution et au Premier Empire. Après avoir été un symbole de la volonté de défendre la patrie durant les deux guerres mondiales, il est toujours chanté par l'armée française. |
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