Anecdotes
Anecdotes 9è arrondissement

09/0041 L’Estaminet-Lyrique

Le plus fameux des établissements semi-tabagiques, semi-lyriques, selon l’expression imagée de l’époque était sans conteste l’Estaminet-Lyrique, passage Jouffroy.  On y assistait, sous la Restauration, à des spectacles où danseuses, musiciens et artistes divers s’y donnaient à cœur joie devant un public tout acquis, venu s’encanailler dans ce lieu de perdition.

09/0042 L'assassinat de la Môme Crevette

En 1886, une femme se signalait parmi les prostituées du café Américain, par l'étalage de ses bijoux et le luxe de ses toilettes. Cette demi-mondaine de haute volée, qui s'appelait Marie Aguétant, portait le joli surnom de "Môme Crevette". Le 14 janvier 1886, vers 10h du soir, elle entraîna chez elle, 52 rue de Caumartin, un homme connu sous le sobriquet de "L'Américain". A quatre heures du matin, son amant officiel découvrit le drame. La malheureuse Môme Crevette avait été égorgée, et ses bijoux dérobés. L'enquête policière ne donna aucun résultat. Le 28 novembre 1887, pourtant, on arrêta une espèce de rastacouère, qui dit s'appeler "Prado", voleur de bijoux, mais qui refusa de dévoiler son adresse et ses antécédents. Après un interrogatoire compliqué, ses maîtresses avouèrent que Prado, alias Linska, avait assassiné la môme crevette....Confondu, il fut condamné à mort et exécuté le 28 décembre 1888, à la prison de la Roquette.

09/0043 Fiat Lux

C'est le nom de l'agence de détective de Nestor Burma. Située par Léo Malet, son créateur, entre le théâtre Mogador et une boutique de lingerie, rue Mogador, elle abrite le plus célèbre des détectives privés parisiens de ces dernières années. Adultères et meurtres n'ont pas de secret pour ce charmeur de Nestor Burma, brillament incarné à l'écran par Guy Marchand. 

09/0044 Fast-food pour chevaux

En bas de la porte cochère du 7 rue de Provence, vous verrez une drôle de barre métallique munie de crochets. Il ne s'agit pas d'un instrument de torture, mais ...d'une mangeoire à chevaux ! On y posait le foin, et les chevaux n'avaient qu'à se baisser pour se nourrir.

09/0045 Une bibliothèque au service des blessés

Place St Georges, en face de l'Hôtel de la Païva, se trouve le magnifique Hôtel Dosne. Plus connu sous le nom de Bibliothèque Thiers, il fut victime de la Commune, comme tant d'autres bâtiments de paris, comme l'Hôtel de Ville et les Tuileries. Il abrite de nos jours presque 160 000 volumes. Si vous souhaitez tout savoir sur la Révolution française, le 1er Empire et le 19è siècle en général, courez-y !
Mais c'est une toute autre raison qui l'a rendu célèbre, à son époque. En effet, quand la Grande Guerre éclata, en 1914, il devint...l'Hôpital auxiliaire n° 265 !
C'est là que furent soignés des centaines de poilus pendant le conflit. Dès le 7 août 1914, soit quelques jours seulement après la déclaration de guerre, les administrateurs de la bibliothèque décidèrent d'y installer 50 lits (100 lits supplémentaires seront installés en 1916), des infirmières et des chirurgiens de renom, dont le Professeur Broca, dont un hôpital parisien porte le nom.
Une salle de désinfection, où les vêtements des soldats blessés étaient stérilisés et remis à neuf par des bénévoles. Quant au matériel médical, il était de premier ordre: une salle de radiographie, et une salle de chirurgie équipée des derniers appareillages modernes.
Les soins spirituels n'étaient pas oubliés: Monseigneur Baudrillart, recteur de l'Université catholique de Paris, le pasteur Soulié et le grand rabbin Dreyfuss obtinrent la charge d'aumôniers militaires.
Enfin, les loisirs des patients ne sont pas oubliés: un grammophone dont les disques de musique française sont renouvelés chaque mois, un cinématographe avec de nouveaux films chaque semaine, des sorties hebdomadaires au théâtre (encadrées par des infirmiers), et des promenades en voiture organisées deux fois par semaine. L eparc attenant à l'hôtel servait aux promenades et au repos. 
Au total, les normes drastiques d'hygiène et la qualité des soins prodigués à ces malheureuses "gueules cassées" limita considérablement la mortalité, puisqu'on ne dénombra "que" 34 décès de 1914 à 1918. L'hôpital ferma ses portes le 31 décembre 1918, mais toute la mémoire de cette période dramatique est consignée dans des centaines de cartons d'archives, où sont pieusement conservés les dossiers des soldats, ceux du personnel, les lettres des soldats à leurs familles, les factures, les menus, la liste des prothèses...
Etonnant, non ?