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Jeanne d'Arc blessée sous Paris !
 
Le journal de Paris
 
8 septembre 1429

Jeanne d'Arc blessée sous Paris

 

Le Contexte

 

Nous sommes en le 8 septembre 1429.

La Guerre de Cent ans fait rage entre la France et l'Angleterre depuis maintenant 72 ans. Les deux pays, les plus puissants du monde moyen-âgeux, sont épuisés.

La France, tout particulièrement, est ravagée par cette guerre qui n'en finit pas. Les bandes de déserteurs des deux armées écument le pays, pillent, rançonnent, violent...

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La France, après une série de défaites cinglantes, commence à relever la tête, grâce une jeune paysanne, originaire de Lorraine.  Jeanne d'Arc, puisque c'est son nom, a su galvaniser les énergies défaillantes pour "bouter l'Angloy hors de France".

Brillament secondée par ses fidèles lieutenants, Lahire, Xaintrailles, Gilles de Rais, nous la retrouvons sous les murs de Paris, alors occupé par les Anglais.

Après plusieurs assauts, elle est blessée et est évacuée.

Mais revenons 17 ans en arrière...

Jeanne d'Arc, fille de deux paysans aisés (Jacques d'Arc et Isabelle Romée), naîtra en Lorraine le 6 janvier 1412, dans la châtellenie de Vaucouleurs, à Domrémy. Le village, situé à la frontière tracée par le traité de Verdun, faisait partie de l'une des rares régions fidèles au Dauphin au Nord de la France. Jeanne, qui ne sait ni lire ni écrire, fréquentera l'église voisine de Notre-Dame-de-Bermont.

Un de ses oncles était prêtre. Jeanne a treize ans lorsqu'elle entendra une voix qui lui disait : "Sois bonne et sage, et va souvent à l'église". Elle apercevra ensuite, au milieu d'une grande lumière, l'archange saint Michel, puis sainte Marguerite et sainte Catherine. L'archange lui parlera "de la grande pitié qui était au royaume de France" et lui donnera l'ordre de "bouter les Anglais hors de France". Son père lui déclarera qu'il préférait la noyer que de la laisser aller parmi les gens de guerre. Elle s'adressera alors à Baudricourt, le capitaine qui commandait à Vaucouleurs, en ces termes : "Avant la mi-carême il faut que je sois devers le roi, dussé-je pour m'y rendre user mes jambes jusqu'aux genoux". Domrémy est attaquée par les Anglais en février 1429. 

Baudricourt fournira une épée et une escorte de six hommes d'armes à Jeanne, pour la conduire auprès de Charles VII à Chinon. Les habitants de Vaucouleurs se cotiseront pour lui fournir un cheval et une armure. Elle partira le 23 février, traversera les cent cinquante lieues de pays infestés de bandits, et arrivera à destination onze jours plus tard.

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Charles VII


Le roi consentira à la recevoir au bout de deux jours. Il se cachera parmi les gens de sa cour. Jeanne se dirigera vers lui sans hésiter. Elle lui déclarera qu'elle était envoyée par Dieu pour le conduire à Reims, le faire sacrer roi, et pour chasser les Anglais. Elle lui récitera alors une prière qu'il avait faite mentalement quelques mois auparavant. Le dauphin, méfiant, demandera à des prélats, de s'assurer qu'elle était bonne chrétienne et non une sorcière. Jeanne répondra aux prélats, qui désiraient un signe : "En nom Dieu, je ne suis pas venue à Poitiers pour faire signe. Mais conduisez-moi à Orléans je vous montrerais le signe que je suis envoyée". 

On vérifiera également sa virginité. Orléans, cité des premiers Capétiens et dernière place possédée par Charles VII au Nord de la Loire, résistait avec courage au siège des Anglais. Dotée d'une armure et d'un étendard à la devise "Jésus Maria", Jeanne prendra la tête d'une escorte composée de capitaines et de jeunes princes de la cour parmi lesquels le duc d'Alençon, Gilles de Rais et La Hire. 

Jeanne dictera une lettre aux chefs de l'armée anglaise dans laquelle elle les sommera de quitter la France. "Vous, archers, compagnons de guerre qui êtes devant la bonne ville d'Orléans, allez-vous-en, de par Dieu, en vos pays, et si vous ne le faites, attendez des nouvelles de la Pucelle qui vous ira voir avant peu, à votre bien grand dommage". 

casque soldat guerre de 100 ans

 

Casque de soldat de la Guerre de Cent Ans

Jeanne arrivera devant Orléans le 29 avril. Elle sera accueillie par Dunois et attendra ses troupes jusqu'au 4 mai. Elle commencera par détruire certaines des treize redoutes construites par les Anglais pour interdire l'accès à la ville. La bastille Saint-Loup tombera le 4 au soir, une autre le 6. La plus importante redoute, la bastille des Tournelles ou des Tourelles, sera prise d'assaut le 7. Une flèche traversera l'épaule de Jeanne. Les Anglais abandonneront leurs derniers ouvrages le dimanche 8, abandonnant en grande partie artillerie et provisions. La délivrance d'Orléans aura un extraordinaire retentissement dans toute la France. 

Charles V hésitera encore deux mois avant d'accepter de faire sacrer à Reims. La victoire de Jeanne à Patay le 18 juin, face au célèbre chef militaire anglais Talbot, finira par convaincre le roi. Les Anglais renonceront également à Jargeau, Meung, Beaugency. Leurs capitaines Salisbury, Suffolk et Falstolf, seront tués ou faits prisonniers. 

Accompagné de Jeanne, le roi de France traversera la région située entre la Loire et Reims, aux mains des Anglais ou des Bourguignons. Il s'emparera de Troyes et arrivera à Reims le 17 juillet pour être sacré dans la cathédrale et devenir, selon Jeanne, " le vrai roi et celui auquel devait appartenir le royaume de France". Le nouveau souverain devra se contenter d'une couronne de remplacement, l'originale étant restée à Saint-Denis aux mains des Anglais. L'évêque de Beauvais, Cauchon, pair de France favorable aux Anglais, est absent. 

Jeanne prendra la tête des troupes chargée de délivrerParis. En chemin, Laon, Soissons, Château-Thierry et Compiègne repasseront sous le contrôle de la France. L'attaque de Paris aura lieu le 8 septembre. Jeanne, blessée devant la porte Saint-Honoré dont elle avait enlevé les ouvrages avancés, sera entraînée de force hors du champ de bataille. Les favoris de Charles VII redoutaient son l'influence en cas de victoire. 

Ramenée sur la Loire et contrainte à l'inaction durant l'hiver 1430, elle parviendra à s'échapper au printemps. Les Bourguignons assiégeaient alors Compiègne. Arrivée sur place le 23 mai, elle tombera de cheval alors qu'elle couvrait la retraite des siens. Devenue la captive de Jean de Luxembourg, elle sera vendue aux Anglais au prix de 10 000 francs d'or. Charles VII, sur les conseils de son entourage, n'interviendra pas malgré les nombreuses réactions de la population. 

Jeanne sera conduite à Rouen 18 décembre 1430. Les Anglais, qui voulaient apporter la preuve qu'elle ne pouvait être celle à qui saint Michel avait demandé de les bouter hors de France, souhaiteront apporter la preuve de l'imposture. Ils souhaiteront ainsi ébranler la confiance de Français et compromettre le roi Charles qui s'était associé une fille de Satan. Ils demanderont à l'évêque de Beauvais, Pierre Cauchon, d'instruire le procès en sorcellerie. Jeanne dira alors à ses juges : " Vous écrivez tout ce qui est contre moi et vous ne voulez pas écrire ce qui est pour moi". Le procès durera quatre mois. 

Jeanne restera détenue, les fers aux pieds le jour, attachée par une chaîne reliée à une grosse poutre, la nuit. Ses juges l'interrogeront sans relâche, parfois entre trois heures le matin et trois heures le soir. "Etes-vous en état de grâce ?" lui demandera Cauchon. Une réponse positive prouverait son l'orgueil diabolique, une réponse négative serait l'aveu de sa culpabilité. Elle répondra alors : " Si je n'y suis, Dieu veuille m'y mettre, si j'y suis, Dieu veuille m'y tenir". A défaut de la convaincre de sorcellerie, on l'accusera d'hérésie pour avoir porté des habits d'homme. 

On la conduira au cimetière de Saint-Ouen et, la menaçant de mort, on lui dira : "Tu abjureras immédiatement ou tu seras brûlée aujourd'hui même". On lui promettra de la libérer des Anglais si elle abjurait. Epuisée et épouvantée, elle dira alors : "Je me soumets à l'Église". Elle s'engagera à ne plus porter d'habits d'homme. Ne sachant pas lire, elle signera un acte d'abjuration dans lequel elle reconnaissait être hérétique, idolâtre, schismatique et invocatrice des démons. Cauchon la condamnera à la prison perpétuelle "au pain de douleur et à l'eau d'angoisse" avant de la remettre aux Anglais. Ses gardes profiteront de son sommeil pour l'habiller en homme. Accusée d'être retombée dans sa faute, Jeanne venait de commettre une relapse passible du bûcher.


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Elle sera conduite sur la place du Marché, entourée d'un millier de soldats, le mercredi 30 ami 1431, à neuf heures du matin. Attachée sur le bûcher, elle demandera que l'on tienne levée devant ses yeux la croix provenant de l'église voisine. Elle invoquera ses saintes et saint Michel durant son supplice. Les Anglais feront jeter ses cendres à la Seine. 

Charles VII initiera le procès de réhabilitation de la Pucelle qui interviendra entre 1450 et 1456. Le souverain refuse d'attribuer l'origine de son couronnement à une sorcière. Les juges finissent par trouver un vice de forme dans la procédure du premier procès : "le matin de son supplice, dans son cachot, Jeanne avait pu se confesser et avait reçu la communion, avec l'accord de Cauchon. Relapse et excommuniée, elle n'y avait pas droit". La légende de Jeanne d'Arc pouvait alors se répandre dans toute l'Europe.

 

Patis au XVe siècle

 Paris au XVè siècle

 

 

Le Procès de Jeanne d'Arc

 

Tout d’abord, rappelons que la guerre de Cent Ans se déroule de 1337 à 1453. Elle met à l’avant-scène la dynastie angevine des Plantagenêt qui règne alors en Angleterre et la dynastie capétienne établie en France.

Les premières tensions apparaissent avec la mort de Philippe IV le Bel en 1314. Il laisse au royaume trois fils (Louis X le Hutin, Philippe V le Long et Charles IV le Bel) qui lui succéderont tour à tour. Cependant, ils seront incapables de donner un héritier mâle à la France.

Philippe VI de Valois, neveu de Philippe IV, monte à son tour sur le trône, au grand dam d’Édouard III d’Angleterre. Ce dernier est pourtant le fils d’Isabelle de France, fille de Philippe IV le Bel, et devrait donc accéder à la couronne, mais la France ne reconnaît pas les héritiers de descendance capétienne féminine.

Édouard III se lance alors dans une folle aventure; il veut faire reconnaître ses droits sur la France bien qu’il ait prêté serment d’allégeance au roi Philippe VI de Valois. Commence dès lors une guerre de pouvoir qui durera plusieurs générations.

La France vit malheur après malheur; une guerre civile éclate entre les Bourguignons et les Armagnacs.   Le traité de Troyes, signé le 21 mai 1420, déshérite le dauphin Charles VII de France au profit du prétendant Henri V d’Angleterre et, en octobre 1428, la ville d’Orléans est assiégée par les Anglais. C’est dans ce contexte particulièrement tendu que naît le personnage de Jeanne d’Arc le 6 janvier 1412.

 1005104-Ingres Jeanne dArc lors du sacre de Charles VII dans la cathédrale de Reims

Jeanne d’Arc est élevée dans une famille très pieuse de paysans aisés vivant dans le village de Domrémy qui reste encore fidèle au dauphin Charles VII quoique le royaume soit divisé en deux parties; le roi Henri VI d’Angleterre possède légalement la France du Nord, alors que le dauphin revendique le Midi.  C’est à Neufchâteau que Jeanne d’Arc entend, pour la première fois,  les «voix» de sainte Catherine, de sainte Marguerite et de saint Michel qui lui ordonnent de délivrer Orléans et de faire sacrer le vrai roi Charles VII à Reims.   Lorsqu’elle tente de se présenter devant le roi pour réclamer qu’il lui confie une armée, la jeune fille est d’abord repoussée avec dédain.  Cependant, en cette période de grandes calamités sociales, circulent dans les rues de France certaines  «prophéties» selon lesquelles, dit-on, «une femme sauvera la France».   La population de cette époque ne trouve donc pas absurde que Jeanne d’Arc déclare avoir reçu des ordres divins.   Elle obtient finalement qu’on lui confie le commandement d’une armée et elle réussit à libérer la ville d’Orléans.  Deux mois plus tard, soit le 17 juillet 1429, Charles VII est sacré roi, à Reims, selon la tradition.

 

Cependant, Jeanne se heurte à des défaites et déjà elle n’a plus derrière elle toute la France qui commence à ne plus avoir foi en elle.   Des Bourguignons la capturent le 23 mai 1430 alors qu’elle tente de libérer Compiègne. Ils la vendent par la suite 10 000 écus aux Anglais qui sont trop heureux d’avoir enfin celle qui leur  faisait vivre un enfer. Son sort est entre leurs mains, comme nous l’indique Sébastien Mérat :

 

« Sa mort est perçue comme le seul moyen de mettre un terme aux maléfices que jette la sorcière depuis sa prison contre les Anglais qui multiplient les défaites. Leur but est donc la protection, non la vengeance, et leur moyen, c’est un procès ecclésiastique.»

 

Le procès débute le 9 janvier 1431 à Rouen.   Jeanne est accusée d’hérésie et de sorcellerie par le tribunal de l’Inquisition.   Elle est interrogée par Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, diocèse où Jeanne a été faite prisonnière.   Le diocèse appartient aux Français, mais Pierre Cauchon, auteur de l’ordonnance « progressiste» de 1413, s’était replié à Rouen où il côtoie des Anglais et des Bourguignons. L’évêque prend pour adjoint le frère dominicain Jean le Maître, vicaire de l’inquisiteur français à Rouen. En plus de quelques conseillers et assesseurs à titre consultatif, Pierre Cauchon et Jean le Maître seront les seuls juges de Jeanne d’Arc.

 

Pour avoir sauté d’une tour du château de Beaulieu-en-Vermandois en tentant de s’évader, la Pucelle est accusée de tentative de suicide. On la critique fortement d’avoir porté des vêtements d’homme et on considère ses visions et ses voix comme de la sorcellerie.   De plus, Jeanne refuse de se conformer à l’Église militante, et à divers griefs mineurs;  ce qui lui vaut d’énormes reproches de la part de l’Inquisition et lui coûtera la vie.

 

Durant le procès, Jeanne est interrogée d’une manière très sournoise; on se joue d’elle et de son manque d’éducation. On lui répète souvent les mêmes questions auxquelles elle  répond toujours : «  Passez-oultre » ou « Ce n’est point de votre procès».   Elle est toujours vague et simple dans ses commentaires.  Elle semble posée, mais on sent la tension qui règne dans le tribunal; Jeanne d’Arc, dite la Pucelle, témoigne pour sa vie. Elle se retrouve seule, sans l’appui du roi Charles VII à qui elle a rendu un immense service en le faisant sacrer roi. Par contre, Jeanne réitère encore et encore sa position et son dévouement à Dieu. Elle affirme haut et fort qu’elle a bel et bien entendu ces voix. D’ailleurs, Jeanne affirme qu’elle n’a pas été surprise de son arrestation car les voix l’en avaient avertie.

Après avoir résisté longuement à la menace de torture, elle abjure finalement le  jeudi 24 mai 1431. Elle doit répéter le texte d’abjuration qui lui est lu par l’huissier Jean Massieu qu’elle signe avec l’aide du secrétaire du roi d’Angleterre. Néanmoins, Jeanne d’Arc se ressaisit vite et remet des vêtements d’homme, ce qui lui était pourtant interdit. On croit, bien qu’elle ait affirmé avoir repris cette habitude de son plein gré, que ses vêtements féminins lui auraient été, selon Massieu, volés dans sa cellule durant son sommeil par des soldats anglais et qu’ils les auraient échangés pour des habits d’homme. Après un deuxième procès, on la condamne à la peine de mort en tant que relapse.  En fait, avant même que le procès ne soit terminé, on construit déjà sur la place du Vieux Marché le bûcher pour la Pucelle. Le mercredi 30 mai, Jeanne d’Arc est brûlée vive pour avoir délivré la France du joug anglais. Elle ne cessera jamais de crier le nom de tous les saints et de Jésus.

 

Après la mort de Jeanne d’Arc, trois enquêtes se sont succédé pendant près de 25 ans afin d’élucider les mystères du procès. À la demande de Charles VII, on ouvre une première enquête le 15 février 1450, mais elle n’aboutit pas. Le cardinal d’Estouteville suit les traces du roi en 1452, mais son enquête subit le même sort. Enfin, le 11 juin 1455, le pape Calixte III autorise Isabelle, la mère de Jeanne,  à rouvrir la cause de sa fille et un nouveau procès en révision est instruit.   Le 7 juillet 1456, les juges font l' annonce publique de la décision de la cour : le verdict original est rejeté et Jeanne d’Arc est déclarée innocente.

 

Il faut cependant attendre le XXsiècle avant qu’on propose formellement de canoniser Jeanne d’Arc. Le pape Pie X lui accorde, en janvier 1904, le titre de « vénérable ».   Puis, le 11 avril 1909 Jeanne est béatifiée pour  être finalement canonisée le 16 mai 1920 par le pape Benoît XV.   Depuis, la France s’est fortement attachée à la jeune fille de 19 ans qui est morte en sauvant un pays qu’elle aimait tant.   Bien qu’elle ait vécu des moments difficiles, Jeanne est aujourd’hui réhabilitée dans la religion et dans le cœur des Français. Partout en France, des rues, des écoles, des villages portent le nom de Jeanne d’Arc. Les Français célèbrent même chaque année la libération d’Orléans par Jeanne d’Arc, la Pucelle

 

Charles VII, le roi "bien servi"

 

Né à Paris le 22 février 1403, mort à Mehun-sur-Yèvre, le 22 juillet 1461, comte de Ponthieu et duc de Touraine le futur Charles VII est le fils cadet de Charles VI et d’Isabeau de Bavière.

Il sera roi de France de 1422 à 1461. A la mort de ses frères aînés, il reçoit le titre de Dauphin en 1417.

En 1418, en pleine guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, l’héritier de la couronne doit quitter Paris, aux mains des Bourguignons, et se réfugie à Bourges où il prend le titre de régent, suite à la démence du souverain.

On l’appelle aussi le « le roi de Bourges ». Aux côtés de Bernard d’Armagnac, il apparaît comme chef du parti hostile à la politique du duc de Bourgogne.

1420 Isabeau de Bavière fait signer à Charles VI le traité de Troyes. Ce dernier stipule que la couronne de France est cédée au roi Henri V d’Angleterre à condition que ce dernier épouse une des filles de Charles VI.

A la mort des souverains de France et d’Angleterre en 1422, Henri VI d’Angleterre est sacré roi de France à Paris. Les anglais occupent alors tout le nord de la Loire ainsi qu’une partie de la Guyenne.

Cette situation aurait pu durer très longtemps, mais voila qu’un nouveau personnage va changer la destinée de Charles VII et celui de la France. Il rencontre en février 1429 Jeanne d’Arc. Elle le convainc de la placer à la tête d’une armée pour prendre Orléans et ainsi lui ouvrir la route du sacre à Reims. Jeanne lève le siège d’Orléans le 8 mai 1429. Elle amène ensuite son roi jusqu’à Reims, alors en territoire anglais, où il recouvre sa légitimité après son sacre, le 17 juillet 1429.

 

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Monnaies du règne de Charles VII

 

Malgré l’arrestation de Jeanne d’Arc en 1430, Charles VII continue sa lutte contre les anglais aidé dans cette entreprise par son connétable Arthur de Richemont. En signant le traité d’Arras en 1435, il se réconcilie avec le Bourguignon Philippe le Bon qu’il éloigne ainsi des Anglais. En 1436 les Parisiens livrent la capitale aux troupes du duc de Richemont. La prise de Pontoise, en 1441, permet le rétablissement des relations avec le nord du royaume.

Acculés, les Anglais sont obligés de négocier une trêve à Tours en 1444. Charles VII va en profiter pour renforcer sa puissance. Il réorganise son armée et resserre l’alliance bretonne, pour la reconquête de la Normandie. De 1449 à 1453 il reprend successivement aux anglais la Normandie en 1450 et la Guyenne en 1453.

Pendant tout ce temps Charles VII va aussi jeter les bases des institutions essentielles au gouvernement monarchique. Avec son grand argentier Jacques Cœur, il habitue ses sujets à l’impôt permanent qui contrairement au droit coutumier va lui permettre la levée de toute ressource extraordinaire sans avoir à convoquer les états généraux. Il va en profiter pour restructurer son armée qui va devenir une armée permanente.

Se méfiant de Paris Charles VII fait passer la prévôté des marchands aux mains d’officiers de justice ou de finance qui assureront la tutelle de la capitale. Cette ville restera la capitale administrative de la France, mais elle cessera d’être la résidence principale du roi, ce dernier préfère ses résidences du Val de Loire et ses châteaux de Touraine et de Berry.

Passée la tentative féodale dite de la « Praguerie » , maître puissant d’un royaume ou la monarchie l’emporte sur tout autre système de partage de la puissance publique, Charles VII sera encore très influencé par Richemont, La Trémoille, Brézé et sa maîtresse Agnès Sorel.

Ce règne de 40 ans a vu successivement un homme faible très affecté par la maladie de son père, par le reniement de sa mère et un homme fort qui à redonné une dimension à la France. La fin de ce règne sera entachée par la révolte ouverte du dauphin le futur Louis XI, qui ayant soutenu la « Praguerie » se verra obligé de se réfugier à la cour de Bourgogne.

Charles VII meurt à Mehun-sur-Yèvre, le 22 juillet 1461.

 

 

 

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A l’époque...

1434: à Florence, la dynastie des Medicis prend le pouvoir, qu'elle occupera  pendant plus de 3 siècles.

1431: les Portugais découvrent les Açores.

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1433: la 7è et dernière expédition de la dynastie chinoise Ming atteint Djeddah, le port de La Mecque.

1439: la flèche de la cathédrale de Strasbourg s'élève à 142m. C'est la plus haute des cathédrales médiévales

1449: victoire ottomane de Kossovo. La domination des Turcs sur les Balkans s'installe.

1448: Berlin devient la capitale de l'Electeur de Brandebourg.

1450: Les Mongols envahissent la Chine, et capturent l'empereur Ming et se retirent.

1453: prise de Constantinople par les Turcs. L'Empire Byzantin a vécu.

1454: Gutenberg utilise pour la 1ère fois en Occident les caractères mobiles d'imprimerie.

 

La révolution de l'imprimerie
au XVè siècle

 

En Europe

 

C'est ainsi qu'apparurent les premiers bois gravés permettant la reproduction en nombre d'écrits, de gravures : la xylographie. Puis l'on utilisa la pierre gravée à l'envers sur laquelle on appliquait l'encre qui allait à son tour être posée sur le papier : la lithographie. Les balbutiements de la typographie se heurtaient à un problème de taille : en cas d'erreur, il fallait tout refaire.

 

Johannes Gensfleisch, plus connu sous le nom de Gutenberg, eut l'idée, vers 1440, d'utiliser un procédé analogue : l'usage des caractères mobiles en plomb. On attribue à Gutenberg la naissance de la typographie moderne, mais cette dernière existait déjà en Corée. De cette évolution, on retiendra donc deux types de livres. Les incunables, livres de l'ère pré gutenberg édités entre 1450 et 1500, et les livres dits modernes, issus de la typographie et des techniques plus modernes telles que l'impression offset ou l'héliogravure.

 

L'innovation qu'aura initiée Gutenberg en Europe va jouer un rôle considérable dans la réduction du coût de production du livre en Europe, et permettra ainsi d'en élargir très significativement la diffusion.

 

Le patron des imprimeurs est saint Jean Porte Latine. L'imprimerie s'est longtemps enorgueillie de certaines traditions très colorées telles que l'Article IVet un chant (d)étonnant l'accompagnant, le À la….

 

L'activité d'imprimeur reste longtemps au stade du petit artisanat : les salaires sont faibles mais le travail est prestigieux. Le livre est encore un objet rare et le typographe vit en permanence au contact des lettrés, ce qui le distingue. Privilège important : il a droit au port de l'épée.

 
Gutenberg

Gutenberg

 

Un atelier emploie en moyenne, en plus du maître qui s'occupe des corrections, quelques compositeurs qui assemblent les types et quelques pressiers. L'apprenti est l'homme à tout faire : il doit savoir lire et écrire le latin et le grec, et va faire son apprentissage durant deux à cinq ans au service du maître. Après son apprentissage, devenu compagnon, il fera son « tour de France », pour parfaire son métier avant de s'établir, comme c'est le cas dans tous les compagnonnages depuis le Moyen Âge.

Les imprimeurs signent leurs œuvres et l'on retrouve leur nom sur les livres qu'ils ont imprimés. La marque d'un maître peut être « blasonnée » et constituer ainsi une sorte d'héraldique de métier, comme ce fut le cas pour les compagnons passant tailleurs de pierre. Les marques d'imprimeur comportent des lettres : la lettre X (qui évoque le chrisme), V, S, ainsi que l'alpha et l'omega. Elle peut faire figurer des symboles comme le globe et la croix. Elle utilise aussi massivement le fameux « Quatre de Chiffre », marque mystérieuse et profondément christique, qui n'a pas encore livré tous ses secrets.
 
La typographie a occupé la scène de la communication du XVIe siècle jusqu'au troisième quart du XXe siècle. Les temps modernes ont vu apparaître de nouvelles techniques de reproduction tant pour l'imprimerie proprement dite que pour la bureautique. La xérographie, procédé de photocopie, la ronéotypie, le fac-similé (la télécopie). L'industrie graphique s'est vue doter d'outils nouveaux avec l'avènement de l'impression offset où l'on a remplacé les caractères en relief par un procédé de report d'encre et d'eau sur une plaque offset. Les parties à ne pas imprimer reçoivent l'eau et les parties à reproduire, l'encre, qui est hydrophobe. La plaque est ensuite pressée contre un blanchet et le blanchet imprime par report la feuille. Ce procédé a permis d'introduire l'impression en quadrichromie, c'est-à-dire en couleurs, le spectre étant reproduit à partir de trois teintes primaires (le cyan, le magenta et le jaune) auxquelles on a ajouté le noir afin d'économiser sur les teintes et donner plus de contraste aux tirages en couleurs.

 

Imprimerie du XVè siècle 

 

 

En Asie

La xylographie a été pratiquée dès le IXe siècle en Chine, en Corée et au Japon. Un million de textes bouddhiques en chinois furent imprimés sur l'ordre de l'impératrice Koken entre 764 et 770, et enfermés dans autant de stûpa. Plusieurs centaines de ces petits documents sont arrivées jusqu'à nous.
 

Les plus anciens xylographes datés ont été découverts :

  • en Corée - 704-751 : le dharani-sutra de la lumière pure, découvert en 1966 à Kyongju
  • en Chine - 868 : c'est le Sutra du Diamant, premier exemplaire important connu, livre bouddhique avec gravures, trouvé en 1907 par Aurel Stein dans les grottes de Mogao près de Dunhuang. Il est conservé à Londres (British Museum).

Les Chinois ont été les premiers à utiliser les caractères mobiles, au XIIe siècle. Cette technique leur a permis de conserver fidèlement les traditions culturelles. L'inventeur chinois Pi Ching aurait employé dès 1041 des caractères mobiles en terre cuite.

 

Les caractères métalliques auraient vu le jour en Corée vers 1234. Le plus ancien livre imprimé à partir de caractères mobiles en métal date de 1377. Il s'agit du Jik ji sim kyong.

 

 

L'énigme Gilles de Rais

 

 

 

Gilles de Rais est né en 1404. Il est le fils de Guy de Laval et de Marie de Craon, qui, en héritant de la baronnie de Rais, en prennent le nom. Très vite orphelin, il est confié à son grand-père. Education bien négligée, aux dires de l'intéressé, puisqu'il avouera, à son procès, qu'au temps de sa jeunesse " il avait pour son plaisir et toute sa volonté faire tout le mal qu'il pouvait ".

 

Un grand seigneur fortuné

 

En 1422, il épouse Catherine de Thouars. Il se trouve alors, tant par son mariage que par héritage, à la tête d'une énorme fortune.

 

Compagnon de Jeanne d'Arc

 

A partir de 1427, il participe à la lutte contre les Anglais, engagés dans un conflit séculaire avec la France. Il est aux côtés de Jeanne d'Arc. Sa valeur militaire lui vaut le titre de maréchal de France en 1429.

 

Grandeur et décadence : Gille de Rais habité par le diable ?

 

Il retourne en Bretagne en1433. Sa vie de criminel commence. 
Mais ce qui apparaît aux yeux de tous, c'est sa magnificence et sa prodigalité. Il se dote d'une maison militaire, pourvue d'une garde de 200 cavaliers magnifiquement équipés. Il s'entoure également d'une maison ecclésiastique et d'une maîtrise, formée de jeunes chantres à la voix admirable. Sa fortune fond rapidement à ce train de vie. Pour enrayer les fantastiques pertes financières qu'il accumule, il est amené à vendre massivement ses biens. Cela ne suffit pas. Il pratique alors l'alchimie pour obtenir de l'or, aurait commerce avec le diable. Parallèlement, son comportement devient de plus en plus chaotique et la rumeur s'amplifie autour de ses crimes, tandis qu'on lui connaît des actes de rage incoercible suivis d'abattement et de remords.

 

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Le procès de Gilles de Rais

 

En 1440, il commet l'erreur de s'emparer en pleine église de la personne d'un prêtre. Dès lors, la justice, tant ecclésiastique que séculière s'abat sur lui.

 

La première, incarnée par l'évêque de Nantes, Jean de Malestroit, et le grand inquisiteur de France (Guillaume Mérici) le condamne à l'excommunication, véritable mort civile, pour les crimes qui relèvent du pouvoir religieux ; sodomie, hérésie, apostasie et évocation des démons, qui s'ajoutent à la violation des immunités ecclésiastiques.

 

La justice civile, en la personne de Pierre de l'Hôpital, juge ducal, conclut à la mort sur le fait de rapt, assassinats d'enfants et autres violences. Gilles de Rais est pendu et brûlé, place du Bouffay à Nantes, le 26 octobre 1440. Deux de ses serviteurs subissent la même sentence.

 

 

 

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