Balade n°93

(solution)

Entre 17ème et 18ème arrondissements

 

Départ de la balade place de Clichy.

 


Prenez l’avenue de Clichy.
Tournez à droite passage Lathuille.

Le passage Lathuille porte le nom du cabaret du Père Lathuille qui était situé dans son prolongement au n°7 de l'avenue de Clichy.

Le cabaret du Père Lathuille, créé en 1765, se rendit célèbre en 1814 pendant le siège de Paris où il servit de poste de commandement aux troupes du maréchal Moncey. Le propriétaire de l’établissement distribua tous ses vivres aux soldats en s’écriant : « Mangez, buvez mes enfants, il ne faut rien laisser à l’ennemi ».
C’est la statue du maréchal Moncey qui trône au centre de la place de Clichy, au milieu de ses troupes, alors qu’il défendait héroïquement la barrière de Clichy devant les troupes russes.
Quelques jours après la reddition de Paris aux coalisés, ce fut la première abdication de Napoléon 1er, et le départ pour l’Île d’Elbe.

Continuez le passage Lathuille sur la droite.
Emule de Louis XVI ?

Au 10bis, passage Lathuille, il y a une ancienne enseigne de serrurier, représentant une clé.
On connaît les talents de serrurier de Louis XVI...


Tournez à droite passage de Clichy, puis tournez à gauche rue Fourest.
Les immeubles modernes, comprenant un magasin de bricolage en rez-de-chaussée, ont remplacé un bâtiment emblématique du quartier, l’Hippodrome de Montmartre.
Construit sous la direction des architectes Cambon, Galeron et Duray, l'hippodrome de Montmartre s'étendait le long du boulevard de Clichy, à partir de l'angle de la rue Caulaincourt et de la rue Forest. Pour sa construction, les maisons villageoises du quartier sont rasées.

Ses promoteurs sont expérimentés: ils ont créé une société en commandite dès 1856, puis inauguré dès le 9 juin 18771 un d'Hippodrome de l'Alma, appelé "Hippodrome de Paris", près de la Seine et du Pont de l'Alma. C'est un immense bâtiment de pierre et de fer, capable d'accueillir 6.000 spectateurs. Vingt colonnes de fontes supportent une toiture vitrée. Il accueille des courses de chars mais aussi des lions, des éléphants, des clowns et des drames lyriques comme Néron1.

En 1892, les propriétaires du terrain refusent de renouveler le bail. L'Hippodrome de l'Alma déménage en 1894 sur des terrains en friche de l'Exposition universelle de 1889, près du Champs de Mars. Mais six ans après, une nouvelle exposition universelle les oblige à déménager à nouveau, plus au nord, en périphérie de Paris. Et en 1900, un nouveau bâtiment est inauguré le 18 mai 1900 par un pantomime exhibant Vercingétorix avec un défilé d'animaux sauvages, il s'appelle cette fois "Hippodrome de Montmartre".

Derrière une façade de style Belle Époque et sous un immense chapiteau métallique, il pouvait recevoir près de 6 000 spectateurs, accueillis sur cinq niveaux, tout autour de de la piste. Jean Combaluzier livre un ascenseur qui, en un instant, permet d'enlever trois cents artistes et figurants de la scène. Le site est alimenté par la Société électrique du secteur de la place Clichy, qui est cotée en Bourse depuis 1892.

Édouard Niermans y aménage le « Grand Restaurant », dans le style art nouveau, tendance rococo, dont il décore le Moulin Rouge. Le restaurant donne directement sur la piste, et en fait le tour: 2.000 spectateurs peuvent manger et se distraire en même temps.

Le bail est cette fois signé pour cinq ans et renouvelable pour une égale durée. Mais l'hippodrome de Montmartre est alors exploité par une société mal gérée qui fait faillite rapidement. Les exhibitions de cirque sont remplacées par des matches de football, des pantomimes et même un combat naval sur un bassin. Le bâtiment est vendu un million de francs le jeudi 28 mai 1903, après une première mise en vente à 2,5 millions le 30 juillet 1902. L'acquéreur, l'américain Franck Bostock, y installe son cirque, dont la moitié du spectacle est consacré au domptage de fauves. Les éléphants se taillent aussi "la part du lion" et il fait venir à l'Hippodrome "tout un village Abyssin".

Buffalo Bill y passe avec son Wild West Show lors de sa tournée en Europe de 1905, comme il était venu en 1889 à l'Hippodrome de l'Alma. Mais en mars 1907, le bâtiment ferme ses portes. Franck Bostock cède la place en 1909 à la Compagnie des Cinéma-Halls, dissoute après avoir fait faillite puis à une compagnie anglaise la "Paris-Hippodrome-Skating-Rink Company" qui transforme le site en piste pour patin à roulettes tout en sous-louant, en sous-sol, une salle à "L'hippodrome, Cinématographic Théâtre".

L'Hippodrome accueille ainsi, dès 1907, des projections de cinématographe, quatre ans avant que le site ne soit acheté par Léon Gaumont et transformé en cinéma géant (6000 places) inauguré le 30 septembre 1911. Le bâtiment est détruit en 1930 et l'architecte Henry Belloc y reconstruit le Gaumont Palace pouvant accueillir 5000 spectateurs sous le slogan : "Le plus grand cinéma d'Europe". Entre 1961 et 1967, il est à nouveau transformé, sa capacité ramenée à 2400 places, pour permettre l'installation du procédé Cinérama. Vendu en 1973, le Gaumont Palace est aussitôt démoli. Le terrain est racheté en 1975 par Christian Dubois, qui a fondé en 1969, près de Lille, Central Castor, premier grand magasin de bricolage, puis créé en juillet 1971 la marque Castorama.

Continuez rue Cavalotti.
Où est Jane ?

 

Sur le volet roulant du magasin au n°1, rue Cavalotti, est peinte une reproduction d’une affiche de Toulouse-Lautrec, représentant Jane Avril. Celle-ci immortalisera le french-cancan aux Folies Bergère, au Divan Japonais et au Moulin Rouge.

L’autre Trianon.

Au 6, rue Cavalotti, c’est une affiche pour le Trianon-Concert qui est peinte sur le volet roulant..

Pionnier du cinéma.

Cette fois, c’est une affiche pour le Théâtre du Cinématographe Pathé qui est peinte au n°9.



Ni Auteuil, ni Longchamp, ni Deauville.

Au n°11, rue Cavalotti, c’est une affiche représentant l’Hippodrome du Bd de Clichy (voir plus haut).


Bébés coincés (difficile).

 

Regardez bien les portes d’entrée des 13 et 15, rue Cavalotti. Vous y verrez quatre bébés sculptés de part et d’autre. Ils ont l’air coincés, les pauvres, par les écussons qu’ils tiennent entre leurs bras.


Traversez la rue Ganneron et continuez rue Hégésippe Moreau. Continuez cette rue sur la droite.
Vieux 13.


Le 11 bis, rue Hégésippe Moreau est l’ancien 13 (plaque sous le numéro).


Pépinière de peintres.

Au n°15 de la rue Hégésippe Moreau, plusieurs peintres (Paul Cézanne, Paul Signac, Louis Marcoussis et Eugène Carrière) vécurent dans la maison située au fond de la cour.

 

Tournez à gauche rue Ganneron. Remarquez l’atelier d’artiste au n°35.
Tournez à gauche rue Fauvet.
Sous l’empire du diable cornu.

Au-dessus de la porte du 7, rue Fauvet, se trouve une curieuse tête de diable cornu.

 

Tournez à droite avenue de St Ouen.
Si vous êtes en voiture à bras, vous n’y êtes pas le (la) bienvenu (e).

A l’entrée du passage Ganneron, sur la droite, une plaque subsiste : « Voie privée. Interdit aux personnes étrangères et aux voitures à bras ».

Bacchus verruqueux (difficile).

 

Une tête de Bacchus, dieu du vin, se trouve au-dessus de la porte du n°60, avenue de St Ouen. Regardez bien : il a deux énormes verrues sur le nez ; à mon avis, c’est un plaisantin qui les a ajoutées ultérieurement.


Tournez à droite rue Etex.
Pour être sûr de ne pas se tromper (difficile).

 

Il y a 3 plaques « rue Etex » sur le mur de gauche, juste au début de la rue. Celle du haut est en relief, en lettres d’or sur fond bleu, typiquement Art déco.

Petit branchement électrique (difficile).

 

Une minuscule plaque émaillée, très rare, se trouve sous la plaque du n°23, rue Etex et indique : « Brt Electrique ».

Remarquez la Cité Etex sur la gauche.
Tournez à gauche rue Coysevox, puis à droite rue Lamarck.
Auparavant, rue de Saussure (difficile).

Au 129, rue Lamarck, se trouve une ancienne enseigne : « Auguste Despagnat, entrepreneur de maçonnerie ».
De chaque côté de l’enseigne, remarquez la curieuse mention : « Ci-devant 34, rue de Saussure ». Le mot « ci-devant » fut inventé sous la Révolution française pour désigner les nobles déchus de leurs titres. Ainsi, le roi Louis XVI  fut appelé « Citoyen, ci-devant Capet ». Ci-devant signifiant ainsi : d’avant, autrefois. Nous sommes ici devant une enseigne qui est postérieure de 100 ans à la Révolution.
Remarquez aussi qu’Auguste ne s’est pas oublié, puisque c’est lui qui a construit l’immeuble du 129 rue Lamarck (sa signature l’atteste, au-dessus de la porte d’entrée), ainsi d’ailleurs que celui du n°127, et d’autres dans le quartier.  


Traversez la place Jacques Froment et tournez à gauche rue Carpeaux.
Cherchez la salamandre (difficile).

Sur le fronton de la superbe caserne de Sapeurs-pompiers, sous l’horloge, est gravée une salamandre.
Cet animal avait autrefois la réputation de vivre dans le feu et s'y baigner, et de ne mourir que lorsque celui-ci s'éteignait. Il est donc normal de la trouver représentée ici.

Mentionnée pour la première fois par Pline l'Ancien, la salamandre devint une créature importante des bestiaires médiévaux ainsi qu'un symbole alchimique et héraldique (blasons des villes du Havre, Vitry le François et Sarlat, entre autres).
Ainsi, Paracelse en faisait l'esprit élémentaire du feu, sous l'apparence d'une belle jeune femme vivant dans les brasiers. D'autres légendes plus tardives en font un animal extrêmement venimeux, capable d'empoisonner l'eau des puits et les fruits des arbres par sa seule présence.
C’était aussi l’emblème du roi François 1er.  Sa devise « Nutrisco et extinguo » peut-être traduite par : « Je me nourris du bon feu et j’éteins le mauvais ».


Tournez à droite rue Eugène Carrière ; traversez la rue Lamarck et continuez rue E.Carrière.
Tournez à gauche rue Félix Ziem, puis à droite rue Armand Gauthier.
C’est lui qui les faits.

Les immeubles des n°4, 6 et 7 de la rue ont été réalisés en 1907 par …Armand Gauthier !

 

Fleur de lys cachée (difficile).

 

Au 2è étage du 5, rue Armand Gauthier.

Descendez l’escalier, puis tournez à gauche rue Eugène Carrière, puis encore à gauche rue Joseph de Maistre, et enfin encore à gauche rue Tourlaque.
Maison d’artistes.

Les Fusains, au 22, rue Tourlaque, est un lieu où vécurent un certain nombre d'artistes à différents moments du début du 20è siècle, notamment Pierre Bonnard, André Derain, Hans Arp, Sophie Taeuber-Arp, Max Ernst, Joan Miró, et le sculpteur et graveur médailleur Georges Lemaire.

Les ateliers ont été construits à l’aide de matériaux récupérés à l’Exposition Universelle de 1889. N’oublions pas que les bâtiments des Expositions Universelles, construits en dur, devaient tous être démolis à l’issue de celles-ci. Seuls quelques-uns ont miraculeusement subsisté.

Tournez à gauche rue Damrémont.
De ma main même du créateur des petits poulbots (très difficile).

C’est sans doute la plus belle surprise de cette balade, et l’un des plus beaux souvenirs du Montmartre historique, totalement ignoré des touristes.
Entrez au 43 bis, rue Damrémont. C’est aujourd’hui un laboratoire d’analyses médicales.
Vous pouvez donc y accéder librement en semaine et le samedi.
Mais les murs du couloir d’entrée sont décorés de magnifiques carreaux de faïence peinte, décorés à la main par Francisque Poulbot lui-même en 1910.
Le créateur des petits poulbots, gamins de Montmartre de son époque, y sont représentés sur douze tableaux, figurant les douze mois de l’année.
Toute la poésie et le talent de Poulbot y sont concentrés. Je vous laisse les découvrir à votre aise. Prenez votre temps et regardez bien les détails qui font toute la saveur de cette merveilleuse fresque.

Traversez la rue Lamarck.
Auteur de la Condition humaine.

André Malraux est né le 3 novembre 1901 au 53, rue Damrémont (plaque). Son roman est classé à la 5è place des meilleures œuvres littéraires de tous les temps.

 

Au 59, vestige d’une ancienne plaque de numéro éclairée au gaz de ville. L’essai, peu concluant, fut abandonné car trop coûteux d’entretien.
Tournez à droite rue Marcadet.
Cherchez la petite vierge.

Dans une niche, au 185, rue Marcadet, se trouve une minuscule vierge à l’enfant.

 

Tournez à gauche passage des Cloÿs, puis à droite rue Montcalm.

M le Maudit ?

Il y a un monogramme « M » au 20, rue Achille Martinet, sur votre droite.

Continuez rue Montcalm, puis tournez à droite rue des Cloÿs.
Entrez dans le square Léon Serpollet, à droite. Montez les marches en face.
Combien de balançoires ?

Il y en a 3 : une rouge, une verte et une jaune, dans le petit parc de jeux pour enfants, situé en haut des marches, sur la droite.

Sortez du square par l’escalier en face de vous, et passez sous l’immeuble.
Prenez la rue des Cottages en face.
Tournez à gauche rue Duhesme, puis à gauche rue Francoeur.
Pas besoin de plaque.

Eh non, puisque le numéro 29 de la rue Francoeur est gravé dans la pierre. Il n’y a pas de plaque en émail bleu.

Par ailleurs, au n°6 se trouvaient les anciens studios Francœur. Les studios Francoeur ont abrité la production de plusieurs centaines de films parmi lesquels figurent certains des films français les plus marquants. Le dernier film tourné est L’Amant de Jean-Jacques Annaud en 1992.

 

Tournez à droite rue Jules Jouy, puis tournez à gauche et descendez les escaliers de la rue Cyrano de Bergerac. Tournez à droite rue Marcadet.
Cherchez l’ancien château.

La tourelle d’angle qui subsiste à l’angle des rues Marcadet et du Mont-Cenis est celle d’un colombier attenant à une maison du XVè siècle. La maison fut vendue en 1480 aux Dames de Montmartre, aussi appelées « les Abbesses », qui ont donné leur nom à une rue, une place et une station de métro. Cette maison, avec l’église St Pierre, sur la butte, est le plus ancien vestige de l’ancien village de Montmartre.

Tournez à gauche rue du Mont-Cenis.
Il ne faut pas se tromper de numéro !

Suite à une renumérotation, le 65 de la rue du Mont-Cenis est l’ancien n°…1 !

Les cinq fleurs de lys.

Sur la porte du 64, rue du Mont-Cenis, cinq fleurs de lys sont découpées.

Cherchez Roblot.

C’est l’enseigne d’une entreprise de pompes funèbres, de l’autre côté de la rue Ordener, au 2è étage, face à l’église.

Vous êtes arrivé (s) à la Mairie du 18è arrondissement.