L'arbre aux quarante sous

On trouve des gingkos bilobas dans Paris, dont un square de la Butte du Chapeau Rouge, près du Boulevard Sérurier, dans le 19è arrondissement et un autre square du Vert Galant, dans le prolongement du Pont-Neuf. Cet arbre préhistorique, originaire d'Extrême Orient, est aussi appelé "l'arbre aux quarante écus". C'est le prix que dut payer son premier acquéreur.

Profession: fournisseur de végétaux

Le Fleuriste municipal jusqu'en 1968, si l'on peut dire, est le Jardin des serres d'Auteuil. Il fournit tous les végétaux qui ornent les rues, parcs et bâtiments publics de la capitale. Il est contemporain de deux autres prestigieux jardins d'hiver, aujourd'hui disparus: le Jardin d'hiver des Champs Elysées et le Cristal Palace de Londres. Pendant l'Occupation, il fut transformé en jardin potager, afin d'approvisionner les hôpitaux en particulier. Il abrite actuellemet plus de 340 espèces de végétaux tropicaux, y compris des palmiers de plus de 15m de haut.

Le parc aux jardins

Le Parc André Citroën inauguré en 1992, comporte six jardins thématiques, dont certains d'inspiration japonaise. Le "jardin argent" est celui qui s'en rapproche le plus: sur un sol recouvert de pierres blanches, des pierres rectangulaires sont disposées en zigzag, et autour poussent des bambous. Le "jardin orange", quant à lui, présente une allée droite bordée de galets et d'arbustes. Enfin, le "jardin de la nature", à l'entrée du parc, où pierres et bambous sont disposés ça et là de façon très simple, dans le but évident d'imiter le dépouillement propre à l'esthétique nippone.

Un jardin très british

Les Jardins du Ranelagh, dans le 16è arrondissement, tiennent leur nom de Lord Ranelagh. En 1750, cet Irlandais avait construit à Londres un bal public dont la renommée traversa la Manche. Son établissement servit de modèle à un certain Morisan, garde du Bois de Boulogne, qui y construisit le sien en 1774 à l'emplacement actuel, entre le château et le village de Passy. Il l'appela "Le Petit Ranelagh". Après avoir accueilli Marie Antoinette et toute la cour en 1780, Talleyrand, Joséphine ou Madame Récamier sous le Directoire, puis les cosaques qui campaient dans Paris après la chute de l'Empire, le Bal disparut après la guerre de 1870 contre la Prusse, pour faire place aux jardins actuels.

Les arbres de Paris

En dehors des deux poumons que représentent les Bois de Boulogne et de Vincennes, il y a près de 100 000 arbres dans Paris.
Il y a environ 440 parcs ouverts au public à Paris. Ils totalisent une surface de plus de 383 hectares. des parcs et jardins publics, à usage restreint, représentent eux 230 hectares, répartis comme suit: 140 hectares appartenant à l'Etat et au Sénat, 39 hectares plantés sur des terrains de sport ou des cimetières, et 51 hectares de talus plantés. Il faut leur ajouter les 994 espaces verts privés, qui totalisent 222 hectares.

Le plus vieil arbre de Paris

Le square André Viviani, en face de Notre-Dame de Paris, quai de Montebello, abrite un robinier, vieux de plus de 400 ans! Son nom lui fut donné par un botaniste, un certain Monsieur...Robin.

Des arbres particuliers

A l'entrée du Jardin des Plantes, rue Geoffroy St Hilaire, on trouve un cèdre du Liban. Celui-ci fut rapporté d'Angleterre par Bernard de Jussieu en 1734, dans son chapeau!
Un peu plus loin, dans les allées centrales, trône un platane d'Orient aux dimensions gigantesques; on dit qu'un banquet de 20 personnes eut lieu dans son tronc creux. Mythe ou réalité?

Une gare 'verte'

Les Jardins de l'Atlantique, derrière la Gare Montparnasse, furent créés en 1994. cerné par des immeubles de bureaux écrasants, c'est un havre de verdure bienvenu (sans jeu de mots; Montparnasse Bienvenüe...). On y trouve une île météorologique, où l'on peut lire la vitesse du vent, sa direction et la température. On y trouve aussi un mémorial commémorant le Maréchal Leclerc de Hauteclocque, libérateur de Paris, et le Musée Jean Moulin. Empruntez la curieuse Allée des Métamorphoses, bordée de buissons et de bambous, puis descendez quelques marches pour regarder les TGV circuler sous vos pieds.

Les habitants du sous-sol

Il y aurait plus de 4 millions de rats d'égoût sous les pieds des Parisiens, soit 2 rongeurs par habitant.
Ils consomment (les rats, bien entendu) chaque jour 800 tonnes de déchets organiques. Outre les rats, on trouve toutes sortes d'habitants dans les sous-sols parisiens: araignées, scolopendres, lombrics, moustiques, cafards, mais aussi alevins, écrevisses et papillons de nuit. Les égoutiers font état de la présence de boas et de pythons, et même d'un crocodile, vraisemblablement échappé d'un magasin du quai de la Mégisserie. Il (ou plutôt elle) sera baptisée Eléanore, et coule toujours des jours heureux à l'aquarium de Vannes; elle mesure 3m de long et pèse 250 kilos...

Un square pas plus grand qu'un timbre-poste (enfin, si, un peu plus grand, quand même...)

Le plus petit square de Paris se trouve place du Puits de l'Ermite, tout près de la Grande Mosquée de Paris, dans le 5è arrondissement. Ce mouchoir de poche immergé dans cette zone calme est propice à la méditation; son étroitesse ne lui permet d'abriter qu'un saule, quelques mûriers et une fontaine en marbre rose, en forme de coupe à vin, qui délivre son excédent d'eau dans un bassin octogonal en mosaïque verte.

Le dernier espace vert de Paris laissé en friche

Le Jardin Sauvage St Vincent, aussi appelé "La friche" ou "Le maquis", porte bien son nom. Situé rue St Vincent, sur la Butte Montmartre, c'est un lieu préservé et volontairement laissé à l'état naturel. Un vestige de la campagne à Paris, en quelque sorte. Sur 1500m², on peut découvrir des plantes assez inattendues à Paris, telles que la chélidoine, l'armoise, l'ortie blanche, la digitale pourpre, le mûrier noir ou la menthe aquatique. Dans la mare évoluent des crevettes d'eau douce et des araignées d'eau.

Un petit square à Montmartre

Autre enclave herbue de Montmartre, le square Willette, un peintre et dessinateur Montmartrois, l'un des fondateurs de la République de Montmartre, abrite un grand nombre de volatiles. On y remarque aussi un figuier, un grenadier, un arbre de Judée, un tulipier de Virginie, un mûrier à papier, un noyer du Caucase, un chêne vert...

Platanes records

A Paris, environ un arbre sur trois est un platane. Très bien adapté à la ville, il peut atteindre 40 mètres de hauteur. L'arbre titulaire de ce record se trouve au Jardin des Plantes. Celui qui a la plus grande circonférence (7 mètres), au Parc Monceau.


 

Un parc très romantique

Le Parc Monceau, dessiné par Carmontelle, est un jardin pittoresque où règne l'illusion, propice à la fête et à l'amusement. Il subsiste quelques éléments de ce jardin fantastique, le plus important étant la naumachie, un bassin ovale évoquant ceux qui servaient aux joutes navales dans les cirques romains. La colonnade qui l'entoure et en accentue le côté "ruine antique" provient de l'abbaye de St Denis. en 1783, est inclus dans le parc, à titre d'élément décoratif, l'un des pavillons d'octroi dont l'architecte Ledoux ornait le mur des Fermiers Généraux. Ce pavillon rond fait encore saillie sur le boulevard de Courcelles.

Un bois finalement très anglais

Le bois de Boulogne doit son nom au village de Boulogne, qui avait troqué son ancien nom de Menuz les St Cloud contre celui de son église, Notre-Dame de Boulogne la Petite. Napoléon III, en exil en Angleterre, appréciait tout particulièrement les parcs paysagers anglais. Dès sa prise de pouvoir, il ordonna que des squares fussent construits dans tout Paris, avec, à l'ouest et à l'est, deux grands parcs, les poumons de Paris que sont les bois de Boulogne et de Vincennes. Longchamp et Bagatelle sont annexés au cours d'une seconde campagne de travaux. En 1856, une enclave appelée le Pré-Catelan est aménagée en parc d'attractions. On y trouvait un théâtre de marionnettes, une antre de sorcier, un atelier de photographe, des brasseries, des orchestres, et aussi le Théâtre des Fleurs, entièrement composé de massifs floraux: son avant-scène était de jasmin, les loges de chèvrefeuille, les parterres de violettes et la scène garnie d'arbres, de roches, d'une grotte et d'un pont. Recréé en 1952, ce théâtre est devenu le jardin Shakespeare.

Un endroit propice aux amoureux, aux criminels et aux suicidés

Le parc des Buttes Chaumont fut construit sur un site escarpé et malodorant où les habitants du quartier avaient l'habitude de jeter leurs ordures. La pègre locale venait aussi trouver refuge dans les carrières de plâtre qui s'y trouvaient. Les concepteurs du parc utilisèrent les accidents de terrain en les accentuant plutôt qu'en les masquant et créèrent un décor alpestre d'une sauvage beauté dont le sommet, à 30 mètres, se reflète dans un grand lac paisible. Ils construisirent aussi un temple, le Temple de Sybille, des grottes, et deux ponts, dont les noms, à eux seuls, donnent le vertige: le Pont des suicidés et le Pont suspendu. Le parc est inauguré en 1867, lors de l'Exposition Universelle.

Le parc cosmopolite

Très peu connus et fort peu fréquentés, les jardins de la Cité Universitaire sont composés en 1922 sur le modèle des cités-jardins. Le jardin est planté de 700 espèces d'arbres rapportées de toutes les régions du monde.