Auteur : BIRAUD ? | Année : 1790 |
LA CARMAGNOLE |
Analyse
Désignant à l'origine un costume du Piémont, le mot de Carmagnole s'appliqua ensuite à une danse, également piémontaise, et que l'on réservait aux jours de fête. Il est possible que la musique de la célèbre Carmagnole soit ainsi, comme on l'a suggéré, un pas redoublé composé lors de l'entrée des troupes françaises en Piémont, et vraisemblablement par un certain Biraud, dont le nom figure dans les exemplaires de 1793.
Cet air a été utilisé ensuite pour des couplets qu'on chantait rue St Jacques, à la fin des banquets servis sur des tables dressées entre les maisons, et que la Convention devait supprimer par la suite: "Mangeons à la gamelle, Il se popularise ensuite dans toute la France après la chute du trône pour devenir un hymne des sans-culottes. |
On appelle aussi carmagnoles les discours prononcés à la tribune de la Convention par Barère, rapporteur du Comité de salut public, fin 1793 et début 1794, pour annoncer aux députés les victoires révolutionnaires. Ces discours, hymnes lyriques au ton claironnant, ont été appelés ainsi pour marquer leur analogie avec la chanson familière des patriotes.
Un certain nombre de refrains populaires s'en emparèrent enfin, le plus célèbre mettant en scène "Madame Veto" et "Monsieur Veto", et, malgré l'interdit jeté sur lui par Bonaparte, alors Premier Consul, il n'a cessé de symboliser, autant que le "Ca ira", la tourmente révolutionnaire. Notes : Monsieur et Madame Veto sont les surnoms de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Ce surnom vient du fait que le roi avait un droit de veto sur les décisions votées par l’Assemblée législative. Le couplet sur les suisses reflète l’attaque du château des Tuileries le 10 août 1792. Sur ordre du roi, les gardes Suisses cessent le combat. Ils sont fait prisonniers et massacrés par les assaillants. |
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