Anecdotes
Anecdotes 12è arrondissement



12/0009 Un américain à Paris sous l'Occupation

A partir de 1940, et jusqu'à la Libération, en août 1944, Paris était occupé par les Allemands. Tous les insignes, drapeaux, et marques des pays alliés étaient bien sûr proscrits. Tous ? Non ! Un seul, oublié (ou toléré ?) par les troupes d'occupation susbsista pendant toute cette période: il s'agit du drapeau américain déployé sur la tombe du marquis de La Fayette, au cimetière de Picpus, au 35 de la rue de Picpus. Chaque année, le 4 juillet, jour de l'Indépendance américaine, a lieu une manifestation du souvenir en présence de diplomates américains.

12/0010 Le lieu de prédilection des aveugles

Le Passage de le Boule Blanche donne dans la rue du Faubourg St Antoine,  près de la Bastille. La voûte qui marque l'entrée du passage est surplombée, comme il se doit, d'une boule qui fut blanche. Ce passage mène à l'Hôpital des Quinze-Vingts, créé à l'origine pour accueillir 300 chevaliers (15 fois 20) prisonniers des musulmans, qui leur avaient crevé les yeux  pendant les croisades. Or, bien avant l'usage de la canne blanche, les aveugles étaient signalés par...une boule blanche sur leur chapeau. C'est un pur hasard, car le Passage de la Boule Blanche tenait son nom de l'enseigne d'un magasin "A la Boule Blanche".

12/0011 La coulée verte

C'est en 1859 que la nouvelle ligne de chemin de fer Bastille-Bois de Vincennes fut inaugurée. Pour éviter de couper en deux le quartier et pour compenser le profil inégal du terrain, la construction d'un viaduc fut décidée. 71 arches couvrent une distance de 1, 5 km entre l'Opéra de la Bastille et la ZAC de Reuilly.
La ligne de chemin de fer a été cédée en 1969 par la SNCF à la Ville de Paris. La vente incluait la gare qui fut démolie pour laisser place à l'Opéra Bastille. L'ancienne voie du viaduc a été transformée en jardin linéaire, très apprécié des Parisiens.

12/0012 Un quartier consacré à Bacchus

Le quartier de Bercy, que vous connaissez aujourd'hui, est très à la mode. Et pourtant c'était, il n'y a pas si longtemps encore, un quartier industrieux, où le travail était plus de rigueur que les loisirs. Mais revenons quelques siècles en arrière. Au 18è siècle, les vignerons de Bourgogne, avaient choisi cet endroit situé juste avant les portes de Paris (le village de Bercy était alors extra-muros), parce qu'on pouvait y débarquer les barriques venues des régions de production sans être soumis aux taxes instaurées par les Fermiers Généraux. Là naquirent les guinguettes, qui furent florissantes jusqu'au Second Empire, date de rattachement de Bercy à Paris. Pendant un siècle, bien que les taxes aient disparu, les marchands de vin firent de cet espace un immense parc ombragé, avec ses maisons, ses rues, ses entrepôts... Aujourd'hui, il ne reste plus que deux rangées de chais, classés monuments historiques. On peut encore voir entre les vieux pavés les rails où circulaient les wagons, qui acheminaient les foudres et les barriques des quais jusqu'aux entrepôts.

12/0013 Le Paris néolithique

Tiens, restons encore à Bercy. A l'occasion du grand réaménagement du site, le sol de ce quartier, jamais perturbé au cours des siècles, a livré d'extraordinaires vestiges du passé commerçant de Paris, dès l'époque néolithique (plus de six mille ans). Une dizaine de pirogues en bois (il existe d'ailleurs une rue des Pirogues de Bercy), taillées d'une seule pièce dans un tronc de chêne de 6 à 7 mètres furent mises au jour.
Outre ces pirogues, les fouilles ont livré un étonnant arc de chasseur en bois d'if, des hameçons, ainsi que de nombreux ossements de cerf, sanglier, de castor, et de tortues d'eau douce. La preuve était ainsi établie que, dès l'époque néolithique, un peuple de chasseurs et de commerçants s'était établi sur les rives de la Seine, à l'emplacement de ce qui devait devenir Lutèce, puis...Paris.