Vie quotidienne à Paris
L'hygiène au Moyen-Âge (1)

Au Moyen-âge, l'environnement n'a rien d'hygiénique. Les rues sont bourbeuses, et leurs noms en témoignent: pour une rue Pavée, combien de rues Sale, Foireuse ou du Merderon...

On trouve en pleine ville des soues à cochons, des poulaillers, des étables et des écuries, dont les rigoles pissoires déversent leur contenu sur la voirie. Les industries du feu dégagent des fumées nocives. Les potiers intoxiquent le voisinage par les émanations du plomb qui entre dans la glaçure de la vaisselle de table et de cuisine. Les tanneurs et les teinturiers polluent aussi la ville, chimiquement et...olfactivement. 

Aussi la qualité de l'air entraîne t-elle une inquiétude permanente: il est dit infect, pestilentiel, facteur d'épidémies et jugé néfaste au corps humain. Les citadins sont incommodés par l'odeur des cimetières, situés au coeur des villes, et plus encore  par celle des latrines publiques, construites sur les ponts et les chemins de ronde, quand elles ne sont pas improvisées dans la rue, au fond d'un cul-de-sac ou encore sous un porche. Et si la propreté des rues est largement délaissée, celle des intérieurs domestiques n'en est que davantage recherchée.

De même, l'hygiène corporelle fait, dès les XIIè et XIIIè siècles l'objet de préceptes nombreux dans les traités de médecine et dans les livres de bonnes manières. C'est aussi alors que les autorités municipales prennent conscience des problèmes d'hygiène publique qu'entraîne le développement urbain. Il faudra attendre le XVè siècle pour que des réponses fortes soient apportées à la pollution ambiante.

Alors, le pavage des rues se généralise, les égouts se multiplient: paveurs et égoutiers se constituent en métiers. Un siècle plus tard, l'eau sera tirée à la pompe, montera dans les étages, les cimetières seront installés en dehors des villes et les animaux en liberté interdits dans les rues. 

Paradoxalement, à la Renaissance, l'hygiène personnelle n'a pas suivi cette courbe ascendante. Jamais, avant le XXè siècle, le souci de propreté corporelle n'aura été aussi fort qu'à la période médiévale, lorsque chacun pensait que sa santé en dépendait..