Le saviez vous ?
La vie des Parisiens, le commerce et les distractions

 

Les petits métiers de Paris

Parmi les anciens métiers de Paris, si bien décrits par Robert Merle dans "Paris , ma bonne ville", on peut citer: les marchands d'eau, de lait, d'allumettes, de sablon d'Etampes pour récurer la vaisselle, de pierre noire pour noircir les chaussures, de craie pour nettoyer la laine, de lard de baleine pour accomoder les petits pois..
Le porteur d'eau montait 2 seaux de 20 litres, 30 à 40 fois par jour!
La porteuse de pain se rendait au fournil, par exemple rue du Four. Elle n'hésitait pas à gravir plusieurs centaines d'étages par jour pour livrer son pain chez ses clients.
Les chiffonniers sortaient la rue, à l'heure où les ordures étaient sorties. Au début du 20è siècle, plus de
25 000 chiffonniers se faisaient concurrence. Ils ramassaient toutes sortes de détritus: os, vieux journaux, cartons, verres cassés, croûtes de pain, boîtes de sardines, mèches de cheveux des femmes.
Je me souviens, lors d'une promenade aux puces de St Ouen dans les années 60, avoir vu des chiffonniers (ou des clochards?) vendre des mégots usagés et des mottes de terre... MIsère!

Le chanteur des rues, installé aux carrefours, diffusait à ses contemporains les récents succès des cafés-concerts. Il vendait ensuite les feuilles, souvent diffusées à plus de 200 000 exemplaires, où les musiques et paroles étaient imprimées.

Parmi les autres petits métiers de Paris: le ramoneur, souvent enfant pauvre, acheté par le patron-ramoneur. L'arracheur de dents, le tondeur de chiens, le fort des Halles, le barbier, la matelassière, le raccomodeur de paniers et de porcelaine, le photographe en plein air, le décrotteur et cireur de bottes, le chevrier qui vendait du lait et du fromage de chèvre, le montreur d'animaux, la bouquetière, l'arroseur public, le cocher, le cafetier ambulant, le marchand de coco, de limonade, de toile cirée, de plans de Paris, d'allumettes, camelots, rempailleurs, égoutiers, colleurs d'affiches, bouquinistes, marchands de quatre saisons, vendeurs de journaux à la criée, bateleurs, chanteurs, musiciens, marchands de gaufres, marrons, crêpes glaces ou frites, etc... Certains subsistent encore de nos jours. A vous de jouer!

L'origine de quelques expressions

L'expression "payer en monnaie de singe" vient d'un règlement de St Louis. Les montreurs de singes qui passaient sur le Petit Pont avaient le privilège de ne pas payer le prix du passage, à condition de faire gambader leurs singes devant le péage.

Tiens, encore une expression dont l'origine vous surprendra: "la traite des blanches" n'avait que peu de rapport avec l'esclavage. A l'origine, il s'agissait de qualifier "le travail" des comédiennes, qui, grâce à leur(s) talent(s), avaient les moyens de trouver facilement des clients ou des protecteurs. En fait, leur commerce était appelé "traite des planches", devinez un peu pourquoi... Et puis, comme c'est souvent le cas, avec la déformation dûe au temps qui passe, "traite des planches" est devenue "traite des blanches". (Merci Véronique !)

Nos ancêtres faisaient aussi du sport

Le premier match de basket eut lieu à Paris le 27 décembre 1893, rue de Trévise.
Le premier championnat de France de Rugby eut lieu en 1892. Le Stade Français y fut battu par le Racing Club. Deux clubs Parisiens.
Le billard est né au 15è siècle, sous le règne de Louis XI. Il a détrôné le jeu de Paume au 17è siècle: des médecins le recommandaient à Louis XIV pour faciliter sa digestion! La première Académie de billard fut créée par le cardinal de Richelieu.
Les premiers championnats de France de natation eurent lieu en 1899 à la piscine Deligny, aujourd'hui disparue.
Les premières courses cyclistes en France furent: Paris-Rouen (1869), Bordeaux-Paris (1891), Paris-Brest (1891), Paris-Roubaix (1896), le Tour de France (1903), et les Six jours de Paris (1913).

Nos ancêtres se révoltaient, aussi

La première émeute parisienne fut menée en 1306 par des artisans (pelletiers, tisserands, foulons,etc...) qui ne supportèrent pas la forte dévaluation de la monnaie, laquelle ne fut pas accompagnée de l'ajustement correspondant des loyers, qui devaient tripler. La maison du prévôt des marchands de l'époque, Etienne Barbette, fut mise à sac. La répression fut terrible: vingt-huit émeutiers furent pendus aux quatre ormes des entrées principales de la ville, soit sept à la porte St Antoine, autant à la porte St Denis, aux Quinze-Vingt, et rue d'Enfer.

Quand la bêtise et l'ignorance sont plus fortes que tout

Le théâtre de l'Odéon, installé depuis 1764 dans l'hôtel de Condé, fut considéré comme "monarchiste" pendant la Révolution.A ce titre, il fut fermé en 1793, et la plupart de ses comédiens connurent la prison. A sa réouverture, en 1797, il reçut son appellation actuelle, l'Odéon.

Nos ancêtres savaient s'amuser, aussi

On l'a vu (rubrique "quartiers"), le quartier Opéra/St Lazare/Grands Boulevards/Montmartre était celui des divertissements: théâtres et salles de spectacle y fleurirent au 19è siècle. Mais savez-vous que des spectacles "légers" y firent un tabac, et que par exemple, le théâtre de la Bodinière, au 18 rue St Lazare, était très fréquenté par nos grands-parents, vers 1900? Une patinoire s'établit au 16 rue Blanche, et le cirque Fernando, à l'angle de la rue des Martyrs et du Boulevard (1873), devint le cirque Médrano, repris plus tard par les Bouglione, et détruit en 1973. De même, les boulevards se peuplèrent de cafés qui devinrent rapidement le rendez-vous des intellectuels et des artistes, comme "La Nouvelle Athènes", 9 place Pigalle, 1870, le café Jean Goujon, rue Fontaine, la "Grande pinte" rebaptisée "L'Ane Rouge" en 1890, avenue Trudaine (1878). Ces établissements, aujourd'hui disparus, virent aussi bien Toulouse-Lautrec, que Forain, Zola, Monselet, Gill. Ces cafés étaient souvent en même temps des cabarets-salles de concert ou d'exposition où l'on pouvait admirer les oeuvres de Steinlein, Henri Rivière, Grun ou Caran d'Ache. Le plus célèbre fut sans doute "Le chat noir", créé en 1881 par Rodolphe Salis. Pill, Willette et Steinlein le décorèrent, et sa principale attraction était son théâtre d'ombres. A la même époque, la place Pigalle comptait deux cabarets renommés: "Le rat mort" et "L'Abbaye de Thélème". En 1896 fut fondé "Le casino des concierges", au 78 rue Pigalle, et au 58 rue Notre-Dame de Lorette "Le Jockey-Club de Montmartre", puis en 1898, au 37 rue de La Rochefoucauld, "Le Cabaret des contributions indirectes", sans compter, au 17 rue du Faubourg Montmartre, "Les Brioches politiques", "La Taverne du bagne", voire "Les Frites révolutionnaires"... Dis-donc, papi, tu ne m'avais rien dit?

Quand les carrières servent d'abris

Lors des bombardements aériens de la Première guerre mondiale, les carrières de Paris servirent d'abris: celles du Val de Grâce et d'autres hôpitaux y accueillirent des services médicaux. En 1940, les Allemands confisquèrent les plans du Paris souterrain, où ils aménagèrent de véritables places fortes. La plus importante est située sous la faculté de pharmacie; de nombreuses installations y subsistent encore, ainsi que des panneaux de signalétique. Non loin de là, sous la place Denfert-Rochereau, le PC de la Résistance avait trouvé refuge dans un abri non mentionné sur les cartes détenues par les Allemands.