Le saviez vous ?
La vie des Parisiens, le commerce et les distractions

 

Attention, chute d'enseignes !

Les enseignes apparaissent au 13è siècle, à l'initiative de particuliers, qui voulaient ainsi signaler leur habitation, à une époque où les numéros de rues n'existaient pas encore. Bientôt imités puis surpassés par les aubergistes, puis les autres corps de métier qui y voyaient un moyen d'attirer le regard du chaland, celles-ci atteignirent parfois des tailles gigantesques. Bruyantes, dangereuses car souvent mal accrochées, elles deviennent la bête noire des lieutenants de police, qui essayent d'en limiter la taille et le nombre. Il faudra cependant attendre 1761 pour que les enseignes "pendantes" soient supprimées, au profit de tableaux appliqués sur la façade des boutiques. Souvent illustrés de rébus, car les Parisiens en étaient friands: par exemple, des U peints en vert signifiait "Les Vertus", ou un cygne enroulant son cou autour d'une croix "Le Signe de la Croix", ou encore la rue des Ciseaux, qui tire son appellation non d'une enseigne de couturier, mais d'une enseigne qui répétait six fois la lettre "O" (les six"O"), ou pour une taverne "Au 20 sans O". Certaines enseignes étaient sculptées, et c'étaient de véritables petites oeuvres d'art. Leurs auteurs étaient souvent payés en marchandises, ou se voyaient effacer leur "ardoise".

Le ventre de Paris

Les premières halles de Paris furent créées par Philippe Auguste, à la fin du XIIème siècle; elles étaient alimentées en eau grâce aux aqueducs construits par les religieux de St Lazare, dont le prieuré se situait à l'emplacement de la colline de Belleville. En 1364, la ville municipalisa ce réseau.

Le tubercule qui a sauvé la France et l'Europe de la disette

On prête à Parmentier, préparateur en pharmacie de son état, la paternité de l'introduction de la pomme de terre en France; en réalité, il en a fait la promotion, à tel point qu'elle devint un légume à la mode, très prisé à la cour de Louis XVI, et dont la consommation devint courante chez les Français de toute condition.
Mais elle était connue en Europe dès 1520, ramenée sur les caravelles des conquistadores qui revenaient d'Amérique, chargées de produits inconnus (pomme de terre, tomate, maïs...). Elle était connue en Alsace en 1610, (ce n'était pas encore une province Française). Elle fut introduite au Jardin Royal en 1616, et on la fit goûter, pour s'amuser de lui, au jeune roi Louis XIII. On se gardait bien de consommer, en France, cette "plante du diable", qui était censée provoquer des fièvres et des maladies. De plus, elle ne nécessitait pratiquement aucun entretien, et proliférait sous la terre, ce qui lui valut cette fâcheuse réputation.

Prenez vos précautions

La IIIè République fut adoptée par hasard. Après la chute de Napoléon III en 1870, et la Commune en 1871, la IIIè République, proclamée en 1875, n'avait toujours pas d'existence légale. Il fallut attendre l'amendement d'un obscur député, Mr Wallon, qui proposait que " Le Président de la République soit élu à la majorité des suffrages par le Sénat et la Chambre des Députés, réunis en Assemblée Nationale". Ce texte reconnaissait tacitement le régime républicain. Il réussit à passer, car un député monarchiste, Mallevergne, eut tout à coup un besoin pressant. Son absence momentanée permit à l'amendement d'être voté à...une voix de majorité!

Les forts des Halles

Tiens, encore les Halles! Nées en 1135, elles ne furent modernisées qu'en...1851, par Napoléon III, qui en confia la réalisation à Baltard. Dix pavillons de fonte sont érigés, et disparaîtront, (un seul sera reconstruit à Nogent sur Marne), lors du transfert à Rungis, en 1969. Les 700 "forts des Halles", ne se chargeaient pas uniquement du transport des marchandises et du dépeçage des carcasses. C'étaient aussi des "indics" très appréciés de la police, qui trouvait parmi eux des auxiliaires de sécurité fort efficaces et appréciés, dans ce quartier interlope, propice à tous les trafics et autres délits. Après 1969, n'étant plus "casables" dans les nouvelles structures modernes de Rungis, où le transport à dos d'homme n'avait plus cours, plusieurs d'entre eux furent même reclassés dans les rangs de la Préfecture de Police. Ils furent notamment affectés à 'assistance des vétérinaires-inspecteurs de Rungis et de la Villette, tâche dont ils s'acquittèrent fort efficacement.

On ne mangeait pas son moyen de locomotion

Les boucheries hippophagiques (qui vendaient de la viande de cheval) ne furent autorisées à exercer leur activité à Paris qu'en 1864. Auparavant, les interdits religieux pesaient sur le commerce de cette viande, et il était très mal vu d'en consommer. Ce noble mammifère herbivore, fidèle serviteur des hommes depuis des millénaires était en effet considéré comme faisant presque partie de la famille. On ne mangeait pas un animal doté de jambes (et non de pattes), habillé d'une robe, qui fut monture des militaires, qui tractait les charrues des paysans, transportait les voyageurs et tirait les charrettes!