Parisenchansons
Auteur : INCONNU Année : 1810

 

LE CONSCRIT DE 1810

Analyse

Tant que Napoléon 1er régna, la France vivait sa gloire.
Elle ne la chantait pas encore. 
C'était le temps de la romance sentimentale et fade, où les relents mythologiques voisinaient avec les sous-produits d'un exotisme de bazar.

"Fils de Vénus, de Mars et de Bacchus", le soldat et son état inspiraient rarement l'accent vrai, le témoignage pathétique ou glorieux.

Napoléon, qui ne souhaitait pas la guerre, avait signé avec l'Angleterre la Paix d'Amiens. Mais la proximité et surtout la concurrence dynamique du nouveau régime impérial étaient insupportable pour la Perfide Albion. 

Le conscrit de 1810 1


Agissant en sous-main, elle inonda d'or les grandes puissances européennes (Autriche, Russie, Suède, Prusse, Naples, etc...) afin de financer leurs armées et les coaliser contre la France. 

Elle rompit la Paix d'Amiens, et ce fut le commencement des guerres napoléoniennes. 

Ces guerres durèrent 10 ans, d'Austerlitz à Waterloo et s'avérèrent de plus en plus coûteuses en hommes.

On estime à 800 000 victimes françaises le coût de ces batailles, et à 400 000 pour les troupes alliées à la France (Suisse, Italie, Naples, Danemark, Pologne, Bavière, Etats Allemands,...).
Les coalisés, malgré leur grande supériorité numérique, eurent à déplorer plus de 3 500 000 morts.

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Le temps des victoires dura de 1805 à 1810. A partir de cette date, la fatigue commence à se faire jour, et les classes d'âge furent appelées de plus en plus fréquemment. Les conscrits, souvent des paysans, peu entraînés au combat, mais endurants et solides, traînaient de plus en plus des pieds pour rejoindre leur cantonnement. 

L'esprit de 1805 n'y était plus. Les soldats ne sont plus des engagés volontaires. On les enrôle, comme ces "faiseux de bas" du Languedoc, qui essaient de faire contre mauvaise fortune bon coeur. 

Il faudra attendre quelques années encore pour que le romantisme napoléonien se manifeste...

La légende de l"Empereur était en marche.

Paroles

Je suis pauvre conscrit
De l'an mil huit cent dix
Faut quitter le Languedô, le Languedô
Faut quitter le Languedô
Avec le sac sur le dos

Le maire et aussi l'préfet
N'en sont deux jolis cadets
Ils nous font tirer au sort, tirer au sort
Tirer au sort
Pour nous conduire à la mort

Adieu mon père, au revoir
Et ma mère adieu bonsoir
Ecrivez-moi de temps en temps, de temps en temps
De temps en temps
Pour m'envoyer de l'argent

Adieu donc chères beautés
Dont nos cœurs sont enchantés.
Ne pleurez point notr'départ, notr'départ
Notre départ
Nous vous reviendrons tôt ou tard

Adieu donc mon pauvre cœur
Vous consolerez ma sœur
Vous y direz que Fanfan, que Fanfan
Oui que Fanfan
Il est mort en combattant.

Qui n'a fait cette chanson
N'en sont trois jolis garçons
Ils étaient faiseurs de bas, faiseurs de bas
Faiseurs de bas
À cette heure ils seront soldats.

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