Anecdotes
Anecdotes 19è arrondissement

 19/0035 Belleville en fête

Si vous êtes un habitué de ce site, vous le savez forcément: avant 1860 et leur annexion par Napoléon III pour les intégrer au grand Paris, les villages en périphérie de la capitale (Passy, Auteuil, Vaugirard, Grenelle, Montmartre, etc...) étaient des communes indépendantes. Belleville en faisait partie. Et comme dans tout village, on y organisait des fêtes. La place des Fêtes en rappelle l'émouvant souvenir. Si cette place a été défigurée par le modernisme agressif et destructeur des années 70, allez vous perdre dans la villa des Fêtes. Vous y accéderez par le 13 rue des Fêtes, après avoir passé une porte en fer forgé. Une impasse vous conduit à la villa des Fêtes. Ne boudez pas votre plaisir, et admirez les petites maisons noyées dans la verdure. Voilà à quoi ressemblait le quartier avant que les bulldozers ne s'en occupent...

19/0036 Rasez la butte!

La butte du Château Rouge, située entre la porte Brunet et celle du Pré St Gervais, se trouve au-dessus de carrières de pierre à plâtre, comme il en existait partout dans les environs. Les Offices d'HLM étendirent leur emprise dans le secteur, et en 1930, il fut question de raser la butte ! La commission municipale du Vieux Paris obtint que le site soit préservé en raison du point de vue qu'il offrait, et des souvenirs qui s'y attachaient. Un square y fut même inauguré en 1939. Visitez le, il est magnifique !

19/0037 Et dix de der!

Drôle de titre pour cet article...Et pourtant...Rue David d'Angers, vous trouverez une piscine. Quel rapport avec la belote ou le tarot?
Et si je vous dis qu'à cet endroit, il y a quelques années encore, se trouvait l'usine de fabrication de cartes à jouer Grimaud, vous me comprenez ?

19/0038 Un péage en plein Paris

La Barrière de la Villette, Boulevard de la Villette, est un vestige des 56 portes (barrières) des Fermiers Généraux. Celles-ci servaient à percevoir les droits d'octroi, c'est à dire à collecter l'impôt sur les marchandises entrant dans Paris. Elles entouraient Paris comme une nouvelle enceinte. Mises en service en 1790, elles mécontentèrent le peuple de Paris: "Le mur murant Paris rend Paris murmurant". Leur démolition (sauf 4 dont celle-ci) n'eut lieu qu'en 1860.

19/0039 Mélodie en sous-sol

Pendant l'occupation allemande de Paris, de 1940 à 1945, les stations de métro Botzaris, Buttes-Chaumont et Place des Fêtes, profondément enterrées et à l'abri des bombardements alliés, furent transformées en...mini usines d'armement !

19/0040 Des artistes en grandes pompes

Au 104, rue d'Aubervilliers, le fameux "104", se trouvaient les Pompes Funèbres Municipales, jusqu'en 1997. Reconverties en hall d'exposition d'artistes , les trois halles de 220m de long, ressemblant étonnament à des halls de gares, ont retrouvé vie, si l'on peut dire, grâce à leur nouvelle affectation.

19/0041 La société des Badouillards

Quelques jeunes gens, au 19è siècle, décidèrent de créer rue de Belleville la "Société des Badouillards". Il s'agissait d'une association de plaisirs. Une cotisation versée par chaque membre constituait une véritable cagnotte, qui serait dépensée fastueusement durant les trois jours gras du carnaval. On n'y était admis qu'après y avoir triomphé de plusieurs épreuves, dont: prouver sa force et son agilité, fréquenter de façon suivie, les salles d'escrime, de boxe, de canne et de savate, prouver son courage dans une ou plusieurs rencontres, avoir été distingué à la Chaumière et aux bals de l'Odéon, pour ses talents chorégraphiques et sa façon élégante "d'engueuler le pékin", haîr les bourgeois, leur sommeil et leur repos, et fournir un répertoire de chansons politiques, érotiques ou autres "propres à à faire trembler toute une ville de province", et enfin, passer une nuit au bal. Cette dernière épreuve était sans conteste la plus difficile. Elle commençait par un dîner digne de Gargantua, qui durait jusqu'à minuit. Ensuite, on entrait au bal; puis il fallait "engueuler le pékin", courir tous les cafés déguisé, jouer au billard et courtiser toutes les filles, et recommencer ainsi deux jours et deux nuits. S'il ne s'était pas effondré ivre mort sous une table, ou plus simplement de fatigue, l'heureux élu était apte à devenir "Badouillard". Il existait une vingtaine de ces associations dans le Paris de l'époque, dont les noms étaient aussi divers qu'étonnants: Les Pur-Sangs, les Boussingots, les Infatigables...