Anecdotes
Anecdotes 15è arrondissement


15/0051 Un saint patron pas bidon

Rue de la Convention fut construite en 1930 l'église St Christophe de Javel. Comme chacun sait, il s'agit du saint patron des automobilistes. Et ce n'est pas un hasard si on la construisit à proximité immédiate des toutes nouvelles (à l'époque) usines Citroën...
Du reste, une souscription nationale fut lancée pour financer la construction de l'église, et les automobilistes (peu nombreux à l'époque) furent sollicités en versant une somme d'argent équivalant au prix d'un bidon d'essence.

15/0052 Le terrain d'entraînement des plus-lourds-que-l'air

L' Héliport de Paris est situé rue Louis Armand héberge des hélicoptères depuis 1950.
Lorsque le "terrain d'Issy" comme on disait alors, à la fin du 19ème siècle fut utilisé, ce fut par les grands noms, les pionniers de l'aviation: Santos Dumont, Delagrange, Farman entre autres, y firent leurs premiers essais. La suite, vous la devinez...

15/0053 Un rêve prémonitoire

Une riche propriétaire, veuve, Madame Ballerich, habite au 145 boulevard de Grenelle. Elle possède un autre immeuble 98 rue de Lourmel. Nous sommes en 1884, et Madame Ballerich est perturbée par ses rêves. Ou plutôt ses cauchemars. Chaque nuit, elle se voit assassinée par des cambrioleurs, a tel point qu'elle se barricade de chez elle. Elle paie ses locataires pour qu'ils fassent ses courses. Et pourtant, elle ne devrait pas s'inquiéter, puisque ses deux fils sont l'un agent de la paix, et l'autre commissaire de police.
Mais voilà, le 24 novembre 1884, elle est retrouvée égorgée par une voisine qui lui ramenait du lait.
Il y a bien un témoin, mais qui prêterait l'oreille à un gamin de onze ans qui prétend avoir distinctement vu l'agresseur ?
Trois suspects sont arrêtés, dont l'un, un certain Gamahut, s'accuse du crime. Mais les deux fils ne se satisfont pas de ces aveux et poussent plus loin l'enquête. Leur émotion (compréhensible) les rend agressifs et violents, et un article injurieux à leur égard du journal "Le cri du peuple" les fait sortir de leurs gonds.
Ils montent une expédition punitive au siège du journal, blessent un journaliste, mais l'un des frères décède de ses blessures. Mais l'histoire ne s'arrête pas là: les trois criminels sont condamnés, dont Gamahut à la peine capitale. Il sera exécuté le 24 avril 1885. Quant au frère survivant, il est acquitté.

15/0054 L'affaire Steinheil

Le 31 mai 1908, impasse Ronsin, le valet de chambre des époux Steinheil découvre horrifié Monsieur Steinheil couché dans la salle de bains, mort, la corde au cou. Sur son lit, la mère de Madame Steinheil gît, elle aussi sans vie. Quant à Madame, il la découvre attachée dans un fauteuil. Elle prétendit que des cambioleurs les avaient agressés. Mais son témoignage parut d'emblée suspect. Madame Steinheil, rappelons-le, c'était cette femme dans les bras de laquelle mourut le Président Félix Faure, quelques années plus tôt, à l'Elysée. De suspecte, elle devint très vite accusée. Son témoignage a changé. Elle n'accuse plus des cambrioleurs, mais bientôt le valet de chambre, puis le fils de sa bonne, Mariette. Le 3 novembre 1909, l'affaire Steinheil passe aux Assises. Devant l'absence de preuves, elle est acquittée au bénéfice du doute. Alors, innocente ou coupable ?

15/0055 La statue-gadget

La réplique en réduction de la statue de la Liberté qui se situe sur l'Île aux Cygnes, près du pont de Grenelle, est à l'origine du mot anglais "gadget"!

L’histoire se situe en 1886 : Bartholdi a terminé la conception de la Statue de la Liberté ( dont l’idée d’origine la destinait au canal de Suez) et a besoin d’un entrepreneur français spécialisée en fonderie. Ce sera l’entreprise Gaget-Gauthier situé non loin du parc Monceau qui sera retenue et qui, avec ses ateliers de chaudronnerie, réalisera la statue grandeur nature. Celle-ci est livrée en kit de 241 caisses par bateau à New-York en Juillet 1886… L’évènement de son arrivée fait grand bruit et Gaget anticipe une opération médiatique et promotionnelle pour son entreprise : il va offrir la statue en miniature à toutes les personnalités présentes à l’inauguration s’assurant une publicité phénoménale ! Du coup, entre eux, les invités se demandaient : « Avez-vous reçu votre Gaget ? », qui prononcé à l’américaine, donnait « Gadget »...

15/0056 Une église ouverte seulement quand le pope est à Paris...

...ce qui n'est pas courant, vous en conviendrez ! L'église orthodoxe St Séraphin de Sarrow, au 91 rue Lecourbe, porte le nom d'un ermite qui décida de se faire emmurer vivant ! En fait, c'est une petite construction en bois, perdue dans un jardin d'herbes folles, à deux pas de la rue Lecourbe. Construite en 1974 par un architecte russe, on la croirait tout droit sortie de la lointaine Russie, et fréquentée par les immigrants, nombreux dans le quartier. Respect de la nature ou étourderie? Un tronc d'arbre est conservé à l'intérieur de l'église.

15/0057 Le puits artésien

L'un des deux puits artésiens de la capitale se trouve place Georges Mulot.  L'emplacement choisi se trouve à la limite de la commune de Grenelle, en un point où un banc de sable poreux s'enfonçait profondément entre des couches de terrains imperméables et formait une cuvette qui retenait les eaux de pluies. Sur ce terrain se trouvaient les abattoirs de Grenelle, et les travaux de percement débutent dans la cour de l'abattoir, en 1833. Il fallut attendre 1841 pour que l'eau jaillisse enfin.

15/0058 Les successeurs des chiffonniers

Au 78 avenue de Suffren se trouve le Village Suisse. S'il en conserve le nom, il n'en garde pas la trace. C'était, pendant l'Exposition Universelle de 1900, le pavillon de la Suisse, qui avait choisi de reproduire, grandeur nature, un véritable ...village suisse ! On y trouvait entre autres: une poterne de château féodal et les "Portes de Berne", qui permettaient aux visiteurs d'accéder au village, une chaîne de montagnes reconstituée en bois et en staff, une cascade de trente-quatre mètres, les maisons reconctituées des célébrités helvétiques (la tragédienne Rachel, Guillaume Tell, Jean-Jacques Rousseau), des troupeaux qui paissaient  au bord d'un lac...Et sur la place du village, le public pouvait assister aux danses et fêtes pastorales, et aux luttes entre bergers. A la fin de l'exposition, le village, comme la quasi-totalité des pavillons étrangers et français, fut entièrement détruit. Des chiffonniers-brocanteurs s'installèrent sur l'emplacement ainsi libéré. Quelques baraques furent érigées, et dans l'entre-deux guerres, de vrais stands furent construits par des marchands de vêtements, qui cédèrent la place à des brocanteurs puis des antiquaires dans les années 1950. La suite, vous la connaissez...

15/0059 L'église de Citroën

L'église St Christophe de Javel, rue de la Convention, prit la place d'une chapelle (St Alexandre), construite en 1860 et détruite en 1888. La nouvelle église ne fut inaugurée qu'en ...1898 ! La population du quartier ne cessant de croître, elle devint rapidement trop petite, et fut donc...détruite à son tour en 1926 ! Rebâtie en 1930, sous le nom de St Christophe de Javel, à proximité des usines Citroën. St Christophe étant, comme vous le savez, le saint patron des voyageurs. CQFD.

15/0060 La Roue de la Fortune

Au 10, impasse de l'Astrolabe, un bâtiment banal abrite un lieu bien étrange. Sur une boîte aux lettres, on peut apercevoir le nom O.Fortuna. C'est dans cette boîte que l'on dépose les correspondances avec la Roue de la Fortune. Rien à voir avec le jeu télévisé. Il s'agit d'une demeure philosophale de l'Arcane X, où se rencontrent les initiés.

15/0061 Il n'y a qu'un seul âne à Paris

Enfin, qu'un seul animal représenté. Il se trouve dans le parc Georges Brassens, et est l'oeuvre du sculpteur François-Xavier ...Lalanne. Si vous trouvez un autre âne dans Paris, j'insiste bien;: un animal sculpté, je suis preneur.

15/0062 Brasserie des quatre femmes

En 1871, Richard Wallace décida d'offrir un cadeau aux Parisiens qui avaient souffert de la soif durant le siège de la capitale par les Prussiens. Quatre femmes vêtues à l'Antique offraient de l'eau potable aux passants. Ces cariatides représentent la Charité, la Bonté, la Simplicité et la Sobriété. Brasserie des quatre femmes, c'est le surnom qui leur fut donné par les Parisiens. Toutes de bronze, elles sont bien connues des autochtones et des touristes, et fleurissent nos places, et surgissent parfois au détour de nos rues. L'une des plus belles fontaines Wallace se trouve rue Alain Chartier. Particularité: une autre fontaine, une petite borne cette fois-ci, se trouve à quelques mètres à peine de l'autre. Toujours offerte par M Wallace. Thank you, Mister!

15/0063 Un véritable village suisse

Avant d'être le groupement d'antiquaires que nous connaissons aujourd'hui, le Village Suisse , réalisé pour l'Exposition Universelle de 1900 à proximité du Champ de mars, était un véritable village de montagne, construit par la Suisse en 3 ans, à l'aide de 300 ouvriers. Les visiteurs émerveillés pouvaient admirer, entre autres, un pan de montagne helvétique reconstitué pour l'occasion et une cascade de 34 mètres de haut, aboutissant à un lac miniature! on y pratiquait même l'élevage, l'agriculture et l'artisanat de ce beau pays alpestre.