Anecdotes
Anecdotes 13è arrondissement

13/0001 Un roi fou

Au 17 rue des Gobelins, s'élevait l'Hôtel de la Reine Blanche. C'est dans cet hôtel que Charles VI, lors du Bal des Ardents, perdit la raison, lorsqu'il faillit périr brûlé vif par accident.

13/0002 Quel sort cruel pour ces malheureuses !

Boulevard de l'Hôpital, à la Sapêtrière, on enfermait les aliénées, dans des cachots au sous-sol. Ces loges étaient situées au niveau des égouts. En hiver, lors des crues de la Seine, elles étaient envahies par d'énormes rats qui dévoraient vivantes les malheureuses prisonnières. C'est le médecin Philippe Pinel, dont la statue orne l'entrée du bâtiment, qui ôta les chaînes de ces malheureuses. A partir de 1684, ce ne furent plus seulement les aliénées qui étaient internées dans cet hôpital. Les filles publiques malades ou "scandaleuses", et les condamnées les rejoignirent. Elles étaient destinées par Colbert à peupler les colonies de Louisiane, du Canada, de Madagascar... En 1679, près de 4 000 femmes étaient enfermées dans cet hôpital carcéral; elle seront 8 000 à la Révolution, encadrées par  1500 personnes ! Pendant la Terreur, 40 de ces femmes furent exécutées.

13/0003 De beaux locaux motivent

Au 2-4 Place de l'Abbé Georges Hennocque, une superbe locomotive à vapeur surgit de guirlandes fleuries. C'est le siège de la Mutualité des Cheminots. Curiosité: Victor Hugo en fut le premier président, en 1883 (son buste se trouve dans une salle). De nombreux cheminots habitaient le quartier, étant donné la proximité des gares de Glacière-Gentilly, plus loin celle de la Maison Blanche (aujourd'hui disparue), Paris-Gobelins, Masséna, et enfin de la gare d'Orléans-Austerlitz.

13/0004 La Commune de Paris est née ici

Aux n° 11, 16 et 33 de la rue de la Butte aux Cailles, les enseignes "Le Merle Moqueur", "Le Temps des Cerises", et "La Folie en Tête", nous rappellent le souvenir de la Commune de Paris, à travers la chanson de Jean-Baptiste Clément. En mai 1871, les soldats fédérés y tinrent leur quartier général, et tendirent des embuscades aux troupes versaillaises, pour freiner leur avancée vers Paris.

13/0005 Un cabaret très bien fréquenté

Au 41 rue Croulebarbe, se trouvait un ancien cabaret appelé "Chez Madame Grégoire". Cet établissement, situé à l'époque au bord de la Bièvre, était fréquenté par des écrivains et des poètes, tels que Victor Hugo, la Fayette  et Châteaubriand. Le célèbre chansonnier Bérenger (1780-1857) s'y produisit. On peut d'ailleurs voir son portrait dans la salle du restaurant qui a depuis remplacé le cabaret.

13/0006 Un Rodin dans un théâtre

Le Théâtre des Gobelins, au 73 avenue des Gobelins, construit en 1868, abrite une oeuvre de Rodin, alors jeune sculpteur. Il fut choisi pour exécuter la décoration de la façade, qui encadre la splendide loggia ouverte sur l'extérieur par des colonnes à chapiteaux corinthiens.

13/0007 Pour quoi le 13ème arrondissement porte t-il ce numéro ?

Avant 1860, Paris ne comptait que 12 arrondissements. L'expression populaire "se marier à la mairie du 13ème" signifiait vivre en concubinage, ce qui était très mal vu à l'époque. Lorsque Haussmann voulut créer 8 nouveaux arrondissements en 1860, la numérotation prévue attribua le n°13 aux quartiers déjà « beaux » d’Auteuil, Passy, etc.
Leurs habitants influents s’insurgèrent avec succès contre la perspective d’accueillir la mairie du 13ème.
Et c’est ainsi que fut conçu le système de numérotation en escargot qui permit aux quartiers bourgeois de l’ouest parisien d’hériter du n° 16, alors que les quartiers miséreux entourant la porte d’Italie se voyaient accorder le 13.

13/0008 Une école contre la tuberculose

L'école 8 rue Kuss, a été construite en 1934, par l'architecte Roger-Henri Expert, qui venait de terminer son travail sur le paquebot Normandie. Il utilisa largement le béton, mais l'intérêt de ce bâtiment réside dans le fait qu'il répond à l'une des préoccupations majeures de cette époque: la lutte contre la tuberculose. Le toit-terrasse peut servir de cour de récréation toujours ensoleillée, et des balcons sont aménagés à chaque niveau pour multiplier les occasions de prévenir la maladie, qui fit des ravages jusqu'après guerre, dans des populations parisiennes très denses, ne disposant pas, pour la plupart, des normes d'hygiène de base (eau courante en particulier), et vivant dans des conditions d'insalubrité souvent épouvantables.