Anecdotes
Anecdotes 6è arrondissement

 

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06/0034 La brasserie des femmes

 Sous le Second Empire, les brasseries, dont la mode venait d'Allemagne, concurrencèrent bientôt les cafés. La bière contre le moka...On y buvait, on y chantait, on y fumait. Mais la plus curieuse de ces brasseries fut sans conteste  le Furet, qui s'installa 4 rue de Vaugirard. Une brasserie de femmes, où les clients étaient servis par "des Vénus peu farouches, vêtues de jerseys collants".

06/035 Le premier immeuble en béton armé

L'immeuble du 1 rue Danton fut le premier entièrement construit en béton armé en 1901. Il fut édifié par François Hennebique, qui y installa le siège de sa société; il y demeura jusqu'en 1967. Admirez le: il est magnifique ! Comme quoi, on peut faire du beau béton.

06/0036 Un hôtel bien fréquenté

Construit en trois ans, de 1907 à 1910, l'Hôtel Lutétia, 45 boulevard Raspail, fut habité à l'année par Henri Matisse et André Gide. Des bals somptueux y furent organisés pendant les Années Folles. Ce fut aussi un foyer de la Résistance, et c'est dans ses salons que furent accueillis les premiers rescapés des camps de concentration nationaux-socialistes.

06/0037 Jack l'Eventreur à Paris ?

Pendant des années, un tueur de prostituées a sévi dans différents quartiers de Paris, et en particulier dans le 6ème arrondissement. Entre 1861 et 1864, pas moins de sept "professionnelles" ont été atrocement mutilées. La police piétine. Un seul indice: "Né sous une mauvaise étoile", tatoué sur le bras du meurtrier, qui, entretemps a massacré une autre prostituée, et son fils de quatre ans. En 1866, le 6 janvier, tout recommence. Un autre crime est perpétué au 54 rue de la Ville l'Evêque. Et le comble, c'est qu'au rez-de-chaussée de l'immeuble, se trouve ... le commissariat de quartier ! La pauvre femme a été a moitié décapitée à coups de couteau, comme les autres victimes. Mais le criminel commet une erreur, le 11 janvier 1866. En agressant une nouvelle victime rue d'Erfurt, il se fait mordre par celle-ci, qui a le temps d'appeler à l'aide. Son voisin lui fait un croc-en-jambe, il s'effondre sur le trottoir, est maîtrisé. L'assassin s'appelle Louis-Joseph Philippe. Il a 35 ans, et sera guillotiné le 24 juillet 1866.
Ses motivations resteront obscures, mais ce qui est sûr, c'est qu'on a fait de Jack l'Eventreur, à Londres, un véritable mythe, bien que celui-ci n'ait, si je peux dire, "que" 3 crimes vérifiés de prostituées à son actif.
Notre Français inconnu en a, au moins, 7 reconnus, et on peut supposer qu'il en a sans doute 4 de plus.
Mais le talent de Sir Arthur Conan Doyle n'y est probablement pas étranger...

06/0038 Péage obligatoire

Les Lutéciens de la rive gauche étaient enterrés aux environs de notre actuel Observatoire. On a d’ailleurs retrouvé des sarcophages dans lesquels les squelettes tenaient encore dans la bouche la médaille qu’ils devaient remettre à Charon, pour prix de leur passage du Styx, le fleuve des Enfers…

06/0039 Une petite rue pas si tranquille...

Si vous vous promenez du côté de la rue Saint André des Arts, vous apercevrez, peut-être, la rue Mazet. Cette rue discrète et a priori sans histoires ne l'est pas tant que ça. Jugez plutôt: au n°5, se trouvait de 1650 à 1907, l"Auberge du Cheval Blanc. Mais cette auberge avait quelque chose de particulier, puisque c'était d'ici que partaient les diligences desservant l'ouest de la France, puis, plus tard, l'Italie et l'Espagne.  L'animation et la circulation étaient très importantes, et les voyageurs pressés s'y bousculaient.
Il fallait bien occuper tout ce petit monde, et c'est pourquoi un café-concert, le Beuglant, s'établit au n°7, en 1852. Enfin, au n°9, le restaurant Magny réunissait la fine fleur du monde des lettres, et fut un des établissements les plus en vogue sous le Second Empire. On pouvait y rencontrer Théophile Gautier, George Sand, ou bien encore Gustave Flaubert, lors de dîners littéraires très animés.

06/0040 40 numéros ont disparu !

Le préfet Hauusmann, qui a si profondément remanié Paris, a eu un prédécesseur, moins connu, mais tout aussi efficace. Jean Jacques Berger, c'est son nom, avait déjà percé de grandes artères, dont la rue de Rennes. Celle-ci devait relier la toute récente Gare Montparnasse à la rue de Vaugirard. Les travaux commencèrent en 1853, mais Haussmann reprit la main et et décida de prolonger la rue plus avant vers le centre de Paris. En 1867, il atteignit le boulevard Saint Germain. Les immeubles se trouvant sur le tracé de l'extension à venir furent expropriés et le préfet délimita les lots des futures constructions riveraines en réservant leurs numéros depuis la Seine. Révoqué en 1870, Haussmann ne put finir son entreprise. Et c'est ainsi que la numérotation de la rue de Rennes ne commence qu'aux numéros 41 et 48 !

06/0041 La petite Genève

La rue Visconti a été aménagée en 1540, sur un ancien chemin de campagne. Elle fut vite dénommée "la petite Genève", en raison d'une forte implantation huguenote en ce lieu. Cette petite communauté échappa par miracle au massacre de la Saint Barthélémy, mais fut inquiétée à plusieurs reprises. Ainsi, en 1569, des soldats dispersèrent un synode clandestin et tuèrent quatre participants. L'un des protestants les plus célèbres de la rue fut Bernard Palissy, céramiste de génie, mais aussi chimiste et géologue, précurseur de la paléontologie, et qui s'y installa en 1586.
Il fut protégé par la reine Catherine de Médicis, jusqu'en 1589, date à laquelle il fut embastillé. Agé de 78 ans, il refusa d'abjurer sa foi protestante et de se convertir au catholicisme, et mourut après deux années d'emprisonnement. Mais ce ne fut pas la seule célébrité de cette rue. Jean Racine s'éteignit au n°24; au n°20 vécut Prosper Mérimée, dont le Carmen inspira à Bizet son célèbre opéra.
Au n° 17/19, c'est Honoré de Balzac qui, alors jeune écrivain, ouvrit son échoppe d'imprimeur-éditeur en 1826. L'expérience ne dure que deux ans.  Le peintre Delacroix établit son atelier en 1836 dans la même maison. Enfin, au n°16 vécut la grande tragédienne Adrienne Lecouvreur, de 1718 à 1730.