Anecdotes
Anecdotes 4è arrondissement

 

Faites une balade numérique ludique avec votre mobile, pour découvrir autrement l'île de la Cité et l'île St Louis

 

04/0085 Madame de Sévigné...

...vécut au 11 rue des Lions Saint Paul. En poussant une lourde porte cloutée, on entre dans une charmante cour intérieure pavée, avec un escalier doté d'une rampe en fer forgé.  C'est dans cette demeure qu'habita celle dont l'abondante correspondance avec sa fille restera à jamais une très précieuse contribution à la connaissance des moeurs et des hommes de son temps, le 17è siècle. Ce fut peu après qu'elle eut quitté son hôtel que son mari, "qu'elle aimait sans l'estimer et qui l'estimait sans l'aimer" fut tué en duel.

04/0086 Paradis artificiels

Sur l'Île Saint Louis, au 17 quai d'Anjou, se trouve le magnifique hôtel de Lauzun. Le comte de Lauzun l'habita de 16881 à 1685, puis un autre bon vivant: Louis-Armand du Plessis, marquis de Richelieu. Si Baudelaire y logea un temps entre 1843 et 1845, il fut le siège du club...des Haschischins, fondé ici-même en 1845 par le peintre Fernand Boissart, pour les amateurs de paradis artificiels.

04/0087 La tour de la Liberté

C'est un nom étonnant pour la tour d'une prison, non ? En réalité, c'était le nom donné à cette tour de la Bastille, car les prisonniers y avaient la liberté de se promener à leur aise dans la cour d'honneur de la prison, ou dans le jardin du gouverneur. Les fondations de cette tour furent découverts en 1899 dans la rue St Antoine, lors des travaux de construction du métro. Ce soubassement fut transporté dans le square Henri Galli, en face de la rue du Petit Musc, côté quai des Célestins.

04/0088 Une banque, ou un grand magasin ?

Au 19è siècle, à l'angle de la place de la Bastille et de la rue St Antoine, se trouvaient les grands magasins de nouveautés très à la mode entre 1875 et 1900, "Les Phares de la Bastille". Ils étaient ornés de gigantesques phares qui illuminaient le quartier alentour. Les grands magasins furent remplacés par l'actuel immeuble de la Banque de France. C'est en souvenir de ces grands magasins aujourd'hui disparus, que la brasserie qui se trouve à leur emplacement s'appelle "Les phares".

04/0089 Faux mort, mais vrai drame 

Alphonse Daudet n'a pas écrit que les Lettres de mon moulin. Dans son roman "Le Nabab", il mit en scène un gentilhomme, le marquis Louis-Marie Agénor de Monpavon. Ce dernier, acculé au déshonneur et au désespoir, erre dans les rues de Paris. Mais suivons Daudet dans son récit: "Après la Porte St Martin, il pénètre dans le dédale compliqué des rues bruyantes où le fracas des omnibus se mêle aux mille métiers ronflants de la cité ouvrière, où se confond la chaleur des fumées d'usine avec la fièvre de tout un peuple se débattant contre la faim. L'air frémit, les ruisseaux fument, les maisons tremblent au passage des camions, des lourds haquets se heurtant au détour des chaussées étroites. Soudain, le marquis s'arrête. Il a trouvé ce qu'il voulait." 
Le marquis est alors devant le 11 rue de Sévigné, occupé par les Bains Ste Catherine. Il va se trancher la gorge de deux coups de rasoir. On s'y croirait. 

04/0090 Exemptés d'impôts !

La rue des Francs-Bourgeois évoque la Maison des Francs-Bourgeois, maison d'aumône ouverte en 1334, pour de pauvres gens, exemptés d'impôts en raison de leur misère. Il y avait déjà une justice fiscale au Moyen-Âge...

04/0091 Les sédentaires de l'Île St Louis

Cette île, bien qu'habitée depuis des siècles par une population aisée, a longtemps été une espèce d'enclave en plein Paris. En effet, ses habitants rechignaient à traverser la Seine et à se rendre sur l'une ou l'autre rive...en raison du prix élevé demandé pour le passage des ponts: 1 sou par pont, et autant pour le retour. A ce compte, une famille de dix personnes (ce n'était pas rare au 19è siècle), dépensait environ 350 francs par an, à raison d'un déplacement par jour ! On comprend, dès lors, les soucis d'économie des bourgeois et petits rentiers habitant les lieux...

04/0092 Où l'on s'attache...

La rue de la Tacherie, qui date du 13è siècle, n'a rien à voir avec une quelconque tache. Mais avec les fabricants d'agrafes pour les robes et autres vêtements. Elle s'appelait alors rue de l'Attacherie.

04/0093 Affichage autorisé

Au 17 rue Saint Antoine se trouve l'emplacement du couvent des Filles de la Visitation Sainte Marie, aussi appelées Visitandines. Saint Vincent de Paul y fut aumônier pendant dix-huit ans. Les nièces de Mazarin y furent élèves. Assez dissipées, elles vidaient leurs encriers dans les bénitiers, ce qui donnait aux fidèles de belles couleurs... Sur le côté droit de la façade, une inscription de la fin du 18è siècle réserve une emplacement pour l'affichage des "Loix et actes de l'autorité publique". 

04/0094 Une pudeur toute récente

La rue du Petit Musc a une histoire bien particulière. Au Moyen-Âge, elle s'appelait rue de la Pute y musse (rue de la pute qui y muse, c'est à dire qui y flâne, qui y musarde). Comme on le voit, nos ancêtres étaient beaucoup plus "crus" que nous pour dénommer leurs rues. C'est la déformation dûe à la transmission orale au cours des siècles qui nous a donné la rue du Petit Musc...

04/0095 Les coquilles du père Hugo

L'église Saint Paul-Saint Louis, située rue Saint Antoine, abrita l'ordre des Jésuites, qui furent confesseurs des rois Henri IV et Louis XIII. C'en fut terminé lorsque le le Père Lachaise (qui donna son nom au célèbre cimetière), confesseur de Louis XIV, les déconseilla fortement au Roi-Soleil, en ces termes: "Ne prenez jamais de confesseur jésuite. Ne me faites pas de questions: je n'y répondrai pas". Quel rapport avec Victor ? Eh bien, les coquilles des deux bénitiers  ont été offertes par l'auteur des "Misérables", en l'honneur du baptême de son premier enfant, Adèle. 

04/0096 La rue des Singes

Au Moyen-Âge, la partie sud de la rue des Guillemites, ouverte en 1250, s'est appelée...rue des Singes jusqu'en 1858, en raison de la présence d'une enseigne. Du reste, au niveau du n°6 actuel, débouchait le passage des Singes ! 

04/0097 Ca c'est de la piété !

La rue Elzévir s'appelait, de 1598 à 1867, rue des Trois Pavillons. La veuve du poète burlesque Scarron l'habita en 1668. Son n°2 est à l'emplacement de l'Hôtel de Lusignan, où logeait, au 17è siècle, le poète François Payot de Linière. Un jour, il but tout le contenu d'un bénitier dans laquelle sa maîtresse venait de tremper le bout de son doigt. Ce libertin, dit Boileau, n'a jamais fait d'autre acte de piété.

04/0098 Il avait la peau dure !

Aux n° 12 à 22 actuels de la rue Pavée se trouvait, en 1698, l'Hôtel de la Force. Il était alors la propriété de Henri-Jacques Nompar La Force, qui, enfant, échappa au massacre de la Saint Barthélémy en faisant le mort aux côtés de son père et de son frère aîné qui venaient d'être massacrés. En 1610, il était dans le carrosse d'Henri IV lorsque le roi fut assassiné. Il désarma même Ravaillac, dont le poignard est resté depuis dans la famille des Caumont de la Force. Il donna ensuite dans son hôtel des fêtes brillantes, dont les chroniqueurs contemporains de Louis XIV nous ont laissé le souvenir. En 1780, l'Hôtel de la Force, au nom prédestiné, fut transformé en deux prisons. La Petite-Force, réservée aux femmes de mauvaise vie, l'autre, la Grande-Force, aux hommes, principalement ceux condamnés pour délits civils et dettes. Ces deux prisons furent transformées, sous la Révolution, en prisons politiques. L'entrée de la prison de la Grande-Force donnait sur le n°2 de la rue du Roi de Sicile. C'est à cet endroit que furent massacrés, en septembre 1792, près de 170 personnes. On n'avait, alors, pas le droit de ne pas soutenir la Révolution... Elles furent finalement fermées en 1840 et démolies en 1853.

04/0099 Le rapace n'est pas celui qu'on croit 

La rue des Ecouffes est très ancienne. On en retrouve la trace vers 1300. Son nom vient d'une enseigne "L'escoufle". Ce nom désignait alors à la fois un milan, petit rapace, et ...un prêteur sur gage ! Comme quoi cette réputation (à tort ou à juste titre, là n'est pas le propos...) ne date pas d'hier.

04/0100 Concert de chats

Peu de temps après la Révolution, sur l'Île de la Cité, une salle de bal fut transformée en salle de spectacles, puis en "Salle des Veillées". Et un jour (une soirée plutôt), un concert unique en son genre eut lieu. Son organisateur lui donna le nom insolite de "Concert miaulique". Donné devant une foule immense, le concert consistait en ceci: vingt chats, dont on n'apercevait que la tête, étaient disposés sur un clavecin. Lorsqu'on sollicitait l'instrument, chaque touche, remplacée par une lame pointue, frappait la queue d'un chat, lequel poussait un cri de douleur. Chaque miaulement correspondait à une note de musique. Le concertiste obtint un franc succès, dont on parla longtemps et dont on rit beaucoup.

04/0101 Un arbre gênant...

La rue du Figuier porte bien son nom. Depuis le 13è siècle, un figuier trônait au milieu de ce petit carrefour. situé devant l'hôtel de Sens. Pour la petite histoire, la reine Margot fit arracher le figuier en 1605, parce qu'il gênait les évolutions de son carrosse...

04/0102 Une muraille peu efficace

Au 8 rue des Jardins St Paul se trouve l'emplacement de la maison où mourut, peut-être, Rabelais, le 9 avril 1553. A cette époque, le rempart de Philippe-Auguste, qu'il avait sous les yeux, s'élevait depuis plus de trois siècles. Rabelais en avait raillé sa vétusté dès 1532, dans Pantagruel, faisant dire à Panurge: " Voyez cy ces belles murailles. O que fortes sont et bien en point pour garder les oisons en mue. Par ma barbe, une vache avec un pet en abatroit plus de six brasses. "