Anecdotes
Anecdotes 1er arrondissement


01/0025 Une pirouette, et hop ! Au pilori !

A l'angle de la rue Pierre Lescot et de la rue Rambuteau, se trouvait la rue Pirouette. C'est là que se situait le Pilori du Roi. Le mot pilori vient du fait que le premier appareil de ce type était situé près du puits d'un bourgeois nommé Lori (le puits-Lori). Le pilori était une tour de maçonnerie, avec à son sommet une roue horizontale en fer, sur laquelle étaient attachés jusqu'à 6 condamnés! Parmi les crimes punis du pilori: commerçants utilisant de faux poids, faux témoins et...femmes adultères. La roue effectuait un tour entier en deux heures; officiellement, on ne pouvait jeter aux malheureux(ses) que de la boue ou des ordures, mais pas d'objets contondants ou de pierres. L'histoire ne dit pas combien de condamnés furent tués par des projectiles "oubliés" dans une motte de boue, ou dans des sacs d'ordures.
La mémoire de la rue Pirouette est perpétuée au niveau -2 du Forum des Halles, où une allée s'appelle Pirouette.

01/0026 Une église qui ne fut jamais terminée

L'église St Eustache (dédiée à un saint martyrisé à Rome au 1er siècle) a été commencée sous François Ier, en 1532. Si elle semble étrange, c'est qu'elle n'est pas finie ! Elle est gothique dans son transept et ses arcs-boutants, mais Renaissance dans son décor de pilastres sur les murs extérieurs. C'est l'une des plus grandes églises de Paris (105m de long). Les obsèques de La Fontaine y furent célébrées. Colbert, entre autres célébrités, y est inhumé, dans la chapelle St Louis de Gonzague.

01/0027 La rue sans fin

La rue de Viarmes était surnommée, au Moyen-Age, la "rue Eternelle". Pour une bonne raison: elle n'avait ni commencement, ni fin, étant de forme...circulaire ! C'est d'ailleurs la seule dans ce cas à Paris (d'autres étant semi-circulaires).

01//0028 Quand les charcutiers étaient amateurs de belle architecture...

La Galerie Véro-Dodat, qui donne 19 rue Jean Jacques Rousseau, a été construite en 1826, en plein engouement des Parisiens pour les passages couverts. Ancêtres de nos modernes galeries commerciales, ils étaient particulièrement appréciés, car les rues de Paris, très embouteillées, étaient, en cas d'intempéries,  boueuses et dangereuses. On y glissait souvent, et les robes des élégantes de l'époque n'y résistaient pas.
On y trouvait aussi des commerces à la mode, des cafés, des marchands de frivolités, de bonbons, etc...
Les Compagnies de diligences dans le quartier amenaient une quantité de voyageurs, qui firent son succès.
Ce passage en particulier fut financé par deux charcutiers, Messieurs Véro et Dodat, qui avaient fait fortune (c'est bien normal, après tout), dans le cochon. Ce qui fit dire à leurs contemporains que la galerie "fut construite à coups de cervelas et de saucisson". Groinnnk !

01/0029 Un Palais Royal très très très agité

C'est le Cardinal de Richelieu qui se fit construire le Palais Cardinal, devenu plus tard Palais Royal. Le cousin de Louis XVI, Philippe d'Orléans (le futur Philippe Egalité, qui, par son vote condamna Louis XVI à la guillotine, car son sort n'avait été scellé que par une seule voix de majorité), qui avait besoin d'argent, fit construire des galeries à arcades en bois, pour louer les emplacements à des commerces. En fait de commerces, elles attirèrent aussitôt presque toutes les prostituées de Paris (jusqu'à 400 !), et les tripots de jeux clandestins s'y multiplièrent. Les galeries de bois furent remplacées par des voûtes en pierre quelques années plus tard. C'est sous ces voûtes qu'un jeune général corse plein d'avenir, un dénommé Bonaparte, fit sa première conquête. La première d'une longue série...C'est aussi là, que Camille Desmoulins, le 12 juillet 1789, harangua la foule, monté sur une chaise. Deux jours plus tard, c'est la prise de la Bastille, et le début d'une terrible et fantastique aventure. La Révolution Française... Enfin, c'est au n°177 Galerie de Valois, à la Coutellerie Badin, qu'une jeune royaliste, Charlotte Corday, acheta le couteau avec lequel elle assassina Marat, dans sa baignoire où il soignait une douloureuse maladie de peau. Après la chute de l'Empire, les vainqueurs qui avaient besoin de se distraire, Blücher en tête, passèrent des nuits entières dans les salles de jeux. Ils laissèrent sur le tapis vert plus d'argent que ce que la France eut à payer comme indemnités de guerre à l'époque !. Comme quoi, parfois, le vainqueur n'est pas forcément celui à qui l'on pense...

01/0030 Le fantôme du Louvre a bien existé

Non, ce n'est pas Belphégor !
Un peu d'histoire: rêvé par Henri IV, ce furent tous les souverains successifs, jusqu'à Napoléon III qui ont donné au Louvre son aspect actuel. Les Tuileries, qui étaient reliées au Louvre, furent incendiées par les Communards en 1871, et la IIIè République fit raser ce qui restait. Tout ? Oui, sauf une légende (?).
Celle de l'Homme Rouge des Tuileries. C'était le fantôme de Jean l'Ecorcheur, qui vivait à l'époque de Marie de Médicis. Sur l'emplacement d'une fabrique de tuiles (d'où le nom de Tuileries), Catherine de Médicis décida  de se faire construire une résidence hors Paris. Là, travaillait dans son abattoir Jean l'Ecorcheur. Il surprit des secrets de la reine mère, et fut assassiné pour cela par un dénommé De Neuville. Avant de mourir, Jean s'écria: "Je reviendrai". Il tint vite parole. Un jour, De Neuville, sentant une présence dans son dos, dégaine et voit Jean: il lui assène un coup d'épée, dans le vide. Affolé,il court chez la reine lui rapporter l'incident: elle ne fit qu'en rire. Mais quelques jours plus tard, son astrologue, Ruggieri, lui assura avoir vu devant lui un brouillard rouge se former, et un homme apparaître, lui dire qu'il connaissait les secrets des Tuileries et le sort en général funeste de ses occupants. La reine, cette fois fut troublée, et comme elle se retirait, elle cria: "L'homme rouge!" lorsqu'elle vit le fantôme apparaître. Jusqu'au 18è siècle on n'en entendra plus parler. Marie-Antoinette sera la prochaine à apercevoir l'Homme Rouge. Elle en sortit bouleversée. Quelques jours avant Waterloo, Napoléon Ier le rencontra également. Après la chute de l'Empire, Louis XVIII, sur son lit de mort, admit avoir rencontré l'Homme Rouge. Les derniers à avoir vu le spectre furent les Communards, lors de l'incendie des Tuileries en 1871. Alors ? Légende ou réalité ? Comment tant de personnages, si différents, et à travers les siècles, ont-ils pu se tromper ? Hallucination collective étalée sur 3 siècles ? Ou bien...