Actualités
Actualités
Ça s'est passé à Paris un 12 novembre

Écrit le jeudi 9 novembre 2017 06:19

jeudi, 09 novembre 2017 06:19

Ça s'est passé à Paris un 12 novembre

Le 12 novembre 1437

Charles VII entre dans Paris

 

Les Anglais étaient maîtres de Paris depuis qu’en 1420 Henri V, roi d’Angleterre, y avait fait son entrée, et s’était fait livrer la Bastille et le château de Vincennes.

Il faut se rappeler que par le traité signé à Troyes, le 21 mai 1420, entre Isabelle de Bavière, régente du royaume pendant la maladie de Charles VI, et Henri V, roi d’Angleterre, il avait été stipulé que Catherine de France, fille d’Isabelle, épouserait Henri V (ce qui fut exécuté un mois après), et qu’après la mort de Charles VI, la couronne de France passerait à Henri V, qui prit dès lors le titre de régent et d’héritier du royaume.

Lorsque Charles VII monta sur le trône après la mort de Charles VI, son père, la partie du royaume qui lui obéissait était si peu considérable qu’il n’était, pour ainsi dire, que le roi titulaire de la France. Il regagna son royaume à peu près comme Henri IV le conquit cent cinquante ans après. Obligé comme lui de ménager souvent ses. amis et ses ennemis, de donner de petits combats, de surprendre des villes et d’en acheter, il entra dans Paris, comme y entra depuis Henri IV, par intrigue et par force. Tous deux ont été déclarés déchus de la couronne, et tous deux ont pardonné.

Lorsque Charles fit son entrée dans Paris, toutes les rues, sur son passage, étaient garnies de théâtres où l’on jouait les Mystères, suivant l’usage du temps. Le spectacle le plus original fut le combat des sept péchés capitaux contre les trois vertus théologales, et les quatre vertus cardinales. Le Cérémonial français nous fournit des détails sur cette entrée de Charles VII :

« Après les prévôt des marchands et échevins, suivaient des personnages représentant les sept péchés mortels, et les sept vertus, foi, espérance, charité, justice, prudence, force et tempérance, montées à cheval, habillées selon leur propriété. Le roi ayant passé la porte Saint-Denis, vint au Ponceau, où d’un artifice était une fontaine, et sur icelle un pot couvert d’une fleur de lys, laquelle du haut de ses trois feuilles, jetait vin et eau en abondance : dans cette fontaine se promenaient deux dauphins ; dessus cette fontaine était une terrasse sur laquelle on voyait l’image de saint Jean-Baptiste, montrant l’Agnus Dei, tout entouré d’un chœur de musiciens habillés en forme d’anges, chantant en toute mélodie.

« Devant la Trinité était un grand théâtre, sur lequel étaient représentés les mystères de la Passion, et Judas faisant sa trahison : ces personnages ne parlaient pas, mais représentaient ces mystères par gestes seulement. Devant le Saint-Sépulcre était un autre théâtre, où furent représentées la résurrection du Sauveur du monde, et son apparition à la Magdelaine. A la porte de Sainte-Catherine , derrière Sainte-Opportune, était un autre théâtre où était le Saint-Esprit descendant sur les apôtres et disciples.

« Devant le Châtelet était un grand rocher et terrasse couverts d’un bocage et pâtis agréables, où étaient les pastoureaux avec leurs brebis, recevant les nouvelles par l’ange de la nativité de notre Rédempteur, et chantant Gloria in excelsis Deo ; et au-dessous l’arcade dudit rocher, était un lit de justice, où étaient assises la loi de grâce, la loi écrite, et celle de nature ; et plus loin étaient représentés le Paradis, le Purgatoire et l’Enfer ; et au milieu l’archange Saint-Michel, pesant dans une balance les âmes des trépassés. »

Connectez-vous pour commenter