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Ça s'est passé à Paris un 15 septembre

Écrit le mercredi 13 septembre 2017 04:19

mercredi, 13 septembre 2017 04:19

Ça s'est passé à Paris un 15 septembre

Le 15 septembre 1700

André Le Nôtre, jardinier des rois, roi des jardiniers



Fils et petit-fils d'un jardinier des Tuileries, André Le Nôtre suit à l'adolescence des cours d'art dans l'atelier du peintre Simon Vouet avant de prendre la succession de la charge paternelle.

Au terme d'une longue vie toute entière consacrée à l'art des jardins, son nom va être associé pour toujours au Grand Siècle français et au Roi-Soleil.

Dans la lettre d'accréditation du 26 janvier 1637 signée de Louis XIII, le roi lui donne du «cher et bien-aimé», preuve que le jeune homme connaît déjà les manières de la Cour, apprises auprès de son père, homme ambitieux et proche de la cour.

Comme beaucoup d'hommes de talent du Grand Siècle, c'est au service du richissime surintendant des finances Nicolas Fouquet que Le Nôtre va révéler son art.

Sa grande oeuvre est Vaux-le-Vicomte, entre Melun et Fontainebleau. Autour de ce château, construit par l'architecte Louis Le Vau et le peintre Charles Le Brun, il crée en pleine forêt un surprenant agencement de parterres et de fontaines, tirant parti des courbures du relief et des filets d'eau pour animer le site.

Après la disgrâce du surintendant en 1661, Le Nôtre entre au service de Louis XIV et acquiert la charge prestigieuse de contrôleur général des bâtiments. Il va transposer ses créations à Versailles, mais aussi à Marly ou encore à Chantilly. De tous ses jardins, ce dernier est celui qu'il préfère.

Mais il va sans dire que c'est le «Grand Parc» de Versailles qui exige le plus de soins avec plusieurs centaines d'hectares et 7000 jardiniers (une quarantaine aujourd'hui).

Apprécié du roi qui aime à s'entretenir avec lui, lui manifeste une affection quasi-filiale et n'hésite pas, dans son grand âge, à pousser lui-même sa chaise, André Le Nôtre est regardé de haut par Mansart, l'architecte de Versailles. Il lui rend la pareille en ne le présentant jamais autrement au roi que sous l'appellation méprisante : «Votre maçon...».

Le jardinier du roi n'en est pas moins un courtisan apprécié, simple de manières mais d'une grande culture et d'une conversation agréable. Il est anobli par le roi en 1675 et quand Le Nôtre lui dit en souriant qu'il a déjà pour armoiries «trois limaçons couronnés d’une pomme de chou», Louis XIV le prend au mot et lui confère pour de bon lesdites armoiries.

Si l'on en croit son biographe Erik Orsenna, ce créateur hors normes et fantaisiste se révèle dans la vie privée avide de richesses, dur en affaires, conformiste en amour. Rien d'euphorisant, d'autant qu'il a la douleur de perdre ses trois enfants en bas âge.

Réfugié dans le travail, c'est seulement à 80 ans qu'il renonce à sa charge officielle auprès du roi. Tandis que le roi lui confère le prestigieux ordre de Saint-Michel, lui-même lui offre sa collection de toiles de maître.

Il ne va pour autant arrêter toute activité et, jusqu'à sa dernière heure, le 15 septembre 1700, il va mettre ses talents et son oeil d'artiste au service de la haute noblesse, multipliant en France et à l'étranger des jardins qui tirent gloire, aujourd'hui, de son génie.

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