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Ça s'est passé à Paris un 10 août

Écrit le mercredi 9 août 2017 08:01

mercredi, 09 août 2017 08:01

Ça s'est passé à Paris un 10 août

Le 10 août 1792

Les Gardes suisses sont massacrés par la populace

 


Lors de la révolution, les Gardes-Françaises prennent le parti du peuple et participent aux évènements révolutionnaires de 1789. Ils sont peu après versés dans la Garde nationale de Paris. La maison militaire du roi de France est supprimée en 1791, à l'exception des Gardes suisses.

Le plus célèbre épisode de l'histoire de la Garde suisse était leur défense du palais des Tuileries dans le centre de Paris au cours de la journée du 10 août 1792. Ce jour-là, outre quelques aristocrates et quelques domestiques du palais mal armés et un certain nombre de membres de la Garde nationale, dont le bataillon des Filles-Saint-Thomas et des officiers ayant récemment démissionné, le palais est protégé par 950 Gardes suisses. Seule une compagnie de ces gardes de 300 hommes est restée dans sa caserne pour escorter un convoi de grains en Normandie peu de jours auparavant. Ils défendent un palais des Tuileries vide puisque le roi en est parti avant le déclenchement de la bataille pour se réfugier auprès de l'Assemblée législative.

Le corps principal des Gardes suisses bat en retraite à travers le palais des Tuileries et se retire à travers les jardins à l'arrière de l'édifice. À ce moment-là, ils sont dépassés en nombre, près de la fontaine centrale, morcelés en petits groupes et taillés en pièces. Les Gardes suisses restés dans le palais sont pourchassés et tués, de même qu'un certain nombre de domestiques et courtisans ne pouvant se mêler à la foule. Des 950 Gardes suisses présents aux Tuileries, environ 600 sont tués au combat, ou en tentant de se rendre aux attaquants, après avoir reçu l’ordre de Louis XVI de cesser le feu et de déposer les armes. Environ 60 sont faits prisonniers à l'hôtel de ville et sont massacrés là-bas. D'autres meurent en prison des suites de leurs blessures ou sont tués durant les massacres de Septembre qui s'ensuivent.

Une centaine de gardes aurait survécu. Certains gardes suisses qui sont tués lors de la prise du palais des Tuileries seront inhumés à la chapelle expiatoire à Paris (aujourd'hui square Louis XVI). Le major Karl Josef von Bachmann, seul officier supérieur commandant la Garde suisse présent aux Tuileries lors du massacre du 10 août 1792 est le seul officier suisse jugé, condamné à mort, puis guillotiné sur la place du Carrousel le 3 septembre 1792 avec son uniforme rouge. Deux officiers suisses survivent et par la suite parviennent à devenir des officiers supérieurs des armées napoléoniennes.

Les 1er, 2e, 3e et 4e régiments suisses sont créés de 1805 à 1806 et sont employés par Napoléon Ier, à la fois en Espagne et en Russie. Le colonel général des Suisses est à cette époque Louis-Alexandre Berthier, prince de Wagram et de Neuchâtel, vice-connétable de l'Empire, puis Jean Lannes, duc de Montebello.

Sous la Restauration, les Bourbons font appel à des troupes suisses. Deux des huit régiments d'infanterie inclus dans la Garde royale de 1815 à 1830 sont formés de Suisses et peuvent être considérés comme les successeurs des anciens Gardes suisses. Le colonel général des Suisses est Henri, duc de Bordeaux, petit-fils du roi Charles X.

Lorsque le palais des Tuileries est envahi à nouveau, lors des Trois Glorieuses, les régiments suisses, craignant un autre massacre, ne sont pas utilisés à nouveau. Leurs unités sont définitivement supprimées le 11 août 1830.

En 1832, des vétérans des régiments suisses dissous forment un autre régiment, la légion de Hohenlohe de la Légion étrangère pour le service en Algérie.

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