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Ça s'est passé à Paris un 20 juin

Écrit le dimanche 18 juin 2017 06:35

dimanche, 18 juin 2017 06:35

Ça s'est passé à Paris un 20 juin

Le 20 juin 1794

Mort du père de l'anatomie comparée



Fils d’un médecin normand estimé, Félix Vicq d’Azyr devient lui-même un médecin brillant et un spécialiste renommé de l’anatomie animale et humaine. Arrivé à Paris en 1765, il se livre à l’étude des différentes branches des sciences physiques et naturelles, de l’anatomie comparée, qu’il enseigne à partir de 1773 au Jardin des plantes, à l’amphithéâtre des écoles de médecine, alors qu'il n'est encore que simple licencié. Choisi par Antoine Petit pour lui succéder dans la chaire d’anatomie du Jardin des plantes, il se voit évincé par suite d’intrigues. Loin de se décourager, il ouvre des cours particuliers, dans lesquels il se propose d’éclairer l’anatomie et la physiologie humaines par la comparaison des mêmes organes et des mêmes fonctions chez les animaux, conception éminemment philosophique qu’il reproduit dans l’Encyclopédie méthodique, et dans un Traité dont il n’a pu donner que la première partie.

Son mariage avec une nièce de Daubenton lui crée des relations parmi les célébrités scientifiques du temps. L’Académie des Sciences, dont il enrichit les mémoires de recherches nouvelles sur des animaux étrangers, lui ouvre ses portes en 1774. L’année suivante, il est chargé d’aller étudier les causes de l’épizootie qui touche les provinces méridionales ; une société est créée, sous son impulsion, pour l’étude des maladies épidémiques. C’est de là que sort en 1776 la Société royale de médecine, qu'il fonde avec Lassone (1717-1788) et dont les travaux s’étendent bientôt à toutes les branches des sciences médicales et spécialement à la topographie médicale et à l’hygiène publique, connaissances jusqu’alors négligées. En 1778, il traduit en français Essai sur les lieux et les dangers des sépultures de Scipione Piattoli. Élu secrétaire perpétuel de la Société royale de médecine, il se retrouve en butte aux pamphlets et aux attaques passionnées de la faculté, qui voit avec déplaisir s’élever une institution rivale. Il devient pour autant membre de la Société royale d’agriculture de Paris en 1784.

Il est chargé par arrêt du Conseil d’État de concevoir un questionnaire sur les problèmes d’épidémies et d’épizootie destiné à tous les médecins de province. Ces documents conservés à l’Académie de médecine sont une source primordiale pour étudier, entre autres, les maladies régnantes et l’hygiène publique à cette époque. Il compilera sur seize années un grand nombre d’informations variées sur les maladies, les médecins, les ressources économiques et alimentaires etc. Ce travail de compilation et d'organisation de l'information sera poursuivi dans son Instruction sur la manière d’inventorier et de conserver, dans toute l’étendue de la République, tous les objets qui peuvent servir aux arts, aux sciences et à l’enseignement (1794), rédigée dans le cadre des saisies sous la Révolution pour la Commission temporaire des arts. Dans celle-ci, il propose un codage alphanumérique de tous les objets saisis1.

Sa fonction exigeant de lui qu’il rédige l’éloge de ses collègues, le grand talent avec lequel il s’acquitte de cette tâche lui vaut d’être élu à l’Académie française en 1788 au siège de Buffon. Il est le premier médecin fait académicien par le suffrage de l’Académie elle-même.

Il était également professeur d’anatomie comparée à l’École royale vétérinaire d’Alfort, créée par Bourgelat en 1766, ainsi que surintendant des épidémies. Durant la Constituante en 1790, il est chargé de rédiger un Nouveau Plan de constitution pour la médecine de France. Durant la Terreur, sa qualité de premier médecin de la reine Marie-Antoinette en 1789 et de médecin consultant de Louis XVI lui fera craindre pour sa vie.

Il est considéré comme l’un des grands précurseurs de l’anatomie comparée. Il fut parmi les premiers à utiliser les sections coronales du cerveau et à employer l’alcool afin de faciliter la dissection. Il a donné, en 1786, une description du locus cœruleus et de la bande de Vicq-d’Azyr, un système de fibres situé entre la couche granulaire externe et la couche pyramidale externe du cortex cérébral, ainsi que du faisceau mamillo-thalamique qui porte son nom. Toutes ses études des convolutions cérébrales sont devenues des classiques et il fut parmi les premiers neuroanatomistes à dénommer les gyri. Il a également étudié les noyaux gris profonds du cerveau et le système limbique à la base du cerveau.

Malesherbes et Turgot furent de ses amis et Desgenettes fut son étudiant. Il fut encouragé par Daubenton dont il épousa la nièce.

Il est mort d’une pneumonie peu après avoir assisté à la fête de l’Être suprême en 1794.

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