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Ça s'est passé à Paris un 18 juin

Écrit le vendredi 16 juin 2017 06:21

vendredi, 16 juin 2017 06:21

Ça s'est passé à Paris un 18 juin

Le 18 juin 1799

Coup d'Etat au sein du Directoire



Le coup d’Etat frappé le 18 fructidor (4 septembre 1797) par le Directoire avait marqué l’apogée de sa puissance, tout en détruisant son caractère de constitutionnalité. Pendant quelque temps, il n’eut à redouter aucune opposition intérieure, et, par les traités de Campo-Formio, de Rastadt, il avait imposé la paix au continent.

Les élections de floréal an VI (mai 1798) ne lui furent point favorables : il les annula, en grande partie, comme anarchiques. Le 22 floréal, il frappa le parti des républicains exclusifs, comme, le 18 fructidor, il avait frappé celui des royalistes. Cependant les hostilités avaient recommencé en Italie et sur le Rhin : Schérer, Moreau lui-même essuyaient des défaites où Bonaparte, alors en Egypte, n’avait trouvé que des victoires.
« Ce fut au milieu de ces désastres militaires et du mécontentement général, que se firent les élections de floréal an VII (mai 1799) : elles furent républicaines, comme celles de l’année précédente. Le Directoire ne se trouva plus assez fort contre les malheurs publics et les rancunes des partis. La sortie légale de Rewbell, que remplaça Sieyes, lui fit perdre le seul homme qui pût faire tête à l’orage : elle introduisit dans son sein l’antagoniste le plus déclaré de ce gouvernement compromis et usé.

« Les modérés et les républicains se réunirent pour demander compte aux directeurs de la situation intérieure et extérieure de la république. Les conseils se mirent en permanence. Barras abandonna ses collègues. Le déchaînement des conseils se dirigea uniquement contre Treilhard, Merlin et La Réveillère, derniers soutiens de l’ancien Directoire. Ils destituèrent Treilhard, parce qu’il n’y avait pas eu, ainsi que l’exigeait la Constitution, une année d’intervalle entre ses fonctions législatives et directoriales. L’ex-ministre de la justice, Gohier, fut aussitôt mis à sa place. » (Mignet, Révolution française)

Alors les orateurs des conseils attaquèrent vivement Merlin et La Réveillère, qui recoururent d’abord aux apologies, aux transactions, mais qui, livrés à leurs propres forces par la sortie de Rewbell, la destitution de Treilhard et l’abandon de Barras, finirent par capituler et se démettre de l’autorité directoriale. « Cette victoire, ajoute l’historien déjà cité, que remportèrent les républicains et les modérés réunis, tourna au profit des uns et des autres. Les premiers introduisirent le général Moulins dans le Directoire ; les seconds y firent entrer Roger-Ducos.

« La journée du 30 prairial, qui désorganisa l’ancien gouvernement de l’an III, fut, de la part des conseils, la revanche du 18 fructidor et du 22 floréal contre le Directoire. A cette époque, les deux grands pouvoirs de l’Etat avaient violé, chacun à son tour, la Constitution : le Directoire, en décimant la législature ; la législature, en expulsant le Directoire. Cette forme de gouvernement, dont tous les partis avaient à se plaindre, ne pouvait avoir une existence prolongée. »

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