Actualités
Actualités
Ça s'est passé à Paris un 15 juin

Écrit le dimanche 11 juin 2017 18:25

dimanche, 11 juin 2017 18:25

Ça s'est passé à Paris un 15 juin

Le 15 juin 1969

Georges Pompidou est élu Président de la République



Né le 5 juillet 1911 à Montboudif (Cantal) dans un ménage d'instituteurs venus de la paysannerie, Georges Pompidou est à ce jour le seul président de la Ve République d'origine populaire.

Son ascension doit tout à l'école républicaine. Élève de l'École normale supérieure (promotion 1931), il devient professeur de lettres dans un lycée de Marseille. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il ne prend pas parti comme d'autres qui se rendent à Londres ou bien à Vichy.

À la Libération, sur une recommandation de son camarade normalien René Brouillet, Georges Pompidou entre au cabinet de Charles de Gaulle comme chargé de mission pour les questions d’éducation. Il va devenir son principal collaborateur pendant sa « traversée du désert », avec un intermède à la banque Rothschild.

En 1958, pendant les sept mois passés par le général de Gaulle à la présidence du Conseil, à l'hôtel Matignon, il devient son directeur du cabinet et engage le vaste train de réformes qui va remettre le pays sur les rails.

Le général de Gaulle fait enfin appel à lui en 1962 pour succéder à Michel Debré comme Premier ministre. Georges Pompidou conservera cette fonction pendant six ans, réalisant un record dans l'histoire de la France post-révolutionnaire.

Il affronte avec calme et maîtrise de soi les événements de Mai 68. Il amène la droite gaulliste au triomphe lors des élections législatives des 23 et 30 juin 1968. Le président, quelque peu irrité par son succès, lui donne congé le 10 juillet 1968 et le remplace au poste de Premier ministre par le discret Maurice Couve de Murville.

Mais de Gaulle lui-même, désavoué par les Français lors du référendum de 1969 sur la régionalisation, démissionne dès le lendemain des résultats.

Favori face à une gauche éclatée, Georges Pompidou se fait élire sans trop de mal à la présidence de la République le 15 juin 1969, face à Alain Poher, président du Sénat et président par intérim. Il nomme sans tarder au poste de Premier ministre Jacques Chaban-Delmas, gaulliste brillant et dynamique.

Le président se fait le chantre du développement industriel de la France avec de premiers investissements dans le programme ferroviaire à grande vitesse (TGV), la modernisation du téléphone, la construction d'autoroutes, y compris en centre-ville (voie sur berges à Paris).

Son passage à l'Élysée laisse le souvenir d'une embellie économique et sociale sans précédent. On rêve en France d'égaler la puissance industrielle allemande et le président Pompidou offre à ses concitoyens la perspective d'une société aussi égalitaire et prospère que la Suède de l'époque, « avec le soleil en plus ».

Esprit fin et cultivé, Georges Pompidou est l'auteur d'une Anthologie de la poésie française qui fait toujours référence. Il conduit aussi le projet révolutionnaire d'un lieu multiculturel au coeur de Paris, sur le plateau Beaubourg. Il sera inauguré après sa mort sous le nom de Centre Pompidou.

Le Premier ministre est remplacé le 5 juillet 1972 par un homme autrement plus conventionnel, Pierre Messmer. Le gouvernement amorce alors un virage conservateur illustré par les foucades du nouveau ministre des Affaires culturelles, l'académicien Maurice Druon.

Plus que la mort prématurée du président, c'est la guerre du Kippour entre Israël et les pays arabes, suivie d'un premier « choc pétrolier », qui va briser en octobre 1973 l'élan de modernisation de la France...

Connectez-vous pour commenter