Actualités
Actualités
Ça s'est passé à Paris un 6 mai

Écrit le lundi 24 avril 2017 06:48

lundi, 24 avril 2017 06:48

Ça s'est passé à Paris un 6 mai

Le 6 mai 1889

Inauguration de l'Exposition Universelle de Paris

 


L'Exposition universelle de 1889 est répartie sur cinquante hectares dans Paris : le Champ-de-Mars et le palais du Trocadéro accueillent l'art et l'industrie, tandis que l'esplanade des Invalides est dédiée aux Expositions des colonies françaises et du ministère de la Guerre, faisant de cette manifestation la première véritable Exposition coloniale1 de l'histoire de France.

Un proche collaborateur du baron Haussmann, Jean-Charles Alphand, ingénieur à la ville de Paris, chargé du service des promenades et plantations, organise l'Exposition. On peut y voir :

La Galerie des Machines. Considérée comme le plus beau des pavillons, elle est l'œuvre de l'architecte Ferdinand Dutert. Sa nef principale de 110 mètres de large par 420 mètres de long, est la plus importante structure métallique d'Europe, jusqu'à sa démolition en 1909. L'écrivain Huysmans, ravi par sa beauté, la compare à une cathédrale du xixe siècle. Les pavillons de l'art et de l'industrie mettent également en évidence l'émergence de l'école de Nancy et l'arrivée de l'Art nouveau en France. C’est l'illustration même de la révolution industrielle en marche.

Le palais des Beaux-Arts et des Arts libéraux. Également situé sur le Champ-de-Mars, il est l'œuvre de l'architecte Jean-Camille Formigé.

Le palais des Industries est construit par Joseph Bouvard. En son centre, le Grand Dôme Central est, durant l'Exposition, le premier bâtiment à utiliser l'électricité à grande échelle ; la fontaine située devant lui, œuvre de Jules Coutan, a un jeu de lumières électriques qui changent de couleur au son de la musique jouée par une fanfare militaire. De plus, les visiteurs ont la possibilité d'écouter, par théâtrophone, des morceaux d'opéra transmis depuis le palais Garnier. Cette prouesse technique est l’œuvre de M. Vigreux.

Le palais de la Guerre situé aux Invalides a une façade de cent cinquante mètres avec des portiques sous forme d'arc de triomphe. Ce pavillon rassemble une impressionnante collection d'armes dont une série venant du Japon.

Une reconstruction de la Bastille et de son voisinage, avec une cour intérieure couverte d'un plafond bleu décoré de fleurs de lys, ainsi qu’une partie de la Seine et l'esplanade des Invalides.

Un « village nègre » de quatre-cents indigènes, qui constitue une des attractions de l'Exposition, est situé dans une cité exotique édifiée sur le Champ-de-Mars, avec un pavillon célébrant les colonies et protectorats français.

Le spectacle Wild West Show de Buffalo Bill, qui rencontre un succès énorme ; la tireuse Annie Oakley s'y produit.

Le chemin de fer Decauville, qui est l’une des attractions préférées des visiteurs. Le chemin de fer circule entre le Champ de Mars et les Invalides sur une distance de 3 km, traversant deux tunnels : celui de la tour Eiffel et celui de l'Alma. Cette ligne provisoire transporte 6 342 446 voyageurs payants. Ce chemin de fer est inauguré le 4 mai 1889. Par la suite, le ministère des Transports autorise l'utilisation de chemins de fer à voie étroite pour le transport des personnes sans les dérogations auparavant obligatoires.

Deux ballons captifs à hydrogène pur, qui emmènent les touristes admirer l'Exposition de haut : l'un, avenue Kléber, de 5 035 m3 (Gabriel Yon et Louis Godard - 12 passagers), l'autre, boulevard de Grenelle, de 2 600 m3 (Lachambre - 10 passagers). Le rappel au sol est assuré par des treuils à vapeur.

La tour Eiffel est ce qu'il reste de plus visible de cette exposition. La tour, haute de 324 mètres, est la réponse de Gustave Eiffel au concours organisé par le ministère de l'Industrie et du Commerce pour célébrer le centenaire de la Révolution française et les progrès des sciences et techniques faits en France depuis 1789. Soixante-douze noms de savants sont d'ailleurs inscrits sur la tour.

La tour Eiffel est inaugurée le 31 mars 1889, après deux ans, deux mois et cinq jours de travaux, lors d'une cérémonie en présence du président du Conseil Pierre Tirard. Son ascension est ouverte au public à partir du 15 mai suivant. Jusqu'à la clôture de l'Exposition universelle, le 6 novembre, la tour Eiffel accueille deux millions de visiteurs. C'est un immense succès, à la mesure des controverses suscitées pendant les mois qui ont précédé le projet, car elle est vivement critiquée, des artistes signent un article « contre l'érection en plein cœur de notre capitale de l'inutile et monstrueuse tour ». La structure doit être provisoire et ne doit son salut qu'à l'action de son créateur, Gustave Eiffel, qui obtient une concession d'exploitation.

L’Exposition universelle de 1889 hérite des derniers progrès en matière d’industrie, ainsi que des formes architecturales, et des progrès de la technique liés à l'industrialisation du xixe siècle.

Le verre plat permet la construction de nouveaux programmes architecturaux, tels que des gares, des halles, des grands magasins, des palais d’Exposition, ou encore des serres. L’architecture métallique se déploie notamment grâce à des surfaces vitrées de plus en plus vastes. L’évocation de ce thème permet un développement passionnant sur divers projets. Certains sont utopiques, tels ceux d’Hector Horeau (projet de couverture des vieux boulevards, 1865-1868), et de Joseph Paxton et Owen Jones (projet de palais de Cristal à Saint-Cloud, 1860). D’autres furent réalisés, notamment pour les Expositions universelles : le palais de l’Industrie de Viel et Barrault en 1855 et surtout la Galerie des Machines de Dutert et Contamin en 1889, que Huysmans décrit comme « une exorbitante ogive qui rejoint sous le ciel infini des vitres ses prestigieuses pointes », et dont Saint-Gobain fournit les 35 000 m2 de surface vitrée.

Mais c’est aussi cette Exposition de Paris qui offre le dernier exemple de Galerie des Machines. Des gigantesques plates-formes coulissantes, plus vastes encore que celles de 1878. Elles peuvent supporter jusqu’à 150 personnes et être utilisées aussi pour des besoins de manutention. Le panorama s’étend sur une vaste Exposition, qui revêt désormais un caractère plus rétrospectif que prospectif. L’Exposition, en fait, ne présente pas de modification significative par rapport à la précédente Exposition parisienne.

La gare terminus de la ligne desservant les Expositions de 1878 et 1889 fut imaginée par Juste Lisch; elle fut aussi appelée l'embarcadère du Champ-de-Mars et se situait en bord de Seine.

Connectez-vous pour commenter