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Ça s'est passé à Paris un 21 avril

Écrit le vendredi 21 avril 2017 05:17

vendredi, 21 avril 2017 05:17

Ça s'est passé à Paris un 21 avril

Le 21 avril 1944

Le droit de vote est accordé aux femmes par le Général de Gaulle

 


Le 21 avril 1944, le droit de vote est accordé aux femmes en France par une ordonnance du Comité français de la Libération nationale, signée par le général de Gaulle . Le droit de vote des femmes est confirmé par l’ordonnance du 5 octobre sous le Gouvernement provisoire de la République française, mais il n'est utilisé que le 29 avril 1945 pour les élections municipales, puis en octobre pour les élections à l’Assemblée constituante.

Historiquement, le Sénat constituait le principal point de blocage institutionnel à l'adoption de la mesure.
Traditionnellement plus conservateur que la Chambre des députés, il est dominé par le parti radical. Les radicaux du Sénat diffèrent cependant sensiblement de leurs homologues de la Chambre basse qui se prononcent en faveur de la proposition : plus âgés en moyenne, ils se recrutent principalement dans l'aile droite du parti. Le revirement de certains d'entre eux qui, passés de la Chambre au Sénat, se montrent défavorables à une mesure pour laquelle ils avaient voté quelques années plus tôt, laisse cependant planer le doute sur la volonté réelle des radicaux d'adopter la mesure. Leur vote à la Chambre fournit à peu de frais un gage de bonne volonté aux féministes, dont plusieurs des dirigeantes, comme Cécile Brunschvicg, leur sont affiliées ; il n'engage cependant que faiblement le parti qui sait pouvoir compter sur l'opposition du Sénat pour bloquer la procédure. Le refus des différents gouvernements de la période d'exercer un rappel à l'ordre aux sénateurs, et ce malgré les demandes répétées des partisans du vote des femmes, confirme le peu d'empressement du pouvoir politique de voir aboutir le processus législatif.

Si le parti radical et la gauche en général rechignent à s'engager fermement en faveur du vote des femmes, c'est en raison des doutes qu'ils ont sur leur autonomie vis-à-vis de l'Église, dont l'emprise ne manquera pas selon eux de faire pencher le vote féminin en faveur des candidats de la droite, voire en faveur des forces hostiles au régime. L'anticléricalisme maçonnique, principal ciment d'une formation politique aux positions par ailleurs assez disparates, rejaillit ainsi indirectement sur les femmes, perçues comme des individus sous influence, et non comme des citoyens autonomes. Nourris des luttes fondatrices du régime, les radicaux agitent le spectre d'une République encore fragile, mise en danger par l'élargissement du corps électoral à une population dont la maturité politique et le dévouement républicain lui paraissent douteux.

Le soutien manifesté par le pape au vote des femmes à partir de 1919 renforce encore dans l'esprit des radicaux l'idée que l'Église catholique tente, par l'entremise des femmes, de regagner sur la société une influence en voie d'effritement. Si elle lance dans la campagne en faveur du vote plusieurs organisations féminines catholiques, l'annonce du pape joue en défaveur de la mesure au sein des élites laïques de la République83. L'argument d'un régime menacé trouve une force nouvelle dans la crise du 6 février 1934. En mettant au jour l'hostilité et les capacités d'action des ennemis de la République, elle éloigne encore un peu plus, dans l'esprit de la gauche, l'échéance du droit de vote des femmes.

Contrairement aux idées véhiculées, c'est bien la droite qui accorda le droit de vote aux femmes.

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